Zohreh Ghaemi

Braver les dangers

 

Date de naissance: 1964

Lieu de naissance: Téhéran

Etudes : Baccalauréat

Activités politiques : 35 ans

Prisonnière politique: 5 ans

 

Zohreh Ghaemi est né d’une famille de classe moyenne à Téhéran en 1964. En raison d’un lien familial avec Saïd Mohsen, l’un des fondateurs de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI, l’opposition démocratique au chah puis aux mollahs), Zohreh est tombée dans la politique dès son plus jeune âge.

A seulement 12 ans, elle a commencé à lire les biographies des combattants de la liberté iraniens et a progressivement fait connaissance avec l’OMPI et ses objectifs d’un Iran libre.

Zohreh a participé activement à la révolution antimonarchique de 1979. À l’âge de 14 ans, elle a participé à des manifestations et des rassemblements à Téhéran. Plus tard cette année-là, elle a rejoint les partisans de l’OMPI dans son lycée et a intensifié ses activités sociales.

Zohreh a été arrêtée lors d’une manifestation de rue au début de 1981 contre les mesures du régime religieux limitant les libertés nouvelles. A 17 ans à peine, elle a été incarcérée à la prison de Ghezel-Hessar, au quartier d’isolement connu sous le nom de l’unité 8, infâme pour ses mesures de punition extrêmes.

Elle aurait dû être libérée en 1984, mais elle a été maintenue en prison deux ans de plus uniquement parce qu’elle refusait de donner une interview condamnant l’OMPI.

Elle a finalement été relâchée en 1986. Plus tard cette année-là, elle a rejoint les rangs de l’OMPI au camp d’Achraf afin de continuer son combat pour la liberté de son peuple.

Au camp d’Achraf, Zohreh a rapidement prouvé sa compétence et progressé dans les rangs du mouvement. Elle a assumé des responsabilités de plus en plus difficiles, avant de devenir membre du Conseil de direction de l’OMPI et haute commandante de l’Armée de libération nationale iranienne (ALNI).

En raison de la prudence et du leadership des femmes comme Zohreh Ghaemi, l’OMPI s’est maintenue pendant 14 ans dans les camps d’Achraf et Liberty face au blocus barbare du régime iranien, ses attaques et à la torture blanche. Elle était toujours en première ligne et a prouvé sa compétence dans les difficultés extrêmes avec dévouement à la résistance et à la cause de la liberté.

Zohreh a été visée le 28 juillet 2009 et blessé à la cuisse par un tir des forces irakiennes qui avaient attaqué le camp d’Achraf à la demande du régime iranien.

Elle a dû subir de nombreuses opérations chirurgicales douloureuses et difficiles, mais a toujours fait preuve de calme, de solidité, sans jamais se séparer de son sourire, inspirant la résilience et l’espoir aux femmes autour d’elle.

En septembre 2011, elle a été élue secrétaire général adjointe de l’OMPI.

Le chapitre le plus brillant de la vie de Zohreh Ghaemi a été la responsabilité de commander le groupe de 100 membres de l’OMPI qui ont dû rester à Achraf après le départ des habitants au camp Liberty, pour protéger leurs biens meubles et immeubles jusqu’au règlement final de cette situation.

Enfin, le 1er septembre 2013, Zohreh Ghaemi et 51 de ses camarades ont été massacrés par des forces spéciales irakiennes, à la demande du régime iranien, dans une attaque et un massacre des habitants sans défense d’Achraf.

 

La professeure Donna Hughes, de l’Université de Rhode Island aux États-Unis, a décrit Zohreh Ghaemi et son combat comme suit lors d’une cérémonie commémorative tenue à Washington le 14 septembre 2013:

« Je veux prendre un moment pour me souvenir de Zohreh Ghaemi, secrétaire générale adjointe de l’OMPI. Elle était la commandante du camp d’Achraf le jour du massacre. Zohreh Ghaemi était connue pour sa force et sa maîtrise de soi, et pour sa tolérance et son jugement …

Zohreh Ghaemi était une des femmes de la Résistance qui était déterminée à mettre fin à l’oppression des femmes en Iran. Pour atteindre cet objectif, elle s’est habilitée à devenir un leader. Pour décrire ce processus de libération et les risques liés à la misogynie et au fascisme religieux, je citerai le discours de Maryam Radjavi pour la Journée internationale des femmes en 2001. Le titre était «Le prix de la liberté».

« Une femme obtient ses droits; personne ne lui accordera sa liberté ni son émancipation …

« Les femmes doivent résister pour ouvrir le chemin de la liberté …

« La première étape est de croire que nous en sommes capables. On peut et on doit lutter pour devenir libre et libérer les autres. C’est la réalité sérieuse et l’esprit qui coule dans les veines de cette Résistance et de tous ses hommes et ses femmes … Mais il ne faut jamais oublier qu’il y a un prix à payer pour la liberté. 

Nous sommes ici aujourd’hui pour nous rappeler que le prix est souvent très élevé.

Ces 52 hommes et femmes de la Résistance iranienne nous ont quittés – ainsi que des milliers d’autres Iraniens défenseurs de la liberté tués par la dictature religieuse. Mais on ne peut pas tuer le rêve de la liberté. La vision d’un Iran libre continue. Ces 52 hommes et femmes ont montré au monde, et en particulier aux millions de jeunes en Iran, qu’il est possible de vivre dans la dignité, liberté et le courage.

Ces dirigeantes sont mortes, mais quelques part en Iran — ou ici même – celles et ceux qui les remplaceront sont nés. La vision se poursuivra jusqu’à ce qu’elle se réalise. »

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