CNRI Femmes – Deux jeunes prisonnières politiques, Yassamine Ariani et Saba Kord-Afshari, ont envoyé une lettre ouverte de la prison d’Evine à Téhéran pour réagir à un article du quotidien « Iran » expliquant que tout allait bien pour les prisonniers politiques.
Le 17 janvier 2019, le quotidien officiel « Iran » affirmait que « les condamnés (politiques) pour raison de sécurité n’ont aucun problème et bénéficient de la meilleure situation en termes d’appels téléphoniques, de visites familiales et d’utilisation des installations médicales ».
Yassamine Ariani et Saba Kord-Afshari ont déclaré dans leur lettre ouverte que « toutes ces affirmations sont fausses et sans fondement ». Elles ont cité quelques exemples, dont le fait que « le quartier des femmes de la prison d’Evine n’a pas eu de téléphone pendant de nombreuses années et que la seule façon pour les détenues de contacter leur famille était une visite hebdomadaire de 20 minutes. Après une série de protestations, dont une grève de la faim de 20 jours par certains proches, un téléphone a finalement été installé dans le service. Malgré les efforts que nous avons faits, ça n’a pas fonctionné, et au lieu de 60 minutes d’appels téléphoniques par semaine, chaque personne n’a que 30 minutes, c’est-à-dire seulement trois jours par semaine pendant 10 minutes. »
Elles ont ensuite rappelé l’interdiction de visite d’un couple dans les prisons politiques, Golrokh Iraee et son mari Arash Sadeghi, qui n’ont pas de nouvelles l’un de l’autre depuis 10 mois. Yassamine Ariani et Saba Kord-Afshari ont également noté que les prisonnières politiques ont dû faire une grève de la faim pour avoir accès aux soins dentaires après un an de réclamation.
Dans une partie de la lettre évoquant la prisonnière politique, Maryam Akbari Monfared, Yassamine Ariani et Saba Kord-Afshari écrivent : « Selon la loi, chaque prisonnière a droit à une permission de sortie de trois à cinq jours tous les deux mois, alors que certaines d’entre elles, au bout de 10 ans de détention, ne bénéficient toujours pas de permission de sortie. »
Pour terminer, elles dénoncent le manque de nourriture, ce qui a eu un effet désastreux sur les prisonnières politiques.
Yassamine Ariani et Saba Kord-Afshari ont été arrêtées à Téhéran lors des manifestations en août 2018 et condamnés à un an de prison. Elles sont actuellement détenues la prison d’Evine de Téhéran.