Nigeria : des lycéennes de Chibok libérées des mains de Boko Haram

AFP – Quatre-vingt-deux lycéennes de Chibok prisonnières de Boko Haram ont été libérées samedi, a confirmé la présidence nigériane. Cela faisait plus de trois ans qu’elles étaient captives du groupe djihadiste nigérian. « Aujourd’hui, 82 nouvelles filles de Chibok ont été libérées […], en échange de membres présumés de Boko Haram détenus par les autorités », a précisé la présidence sur son compte Twitter.

Elle confirmait ainsi une information donnée dans un premier temps par un ministre, plusieurs sources des services de sécurité et par le père de deux des jeunes filles enlevées en 2014.Une source militaire avait d’abord affirmé qu’ « au moins 80 jeunes filles de Chibok » avaient été amenées à Banki, à la frontière avec le Cameroun, dans le nord-est du Nigeria. « Des véhicules sont allés les chercher dans une forêt sans escorte militaire, et les ont ramenées à Banki à 17 h 30. Elles sont logées dans les baraquements militaires et partiront par avion vers Maiduguri [capitale de l’État du Borno] demain », avait ajouté cette source. Ces « 82 filles de Chibok sont maintenant à Abuja », a déclaré Femi Adesina, porte-parole de la présidence sur Twitter, précisant qu’elles avaient été conduites à la résidence présidentielle, où elles seront reçues par le président nigérian Muhammadu Buhari. Le président « a exprimé sa profonde gratitude envers les agences de sécurité, l’armée, le gouvernement de la Fédération suisse, la Croix-Rouge, ainsi que les ONG locales et internationales », a déclaré Garba Shehu, porte-parole de la présidence, dans un communiqué.« Ça a l’air d’aller, mais elles ont l’air très maigres », a indiqué à l’Agence France-Presse un membre d’un groupe d’autodéfense de Banki à propos des jeunes filles, dont l’une est, selon lui, accompagnée d’un enfant de moins de deux ans.Deux d’entre elles ont été amputées. L’une d’une jambe à la suite d’un bombardement de l’armée nigériane sur des postes de Boko Haram, l’autre de la main à cause d’une blessure infectée pendant sa détention, a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse. Amnesty International a demandé dimanche aux autorités nigérianes d’apporter aux lycéennes libérées un soutien psychologique adéquat et de ne pas prolonger la traditionnelle enquête militaire devant évaluer leur allégeance au groupe djihadiste – une pratique courante lors de la libération de milliers de villageois qui vivaient sous le joug du groupe.

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