Ronak Nikbakht : La beauté de vaincre la peur

Ronak

Avec un regard qui jette des étincelles, Ronak Nikbakht, 31 ans, jeune membre des Moudjahidine du peuple, nous parle de courage et d’enthousiasme. Elle vient de Téhéran, et elle a laissé derrière elle une carrière dans la natation qui aurait pu être prometteuse.

Elle se souvient :

Enfant, j’avais peur de l’eau avant que ma mère m’envoie à des cours de natation. C’était avant l’école. La première fois que j’ai vaincu la peur, c’était la première fois où j’ai plongé dans une piscine de 6 m de profondeur. Je me souviens encore le plaisir que je ressentais en me laissant flotter sur l’eau qui me caressait le visage.

C’est là que j’ai réalisé que la peur cache les beautés de la vie et que surmonter la peur te fait toujours découvrir des horizons nouveaux !

Pendant ma carrière, j’ai gagné deux médailles d’or dans les championnats poussins de Téhéran

Je m’étais spécialisée dans la brasse que je préférais parce qu’on peut garder la vision en avançant.

Ronak a également eu des succès dans ses études scolaires, où dans les années 1999 à 2001, où elle a respectivement obtenu la 3e et la 4e place des écoles surdouées de tout le pays.

Sur les nombreuses restrictions auxquelles sont confrontées les femmes iraniennes sous le régime des mollahs, Ronak explique:

Naturellement, une jeune femme comme moi qui a des succès dans le sport et sa scolarité, pende à l’avenir et à la manière dont elle peut mieux servir son pays.

Mais je me sentais entièrement bloquée sous la théocratie. J’aurai aimé faire du droit, mais la loi interdit aux femmes de devenir juge sous le régime clérical.

J’envisageai également de devenir pilote, mais le pilotage était aussi interdit aux femmes.

Même en natation, une carrière professionnelle était inenvisageable à cause des nombreuses restrictions et discriminations imposées aux femmes dans le sport.

Plus je grandissais, plus ces limitations et ces humiliations me semblaient insupportable, et plus je les défiais dans mon cas personnel. Tout cela m’a poussé à prendre une décision sérieuse.

Je me suis dit que, même si j’avais beaucoup lutté pour réussir dans des domaines tels que le sport et la science, ou dans mon entreprise intellectuelle, sous un régime dictatorial misogyne et les limites qu’il imposait aux femmes, je ne souhaitais pas représenter l’Iran.

Je me suis donc posé une question sérieuse : Que dois-je faire ?

Ronak poursuit en expliquant comment elle a répondu à ce tournant de sa vie en rejoignant les rangs des Moudjahidine du peuple :

J’ai réalisé que la seule réponse à ma question était de combattre le régime en place ! Car le seul moyen de renverser le régime était de le combattre et de s’en débarrasser pour que mon peuple, en particulier les femmes et les jeunes de mon pays, puisse vivre dans la liberté, la paix et l’égalité.

Mais la question suivante à laquelle je me suis tout de suite posée la question suivante : suis-je prête à payer le prix du renversement d’un régime dictatorial afin d’éliminer toutes les discriminations et inégalités dont j’ai été témoin ?

Pourrais-je surmonter tous les obstacles et toutes les limites dans cette voie de lutte ?

J’ai finalement décidé de répondre à cette question et j’ai choisi la voie la plus difficile, et de suivre ma mère, qui avait aussi choisi de lutter pour la liberté, en rejoignant les rangs des Moudjahidine. Je suis fière de dire que je fais partie de la Résistance depuis 2002.

Cela fait seize ans que je fais partie de l’OMPI. J’ai passé plus de la moitié de ma vie avec eux…

Après s’être joint au mouvement, Ronak a réalisé un de ses grands rêves :  celle d’être un décideuse :

Je pense que la chose la plus douce pour moi, après avoir choisi de me battre, c’est d’être une décideuse.

J’aime le fait de pouvoir choisir pleinement et librement ma vie à chaque instant et d’assumer tous les moments forts et les défis.

Je crois que la principale différence entre un combattant et une personne ordinaire, c’est que les deux voient les problèmes et les paradoxes, mais l’un ferme les yeux, l’autre choisit de les résoudre !

Rien n’est plus doux que de poursuivre un but dans sa vie.

Je pense qu’au cours des 16 dernières années, la lutte est devenue de plus en plus douce pour moi chaque jour qui passe, parce que j’ai de plus en plus conscience de ma puissance et de la façon dont j’ai négligé cette force humaine très spéciale que j’ai retrouvée en moi. 

Je commence à comprendre comment, au cours de l’évolution sociale, pour promouvoir et atteindre un but commun aussi grand que la libération d’une nation, il faut être capable de rassembler une équipe qui vous entoure et de multiplier ses capacités.

Un alpiniste n’ose ni ne peut atteindre seul les sommets difficiles.

Et pour nous qui avons choisi un sommet aussi difficile que la liberté, nous ne pouvons atteindre cet objectif qu’en nous appuyant sur notre puissance d’équipe.

Exit mobile version