CNRI Femmes – Dans une interview exclusive avec le Washington Post, publié le 15 juillet 2016, l’ancienne prisonnière politique Atena Farghadani a remercié toutes celles et tous ceux qui avaient aidé à sa libération :
« je suis reconnaissante à toutes celles et tous ceux que je ne connais pas et à qui je dois ma liberté. » Atena a expliqué qu’elle n’avait rien su de la campagne internationale lancée pour sa libération quand elle était à la prison Qarchak de Varamine. Elle ne l’a appris qu’une fois à la prison d’Evine, où son avocat l’en a informée, et cela lui avait remonté le moral. Quant à son activité artistique, elle a dit au Washington Post : « depuis que je suis arrivée à la certitude que l’art du dessin et de la peinture est capable de faire des miracles, je suis plus déterminée que jamais à continuer. » Quant à sa peine de 12 ans et neuf mois de prison, Atena raconte le choc : « au début, j’ai eu du mal à accepter cette condamnation, mais ensuite j’ai pensé pouvoir utiliser ce temps, autant que possible, pour dessiner et pouvoir faire une exposition de mes œuvres après ma libération. Je me suis mise dans la tête que la prison serait ma maison pour les treize prochaines années. » Elle a dit que les jours les plus difficiles et les plus amers de sa captivité avaient été lorsqu’elle avait dû voir ses parents derrière les vitres du parloir et où elle s’était efforcée de les faire rire. Atena a conclu son interview en rappelant la situation des femmes dans la prison de Qarchak. Elle a dit que le traitement inhumain y avait les effets les plus néfastes. Elle a ajouté: « Je voudrais refléter les souhaits des femmes emprisonnées à Qarchak – la plupart d’entre elles rêvaient de boire de l’eau fraîche … beaucoup n’aspiraient qu’à une douche chaude. Beaucoup des condamnées à mort voulaient planter quelque chose qui ne flétrit à cause de l’eau salée et voir cette plante pousser pour laisser une marque vivante avant de quitter cette vie. »