Iran : les filles en Iran, les victimes les plus innocentes des mollahs

les filles en Iran

Les filles en Iran sont les victimes les plus innocentes du régime médiéval des mollahs. L’agression sexuelle d’une fillette kurde de 7 ans et son assassinat à la veille de la Journée internationale de la petite fille est un triste exemple de la situation déplorable des petites filles en Iran.

Le 8 octobre 2018, à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (nord-ouest de l’Iran), une petite fille kurde, Donya Veisi, est morte sous les décombres du mur de son école qui s’est effondré, ont indiqué les médias officiels.

Deux jours plus tard, le 10 octobre, une journaliste a cité un dialogue personnel avec le médecin légiste, selon lequel Donya avait été violée et assassinée par un coup à la tête. L’effondrement du mur n’était qu’une couverture pour dissimuler ce crime odieux.

Chaque jour, des incidents similaires se produisent à travers le pays, tandis que le projet de loi sur la sécurité des femmes – initialement appelé projet de loi visant à éliminer la violence contre les femmes – et le projet de loi visant à augmenter l’âge du mariage des fillettes en Iran ont été bloqués plus d’une décennie dans les cercles de décision.

Voici un bref rapport sur la vie des petites filles en Iran, rédigé par la Commission des femmes du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).

 

Les fillettes considérées majeures dès l’âge de 9 ans

Depuis 2012, le 11 octobre est la Journée internationale de la petite fille. Cette journée vise à faire la lumière sur les besoins et les défis auxquels les filles sont confrontées et à y répondre, tout en favorisant leur autonomisation et le respect de leurs droits humains.

De toute évidence, les mollahs au pouvoir en Iran ne se soucient pas du tout de ces objectifs internationaux. Selon eux, l’entretien de la maison et l’éducation des enfants sont les principales responsabilités de toute fille ou femme.

” Avoir des contacts avec la famille de leur mari a la priorité sur toutes sortes de formules chimiques, physiques et mathématiques pour les filles” (Zahra Ayatollahi, présidente du Conseil social et culturel des femmes, le quotidien Qanoon, 3 janvier 2017).

La loi fixe l’âge légal de la responsabilité pénale des fillettes en Iran à 9 ans et le code du voile obligatoire les oblige à se couvrir les cheveux dès le premier jour de l’école, à 6 ans.

Les dirigeants iraniens font tout pour marginaliser les jeunes filles, en les restreignant par des lois misogynes avant qu’elles n’atteignent la maturité alors qu’elles peuvent comprendre et exiger leurs droits humains.

Au lieu d’assurer leur santé, leur éducation et leur progrès, le régime organise des cérémonies annuelles épouvantables de passage à l’âge adulte, appelées “jashn-e taklif”, où les filles de 9 ans sont reconnues comme étant religieusement mûres et doivent rendre des comptes devant la loi.  

 

Éducation, analphabétisme, abandon scolaire et travail des enfants

Il y a plus de 15 millions d’Iraniens qui sont en âge d’aller à l’école ou au lycée, alors qu’on n’a recensé que 13 millions d’écoliers et de lycéens. Cela signifie qu’au moins 2 millions d’enfants sont privés de scolarité, dont un grand nombre sont des filles. (salamatnews.com, 26 septembre 2018).

Cela contredit un rapport publié en 2015 par le Centre de recherches parlementaires qui indiquait que 4 millions d’enfants étaient privés de scolarité.

Considérant qu’il n’y a pas eu de progrès dans le domaine de l’éducation en Iran, où le ministère de l’Éducation souffre constamment de déficits budgétaires et a même du mal pour payer les salaires de ses enseignants, il semble que ces nouveaux chiffres visent à minimiser la gravité de la situation plutôt que de refléter la réalité.

Le nombre d’analphabètes en Iran a atteint 11 millions de personnes, ce qui représente environ 13% de la population de différents âges, selon les propos tenus par Seyyed Mohammad Javad Abtahi, membre du Comité d’éducation et de recherches du Parlement, le 25 septembre 2018. (salamatnews.com, 26 septembre 2018).

Selon le Centre des statistiques de l’Iran, le nombre d’analphabètes en Iran était de 9.483.028 en 2011, dont 6.250.965 femmes, soit environ deux tiers du nombre total.

