Les pionnières de la résistance iranienne contre la dictature religieuse des mollahs
CNRI Femmes – La première fatwa de Khomeiny le 7 mars 1979 – moins d’un mois après la révolution anti- monarchiste qui a renversé le chah d’Iran – vise les libertés des femmes dans le but de réprimer la société.
Cet ordre rendait obligatoire pour les femmes de se couvrir la tête et de porter le voile dans les administrations. Ainsi, les femmes ont été les premières à sentir l’arrivée d’un nouveau régime tyrannique. Elles sont descendues dans la rue le lendemain qui coïncidait avec la Journée internationale des femmes, le 8 mars 1979, pour protester contre cette fatwa misogyne.
Le 20 juin 1981 marque le déclenchement de la résistance du peuple iranien pour la liberté et la démocratie. En ce jour anniversaire, nous commémorons 40.000 femmes pionnières qui sont restées fermes sur leurs revendications démocratiques depuis le début du règne des mollahs en Iran et ont choisi de résister honorablement à tout prix plutôt que de plier devant le dictateur. En donnant leur vie, elles ont illuminé les ténèbres qui s’abattaient sur l’Iran de milliers d’étoiles brillantes.
Ces protestations ont atteint leur apogée le 20 juin 1981 lorsqu’un demi-million de Téhéranais ont pris part à une manifestation historique. Ce jour-là, les gardiens de la révolution de Khomeiny ont ouvert le feu sur les manifestants pacifiques. Les femmes d’avant-garde de l’Iran ont aussi dû faire un choix entre la honte de céder à la répression ou de s’opposer à eux. Bien sûr, elles ont choisi la seconde option pour répondre aux besoins de l’histoire.
Partout en Iran sous les mollahs, les droits des femmes étaient devenus la moitié de ceux des hommes, sauf dans les prisons où elles avaient une double ration de torture uniquement parce qu’elles étaient femmes. Les mollahs misogynes ne pouvaient tolérer les femmes qui s’opposaient à eux. Parmi les victimes de cette époque figuraient Nafisseh Achraf Jahani, 10 ans, qui a été jugée dans un simulacre de procès et envoyée devant un peloton d’exécution. Maryam Assadi, 11 ans, Afsaneh Farabi, 12 ans et Fatemeh Mesbah, Shahla Ghorbani et Fatemeh Sajedi, âgées de 13 ans, Fatemeh Jabbarzadeh Ansari et Nassrin Nouri Mani, âgées de 15 ans, ont notamment été exécutées dans les années 1980. Tahereh Aghakhan Moghaddam a été exécutée alors qu’elle était enceinte de huit mois. Les noms d’au moins 62 femmes enceintes figurent parmi les personnes exécutées par le régime iranien. Des dizaines de femmes âgées, comme Sakineh Mohammadi Ardehali (Mère Zakeri), 70 ans, se sont dressées courageusement contre les mollahs et n’ont jamais plié.
Les Iraniennes, cependant, étaient profondément conscientes de leur rôle majeur et de leur mission historique ; c’est pourquoi elles ont pu supporter tous ces sévices. Il ne s’agit pas de quelques exemples isolés, mais d’une génération de femmes qui, indépendamment de leur âge, éducation, profession, origine économique et sociale, ont choisi l’honneur de résister pour vaincre l’ennemi de leur nation.
Les catégories les plus générales fondées sur l’âge, la profession et l’éducation en témoignent : une nouvelle génération de femmes émancipées est née pour décider du sort de leur nation. Figure notamment dans cette liste d’exécutées : 681 femmes tuées sous la torture ; 62 femmes enceintes ; 789 adolescentes entre 11 et 18 ans ; 230 femmes diplômées universitaires ; 734 femmes avec un baccalauréat ; 4010 femmes ayant suivi des études secondaires ; 381 fonctionnaires ; 73 artistes. Le nombre de victimes des exécutions politiques du régime des mollahs est estimé à 120.000, dont un tiers sont des femmes. Ainsi, le nombre réel de résistantes ayant donné leur vie pour la liberté du peuple iranien contre la dictature religieuse s’élève à 40.000. Ces chiffres que nous avons cités sont donc une petite partie de l’ensemble du tableau.