CNRI Femmes – En l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant en Iran, les parents doivent recourir à des méthodes non conventionnelles pour faire entendre leur voix.
Le 2 juillet 2018, la mère d’un prisonnier politique dans le couloir de la mort, Hedayat Abdollahpour, a tenté de s’immoler par le feu devant le gouvernorat d’Oshnavieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, dans le nord-ouest de l’Iran. Heureusement, elle en a été empêchée par les passants.
Mme Marjan Behrouzi, dont l’autre fils, Farhad, a également été arrêté et placé en GAV ces derniers jours par les services de renseignement, s’est adressée au gouvernorat pour s’enquérir de son cas.
Après n’avoir reçu aucune réponse des autorités, elle s’est aspergée d’essence pour s’immoler afin de protester contre le manque d’attention du gouverneur pour son cas et le statut indéterminé de ses enfants. Heureusement, les gens autour d’elle ont réussi à l’empêcher d’accomplir ce geste fatal.
Le 30 juin 2018, des agents de renseignement avaient fait une descente au domicile de Hedayat Abdollahpour, où il vivait avec ses parents. Après avoir saccagé l’intérieur, ils ont emmené son frère, Farhad, dans un lieu inconnu. Il aurait été torturé puis transféré dans les services du renseignement de Varamine.
Hedayat Abdollahpour, a été condamné à mort une deuxième fois en janvier 2018, par le tribunal d’Oroumieh. Il est actuellement détenu à la prison de cette ville du nord-ouest de l’Iran, dans l’attente de son exécution.
Selon des proches parents, le père, Abubakr Abdollahpour, a également été convoqué et interrogé ces derniers jours. En l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant, Mme Behrouzi a tenté de s’immoler par le feu pour protester contre de telles conditions.
Dans une affaire antérieure, les parents du prisonnier politique Ramine Hossein-Panahi avaient menacé de se brûler devant les services de renseignement à Sanandaj en l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant et pour protester contre l’injustice faite à leurs enfants. Mais ils avaient été arrêtés. Un autre fils et un gendre de cette famille sont également détenus en prison. La famille Hossein-Panahi subit de fortes pressions de la part du ministère du Renseignement. La nièce de Ramine, Nishteman Hossein-Panahi, s’est suicidée à cause de ces pressions.
En l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant en Iran, les parents qui voient leurs enfants innocents envoyés à la potence, ne trouvent d’autres moyens que de recourir à ce genre d’actions tragiques pour attirer l’attention et faire appel à l’opinion publique.