Sabereh Ashraf Samani: Je me bats, donc j’existe

Il y a des gens dont le talent et la sensibilité sont également visibles de par leur apparence. Sabereh est une telle Personne . Elle écrit magnifiquement, dessine magnifiquement, travaille patiemment sur les détails et élimine les obstacles un par un pour atteindre son but. Elle affirme :

Je voulais devenir pilote dès ma plus tendre enfance. J’ai aussi aimé l’architecture. Lors de mes temps libres, j’ai joué du violon et du daf (un instrument iranien de percussions). J’ai aimé la sculpture et la calligraphie, j’ai fait des sculptures miniatures et j’ai passé des heures entières à faire de l’artisanat. L’art était thérapeutique pour moi et apaisait mon âme. J’ai appris à connaître l’OMPI et la Résistance iranienne à travers la radio et leurs partisans autour de moi. La pauvreté et les problèmes de société étaient particulièrement difficiles pour nous, les filles, et chaque jour qui passait nous mettait plus de pression. Nous avons été obligées de porter le tchador (un morceau de tissu couvrant Le corps de la tête aux pieds) à l’école dès l’âge de 11 ans! Sur le chemin de l’école, j’ai rencontré à plusieurs reprises de jeunes enfants innocents qui vendaient des marchandises dans les rues pour subvenir aux besoins de leurs familles. Être témoin de telles scènes quotidiennement et au cours de longues semaines, des mois et des années m’avait rendu la vie intolérable et douloureuse. Je m’interrogeais sur les moyens de changer cette situation. Lors d’une occasion exceptionnelle, à l’été 2004, j’ai eu la chance de voyager avec quelques parents à Achraf, pour rendre visite à leurs proches. C’était une bonne opportunité. Quand je suis allé à Achraf, c’était comme si une goutte d’eau avait rejoint l’océan de mes rêves. Je me suis retrouvée dans un grand groupe de femmes et d’hommes qui poursuivaient mes aspirations, des combattants cherchant à libérer l’Iran en débarrassant notre peuple de toute l’oppression et de la misère provoquées par ce régime qui faisait de la vie un enfer pour tout le monde. Ce jour-là, j’ai décidé de rester à Achraf et de consacrer ma vie à la libération de mon peuple. J’ai senti que je pouvais être l’un des innombrables combattants pour la liberté des iraniens et l’un des bâtisseurs d’un Iran libre. Depuis le jour où j’ai rejoint les combattants de la liberté de mon pays et pendant toutes ces années, j’ai eu l’honneur de supporter les conditions dangereuses d’Achraf et de me battre pour la Liberté en comptant sur ces femmes et ces hommes formidables . Malgré les circonstances changeantes et constantes , surtout au cours des 14 dernières années, je n’ai jamais ressenti autant de paix en moi. Parce que dans de tels moments, j’ai senti que c’était le prix à payer pour choisir cette lutte et la libération de ma patrie! Et cela me fait sentir ainsi pleine de vitalité, parce que “je me bats, donc j’existe”.

 

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