Ce rationnement des deux tiers s’applique à pratiquement toutes les autres statistiques.

Au moins un quart des élèves iraniens sont contraints d’abandonner l’école chaque année et un grand nombre d’entre eux rejoignent les enfants du travail, dont la population est estimée aujourd’hui à environ 3 à 7 millions. (Nahid Tajeddin, membre du Conseil d’administration de la Commission sociale du parlement, le journal Salamat News, 27 septembre 2017)

Cela s’explique principalement par la pauvreté généralisée et le manque de soutien social pour les familles démunies en Iran, dans des circonstances où que l’éducation n’est ni gratuite ni obligatoire. (Ali Bagherzadeh, vice-ministre de l’Éducation et chef de l’Organisation du mouvement pour l’alphabétisation, salamatnews.com, 25 avril 2018).

On estime que 25 millions d’Iraniens sont analphabètes, qu’ils soient entièrement ou pratiquement analphabètes. L’Iran se classe au 120e rang mondial sur l’échelle de l’alphabétisation.

L’adjointe du Président de la République islamque pour les affaires des femmes et de la famille a publié en 2015 un rapport selon lequel l’analphabétisme des femmes et des fillettes en Iran est alarmant et la situation est critique dans quelques 40 villes de l’Iran.

L’abandon scolaire des filles de 6 ans et plus en Iran est très répandu, en particulier dans les provinces du Sistan-et-Baloutchistan, du Khouzestan, de l’Azerbaïdjan occidental et de l’Azerbaïdjan oriental. (Le site Khabar Online, 18 novembre 2015)

 

Mariages précoces et forcés

Le mariage des fillettes en Iran a été officiellement sanctionné par les lois du régime religieux. L’âge légal du mariage pour les filles est de 13 ans, mais le père et le grand-père sont autorisés à forcer leurs filles à se marier encore plus tôt.

En raison de cette loi et de l’extension de la pauvreté en Iran, le mariage forcé des fillettes est devenu le seul moyen pour les familles pauvres de réduire leurs dépenses et d’équilibrer leurs dettes financières. Le mariage précoce est également le facteur le plus important conduisant à l’abandon scolaire des filles en Iran (Alireza Kazemi, Directeur général du Département de l’éducation de la province de Khorasan-e Razavi, l’agence de presse Isna, 17 septembre 2017).

En plus de créer une multitude de problèmes mentaux et physiques pour les jeunes filles, les mariages précoces de fillettes en Iran ont ouvert la voie à des maux sociaux tels que le divorce, la toxicomanie, la violence et le meurtre.

Le nombre de mariages précoces de fillettes en Iran a connu une augmentation délirante au cours de ces dernières années. Selon les statistiques officielles du gouvernement, 180.000 mariages précoces ont lieu chaque année en Iran, ce qui représente 24% de tous les mariages. Un expert social a révélé qu’à l’heure actuelle, 41.000 mariages précoces de moins de 15 ans ont lieu chaque année en Iran.

Le nombre de filles de moins de 10 ans qui se sont mariées était de 220 en 2011, 187 en 2012, 201 en 2013, 176 en 2014 et 179 en 2015. Ces chiffres sont probablement plus élevés en raison des mariages non enregistrés. (Batool Salimi Manesh, experte en recherches sociales, agence de presse Irna – 5 août 2018).

Des mariages de filles d’à peine 7 ans ont également été signalés en Iran.

Il a également été révélé qu’il y a plus de 24.000 veuves de moins de 18 ans en Iran. (Hassan Moussavi Chelak, président de l’Association du travail social, salamatnews.com – 24 juillet 2018).

 

Espaces éducatifs insalubres, transports dangereux, approches irresponsables

En Iran, les filles sont également victimes de systèmes et de structures scolaires inférieurs aux normes, de transports dangereux et d’une attitude irresponsable de la part des fonctionnaires.

Sara Ayineh faisait partie des 27 victimes d’un terrible accident de bus à Sanandaj le mercredi 11 juillet 2018. Elle a étudié la biologie dans un lycée pour étudiants surdoués et a réussi l’examen pour la première étape de l’Olympiade des Science pour l’année scolaire 2017-2018.

Le 1er septembre 2017, un autobus transportant des élèves de ce lycée de la province d’Hormozegan (sud de l’Iran) s’est renversé sur la route vers un camping à Chiraz. Douze fillettes ont été tuées dans cet accident et 34 ont été blessées.

