Dévouée et courageuse
Date de naissance: 24 février 1962
Lieu de naissance: Lacht-e Necha (Racht)
Etudes : Baccalauréat
Années de prison: 4 ans
Activisme politique: 33 ans
Tombée au champ d’honneur : 1 septembre 2013
Fatemeh est née d’une famille de classe moyenne dans le village de Lacht-e Necha près de Racht, dans le nord de l’Iran.
Elle a fait ses études à Téhéran. Au lycée, en quête de solution aux problèmes sociaux, elle s’est familiarisée avec les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’opposition démocratique au chah puis aux mollahs. Les idéaux et les objectifs de l’OMPI ont constitué pour elle un nouveau départ dans la vie.
Dans les soulèvements de 1979, elle était toujours en première ligne des manifestations et des meetings.
Après la révolution contre le chah, Fatemeh a commencé ses activités politiques avec les groupes de soutien de l’OMPI dans divers secteurs de Téhéran, comme le quartier de Khazaneh dans le sud de la capitale. Les attaques répétées et les coups des gardiens de la révolution et des miliciens du Bassidj ne l’ont pas découragée mais l’ont déterminée à poursuivre ses activités. Fatemeh avait l’habitude de dire: «Ces passage à tabac ne pourront jamais me dissuader parce que nous avons le devoir d’informer les gens sur l’idéologie extrémiste et intégriste des mollahs».
Fatemeh a été arrêtée lors d’une manifestation de masse le 9 juin 1981 avec 80 autres filles, principalement des lycéennes de moins de 18 ans. Elles ont été emmenées dans une prison à l’extérieur de la ville de Karadj, en banlieue téhéranaise.
En prison, elle a refusé de divulguer son nom en signe de protestation contre son arrestation illégale et les tortionnaires n’ont pas réussi à la briser malgré de fortes pressions et des tortures.
Sa motivation et sa détermination de se sont renforcées après l’exécution de son frère cadet Bijan, âgée de 17 ans, le 8 février 1982.
En juin 1982, Fatemeh a été transférée à la prison de Ghezelhessar où on lui a d’abord offert de la libérer en échange de faux aveux à la télévision contre l’OMPI. Elle a refusé et a été transférée à la section 8 de punitions.
Malgré une pression intense sur les prisonnières de cette section, le sourire n’a jamais quitté ses lèvres. Ses codétenues ont raconté que « chaque fois que nous voyions Fatemeh, nous pensions que son esprit était de l’autre côté des barreaux de la prison dans un monde brillant et plein d’espoir. On ne voyait jamais de signe de fatigue ou de faiblesse chez elle malgré les tortures. Elle ne parlait pas beaucoup, mais quand elle le faisait, elle disait des choses profondes. »
Elle a donc passé un an et demi dans la section 8. Pour la briser, elle a été transférée à l’isolement. Bien qu’elle ait été condamnée à un an de prison, elle en a fait trois supplémentaires avant d’être libérée.
En rentrant chez elle, Fatemeh a dû faire un choix capital. Son père, qui l’aimait et s’occupait de son bien-être, espérait la garder pour toujours à ses côtés, mais Fatemeh qui avait été témoin des crimes du régime contre les filles et les femmes, qui avait vu les tortures et les exécutions collectives groupes après groupes de partisans de l’OMPI durant ses quatre années de réclusion, a choisi de poursuivre sa lutte et la voie sur laquelle tant d’autres avaient donné leur vie.
Elle n’a cessé de chercher un moyen de rejoindre la résistance jusqu’à ce qu’elle réussisse enfin à atteindre la cité d’Achraf en 1987.
Fatemeh était un modèle de patience et de force pour surmonter tous les obstacles et prendre d’énormes responsabilités. Son visage calme et confiant avec son beau sourire rassurait ses collègues lorsque le travail semblait difficile et impossible. Elle arrivait à résoudre tous les problèmes à force de patience et de travail.
Fatemeh aimait ses camarades. C’était une femme pleine de dignité, d’autodiscipline, de force et de transparence, pleinement engagée dans l’accomplissement de ses fonctions. Cela a fait d’elle une personne sur laquelle tout le monde comptait, particulièrement pendant les longues années de persévérance au camp d’Achraf face aux multiples attaques et aux divers blocus.
Fatemeh faisait partie de la centaine d’habitants restés à Achraf après que tout le monde ait été transféré au camp Liberty. Son dévouement et son courage ont atteint leur sommet lors du massacre de 52 Moudjahidine du peuple d’Iran le 1er septembre 2013.
Sa résistance épique ce jour-là représente pour toujours le dévouement et le courage des femmes iraniennes dans leur quête de la liberté.