Dénonciation de l’exécution de trois prisonniers politiques kurdes en Iran

Trois prisonniers kurdes

CNRI Femmes – L’exécution de trois prisonniers politiques kurdes en Iran a été dénoncée par la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, des organisations internationales  et des défenseurs des droits humains et par des prisonniers politiques en Iran.

Dans son discours d’ouverture à la 39e session du Conseil des droits de l’homme, le 10 septembre 2018, au siège de l’ONU à Genève, Michelle Bachelet, la nouvelle Haute-Commissaire, a évoqué la situation des droits humains en Iran, déplorant l’exécution de trois prisonniers politiques kurdes et demandant la libération de toutes les personnes emprisonnées pour avoir exercé leur liberté d’expression et d’association.

« Le recours continu à la peine de mort pour les délinquants juvéniles est profondément troublant et devrait être interdit en toutes circonstances, et les peines des condamnés à mort actuellement dans le couloir de la mort devraient être commuées, a déclaré Mme Bachelet. Je déplore profondément l’exécution, la semaine dernière, de trois prisonniers kurdes iraniens, en dépit des graves préoccupations exprimées par les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, qui craignent qu’ils n’aient pas bénéficié de procès équitable et aient été soumis à la torture. Les arrestations récentes et les mauvais traitements infligés à un certain nombre de défenseurs des droits humains et d’avocats sont déplorables. Toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et d’association devraient être libérées. »

Les détenues politiques de la prison d’Evine à Téhéran ont rendu hommage aux trois prisonniers politiques kurdes dimanche au parloir avec leur famille et envoyé un message dans lequel elles ont dit : « Leurs noms ont été inscrits sur la liste des amoureux de la liberté en Iran, et leur résistance servira de guide à ceux qui recherchent la liberté en Iran. »

Entre-temps, Sharifeh Zarrini (Dayeh Sharifeh), la mère du prisonnier politique Ramin Hossein Panahi, et sa fille, ont été autorisées à voir le corps de leur fils exécuté avant son enterrement au cimetière de Behesht-e Zahra sous des mesures de sécurité strictes et en présence d’agents du renseignement. Cependant, elle n’a pas été autorisée à emmener le corps avec elle pour l’enterrer au Kurdistan.

« Mon fils innocent a été exécuté, a soufflé Dayeh Sharifeh. Il n’avait pas mangé depuis 20 jours. Quand ils l’ont exécuté il avait les lèvres cousues et il avait faim. »

Les trois prisonniers politiques kurdes – Ramin Hossein Panahi, 24 ans, Zaniar Moradi, 30 ans, et Loghman Moradi, 32 ans – ont été pendus dans la matinée du 8 septembre 2018 à la prison de Radjaï-chahr à Karadj, en banlieue de Téhéran, malgré les appels nationaux et internationaux pour annuler leur exécution. Ils étaient en grève sèche de la faim depuis plusieurs jours quand ils ont été emmenés à la potence.

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