Parvine Firouzan: jamais je n’aurais pensé être emprisonnée neuf ans en Iran

CNRI Femmes – Pour autant que je me souvienne, j’ai toujours cherché à comprendre les lois. Les lois scientifiques et celle qui prévaut dans toute découverte, dans toute profession et tous les domaines.Je savais aussi que, dans n’importe quelle branche de la science, il fallait faire diverses expériences pour découvrir les lois et comment une entité peut trouver son chemin.J’avais 16 ans quand j’ai connu les Moudjahidine du peuple de l’Iran (OMPI) pendant la révolution en 1979. A cette époque, les héros de ce mouvement étaient très populaires dans les lycées et les universités. Tout le monde parlait de Fatemeh Amini et Mehdi Rezaï, deux jeunes âmes qui avaient enduré la prison, la torture et l’exécution sous le chah et qui s’étaient transformées en symboles pour la force de leur résistance.

 

A mon habitude, je cherchais les lois régissant l’OMPI : comment avaient-ils pu résister en prisons sans céder ? Quel était leurs objectifs ? Comment et avec quel motivations avaient-ils supporté la torture? Où trouvaient-ils leur courage et leur énergie?

 

Alors, j’ai continué à observer l’OMPI, à étudier leurs écrits et j’ai commencé à les soutenir.

 

Puis, par un chaud matin d’été de juillet 1981, j’ai été arrêté à l’âge de 18 ans, avec deux de mes amies à Téhéran. Nous étions trois étudiantes. Nous avons été emprisonnées pour notre soutien à l’OMPI. Ce jour-là, je n’aurais jamais imaginé que j’allais passer neuf longues années de ma vie derrière les barreaux. Neuf années successives dans les prisons d’Evine, de Gohardasht et de Qezel-Hessar.

 

La prison était une nouvelle expérience  …

 

En plus de la souffrance, il y a eu aussi beaucoup de choses qui nous ont remplies de fierté. Ces souvenirs concernent ma chère amie et camarade tombée martyre Zohreh Haj-Mir-Ismaëli.

 

Zohreh était une jeune femme vivante, toujours souriante, énergique et heureuse.Un jour, les gardiens de la prison ont décidé de lui donner une leçon parce qu’elle avait osé les ridiculiser. Ils voulaient la terroriser, elle et les autres. Alors, ils ont apporté un banc sur lequel ils ont attaché Zohreh sous les yeux de toutes et se sont mis à la fouler avec un câble.

 

Pendant que Zohreh supportait les morsures atroces des coups de câbles, on pouvait encore voir un sourire sur son visage. Quand les gardes sont partis, elle est venue vers moi sur ses pieds gonflés en disant : «Tout le temps que j’étais torturé devant vous, je pensais à vous et pas à moi. Je ne voulais pas que vous soyez tristes. Je voulais que vous vous moquiez des gardes dans vos cœurs parce que ce sont eux les  faibles et que nous sommes toutes fortes, nous toutes. » J’ai été libérée en 1990 et après beaucoup d’efforts, j’ai réussi à rejoindre l’OMPI au camp d’Achraf.

 

Maintenant, après des années d’expérience et d’activité dans le mouvement, je dirais que j’ai trouvé la réponse à la question principale que je me posais sur les lois du mouvement.

 

La loi du mouvement de l’OMPI a une cause, une cause qui repose sur le sacrifice, l’honnêteté et le prix payé à chaque étape de la lutte. Cela vous donne donc le pouvoir de faire un choix, de le défendre, d’en payer le prix et d’apporter des changements.

 

Cette cause nous aidera certainement à triompher.

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