Iran: La solidarité des femmes pour garder la tête haute

CNRI Femmes – A la suite des exécutions effroyables de 25 prisonniers politiques kurdes sunnites le 2 août 2016 en Iran, un grand nombre de militants contre

la peine de mort et d’autres mères en deuil de tout le pays ont exprimé leur sympathie et solidarité avec les familles des victimes.

Atena Da’emi qui enlibération conditionnelle des prisons politiques des mollahs, a écrit: « La semaine dernière, j’ai reçu un collier de Shahram Ahmadi depuis la prison de Rajaï-chahr, et aujourd’hui, il a été exécuté avec Farzad Honarjou et d’autres. Demain, je vais être jugée à nouveau pour mon opposition à la peine de mort, mais je vais aller au tribunal la tête haute,  comme Shahram est allé à la potence. Je vais aller au tribunal en murmurant le mot d’ordre « non aux exécutions» et je condamnerai les massacres partout où ils peuvent se produire dans le monde. »

Choleh Pakravan, une mère militante opposée à la peine de mort, a adressé aux mères, sœurs et épouses des victimes exécutées une lettre où elle écrit : « Je ne voudrais pas vous exprimer mes condoléances car je sais que ce ne pourra pas calmer le feu qui vous dévore. Mais je voudrais vous demander de regarder autour de vous et de voir tellement de femmes qui pleurent la perte de leurs proches. Je vous demande de former une chaîne avec nous pour demander justice et crier : Vive la vie ! » Choleh Pakravan a perdu sa fille, Reyhaneh Jabari, exécutée en octobre 2014 pour avoir tué en légitime défense l’homme qui tentait de la violer.

La mère de deux prisonniers politiques baloutches exécutés, Abdol-Vahhab et Abdol-Basset Rigui, de la province du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est de l’Iran a écrit une lettre à la mère de Shahram Ahmadi : « Je ressens votre douleur et je sais combien c’est difficile. Mon fils, Abdol Basset est parti plus vite que l’autre, tout comme votre fils cadet Bahram …

 

Je ne m’étais pas encore remis de cette douleur, quand ils ont attaqué la prison centrale de Zahedan et exécuté mon autre fils, Vahhab, avec ses amis … Je me demande encore ce que mes fils ont fait pour avoir été exécutés. Il est difficile pour les dirigeants de voir les jeunes hommes sunnites se dresser contre eux. Alors, levez-vous, dressez-vous, gardez la tête haute, et ne montrez pas à l’ennemi que nous avons peur de perdre nos bien-aimés. »

L’épouse de Shahram Ahmadi a protesté contre la pendaison injuste de son mari juste après les exécutions collectives le 2 aout. Elle a interpellé Ahmad Shaheed, Rapporteur spécial de l’ONU pour les droits humains en Iran : « Ils ont arrêté mon mari pour un crime qu’il n’a pas commis. Tous les documents sont disponibles. S’ils sont honnêtes et disent la vérité, pourquoi ils ne font pas un procès équitable diffusé à la télévision et avec un juge impartial. Pas un juge qui condamne dix personnes en 5 minutes. »

Exit mobile version