Les appels à la justice de mères de prisonniers politiques kurdes se sont heurtés à un mur

plaidoyers des mères

CNRI Femmes – Les appels répétés des mères de prisonniers politiques kurdes, de l’opinion publique iranienne et des organisations et défenseurs internationaux des droits humains se sont heurtés à un mur et le régime religieux a pendu Ramin Hossein-Panahi, Zaniar Moradi et Loghman Moradi, le 8 septembre 2018 au matin, à la prison de Rajai Shahr (alias Gohardasht) dans la ville de Karaj en Iran.

Ces trois jeunes prisonniers politiques étaient en grève sèche de la faim depuis plusieurs jours avant leur exécution.

Amjad Hossein-Panahi a confirmé l’exécution de son frère par le régime, et la presse publique iranienne a publié les nouvelles des exécutions.

Les familles des prisonniers politiques kurdes ont à maintes reprises fait appel aux organisations de défense des droits humains en Iran et à l’étranger, pour aider à empêcher les exécutions.

La mère de Ramin, Sharifeh Zarrini (appelée aussi Dayeh Sahrifeh), a écrit une lettre le 24 mai 2018 à Federica Mogherini, la responsable de la politique étrangère de l’UE, lui demandant d’intervenir pour empêcher l’exécution de son fils.

Mme Zarrini et son mari ont également menacé de se brûler si le ministère des Renseignements ne libérait pas Ramin et n’annulait pas son exécution. Ils ont été arrêtés et emprisonnés temporairement pour avoir proféré de telles menaces.

Dans un enregistrement vidéo diffusé dans les médias, la mère de Zaniar Moradi a plaidé : “Ils ont emmené Zaniar mercredi à la prison de l’armée. Ils ont dit qu’ils les emmèneraient pour un interrogatoire, mais on leur a dit qu’ils seraient pendus samedi. Je vous supplie tous de venir à mon aide. La République islamique n’en a pas eu assez en tuant mon mari et maintenant elle veut se tacher les mains avec le sang de mon fils.”

La mère de Loghman Moradi a également demandé aux gens de venir à son aide et a dit : “Ces jeunes sont innocents. Ils n’ont commis aucun crime. Nous sommes très tristes. Pour l’amour de Dieu, pardonnez-leur.”

En solidarité avec les mères de prisonniers politiques kurdes, Mme Faranguisse Mazloum, mère du prisonnier politique Soheil Arabi, a également lancé un appel public aux militants et organisations des droits de l’homme pour qu’ils fassent tout leur possible pour sauver leur vie.

Ramin Hossein-Panahi, un militant politique kurde iranien, avait été arrêté le 23 juin 2017 et emprisonné à la prison centrale de Sanandaj. Il a été condamné à mort le 15 janvier 2018.

Cousins, Zaniar et Loghman Moradi, avaient été arrêtés en 2009 pour “guerre contre Dieu” et “corruption sur Terre”, et condamnés à mort par pendaison publique en décembre 2010.

Malgré les plaidoyers sincères des mères des trois prisonniers politiques kurdes et les protestations mondiales contre les exécutions, le régime iranien les a pendus pour intensifier le climat de terreur et de répression croyant pouvoir arrêter la montée des manifestations publiques.

La dirigeante de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, a qualifié ces exécutions de crimes contre l’humanité et a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir immédiatement.

Amnesty International, le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran, M. Javaid Rehman, et le Rapporteur spécial sur les exécutions arbitraires ont également condamné l’exécution des prisonniers politiques kurdes. 

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