Iran : Toutes les femmes de l’agence de presse ANA licenciées parce que femmes

femme journaliste

CNRI Femmes – Toutes les femmes journalistes et membres du personnel administratif de l’agence de presse ANA, appartenant à l’Université dite islamique Azad (libre) en Iran, ont été licenciées du seul fait de leur genre.

Les femmes journalistes de l’agence de presse ANA ont été mises à pied le 18 septembre 2018, uniquement parce qu’elles sont des femmes. Selon une source informée de l’ANA, « les licenciements n’étaient pas dus à des raisons professionnelles, la direction de l’agence de presse a licencié non seulement les journalistes, mais aussi tout le personnel féminin de la section administrative simplement parce que ce sont des femmes ».

La plupart de ces journalistes avaient plus de trois ans d’expérience professionnelle dans l’agence, mais ont été licenciées sur décision et sur ordre de Hassan Karbala’i, devenu directeur exécutif de l’ANA le 9 juin 2018.

Sara Amiri, journaliste du service social de l’ANA, a publié une lettre dans laquelle le directeur de l’agence la félicitait, elle et sa collègue photographe, pour la rapidité et la qualité de la couverture médiatique, le matin même.  Elle a été cyniquement virée le soir même.

Une autre journaliste de l’ANA a déclaré : « J’envoyais mon article quand j’ai remarqué que mon nom d’utilisateur et mon mot de passe étaient bloqués. Ils m’ont appelé de l’ANA et m’ont dit de ne plus envoyer d’articles. Aussi simple que ça ! »

Dans une réaction sur Twitter, une journaliste a écrit : « L’absence de syndicats de journalistes et de la presse conduit à l’expulsion massive de certains des meilleurs experts des médias sans aucune réaction ferme et critique. »

Une autre journaliste licenciée par l’ANA a écrit : « Allez-y, licenciez-nous ! C’est votre droit. Et nous n’avons même pas de syndicat pour nous défendre. Allez-y et virez-nous, nous ne sommes que des journalistes ! »

Des femmes journalistes avaient déjà été arrêtées et emprisonnées auparavant en Iran et leur vie est en danger. Parmi elles, Tahereh Riyahi, journaliste et rédactrice en chef social de l’agence Borna, a été arrêté le 27 décembre 2016 au bureau de l’agence par des agents du Renseignement pour « diffusion de propagande contre l’Etat ».

Elle avait été interrogée à la prison d’Evine, dans le quartier 209 du ministère du Renseignement. Lors du dernier appel téléphonique à sa famille, Tahereh Riyahi a dit à ses proches de ne plus l’attendre !

 

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