Dans un autre accident survenu en janvier 2018, le bus d’une école de filles s’est renversé dans le nord de la province de Fars (sud), où cinq élèves ont été blessées.

Fatemeh Rezayi, 15 ans, a perdu plusieurs membres de son corps dans une explosion dans un lycée de Kuhdasht dans la province du Lorestan, dans l’ouest de l’Iran. L’explosion a eu lieu le 27 février 2018 au lycée Hijab de Kuhdasht alors que Fatemeh Rezaii et deux de ses camarades de classe affichaient des papiers sur un tableau. Fatemeh a pris un objet métallique sur le sol pour enfoncer un clou dans la planche. L’objet a explosé au quatrième coup et l’a projetée au plafond. Elle est tombée par terre alors qu’elle baignait dans son sang. L’explosion a amputé sa main droite à partir du poignet et a démoli sa main et son pied gauche. Son œil gauche et le côté gauche de son visage ont été blessés et son corps a été percé par de nombreux éclats d’obus (L’agence de presse Tasnim – 23 juin 2018).

Une fillette de 3 ans est décédée le 4 septembre 2018, en moins de 24 heures après ne pas avoir été admise dans un hôpital public de Téhéran. Zahra se sentait malade et gravement nauséeuse. Le médecin a ordonné l’admission de l’enfant mais l’hôpital ne l’a pas admise. Lorsque son père l’a emmenée à l’hôpital le plus proche, Zahra a eu une attaque et est morte la nuit suivante.

Le 25 août 2018, dans la ville de Yazd (centre de l’Iran), Zahra Karimi, une jeune fille de 14 ans, a été hospitalisée pour une simple douleur à l’estomac, mais a perdu la vie à l’urgence de l’hôpital à cause de l’injection d’un mauvais médicament.

En septembre 2016, le mur d’une école de Chabahar (sud-est de l’Iran) s’est effondré et une fillette de sept ans est morte sous les décombres.

En décembre 2012, une salle de classe d’une école de filles à Shinabad (ouest de l’Iran) a pris feu, deux filles ont perdu la vie et les autres doivent faire face à la douleur et à la souffrance jusqu’à la fin de leur vie. Le gouvernement n’apporte aucun soutien pour le traitement de ces filles et leurs familles n’ont reçu aucune compensation pour le traitement de ces filles.

 Tirs arbitraires et emprisonnement

Une lycéenne de 15 ans, Ma’edeh Shabani-Nejad, a été arrêté et écroué en janvier 2018, avant de subir des interrogatoires à la prison Sepidar à Ahwaz (sud-ouest), pendant plus de trois mois dans un état indéterminé.

Née en 2002, Ma’edeh Shabani-Nejad, était en première année au lycée Reyhaneh à Abadan et est une élève brillante. Elle a écrit des poèmes nationalistes et épiques en langue arabe et les a publiés sur les médias sociaux.

Shabani avait déjà été arrêtée une fois le 17 octobre 2017, mais a été libérée sous caution à l’issue de ses interrogatoires. La deuxième fois, elle a été arrêtée chez son oncle à Ahwaz le 25 janvier 2018 par les services de renseignements des Gardiens de la révolution (SAS). Certains membres de sa famille ont également été arrêtés pour avoir aidé la jeune fille de 15 ans. Ma’edeh a souffert d’une hémorragie gastrique en prison.

Hasna Bameri, 3 ans, faisait partie des quatre passagers d’une voiture sur laquelle les forces de sécurité ont ouvert le feu, le 12 avril 2018 par les à Delegan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est du pays), quand elle a été tuée.

 

Les faits mentionnés dans ce bref rapport ne sont qu’une poignée parmi tant d’autres. En même temps, de nombreux cas n’ont pas été signalés par les médias du régime. Ces chiffres doivent être considérés comme un minimum, en raison du manque de transparence du pouvoir en place. Les autorités du régime ont tendance à manipuler les chiffres pour minimiser la gravité de la situation.

À l’occasion de la Journée internationale de la petite fille, la Commission des femmes du CNRI cherche à sensibiliser l’opinion sur le sort des petites filles en Iran et exhorte les organisations compétentes à faire pression sur le régime iranien pour améliorer leur situation et respecter leurs droits.

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