Nasrin Sotoudeh dépose une nouvelle plainte contre les responsables de la prison d’Evine en Iran

Nasrin Sotoudeh

CNRI Femmes – Nasrin Sotoudeh, avocate et prisonnière politique à la prison d’Evine en Iran, a déposé une nouvelle plainte contre le directeur et l’adjoint judiciaire de la prison d’Evin le 11 novembre 2018, pour avoir interdit ses droits de visite.

Payam Derafshan, l’avocat de Nasrin Sotoudeh, a déclaré dimanche : « Le procès intenté par Nasrin Sotoudeh contre le directeur et l’adjoint judiciaire de la prison d’Evine a été accepté par tribunal et renvoyé à la première chambre de l’instruction pour enquête. »

Après le dépôt de la plainte, l’autre avocat de M. Derafshan et de Mme Sotoudeh s’est présenté devant l’Inspecteur pour expliquer les mesures illégales prises par le directeur et l’adjoint judiciaire de la prison d’Evine. (Agence IRNA – 11 novembre 2018)

Nasrin Sotoudeh, éminente avocate et prisonnière politique, a été arrêtée en juin de cette année après un raid et une perquisition à son domicile. Elle a été emmenée à la prison d’Evine. Mme Sotoudeh a été arrêtée pour avoir défendu des manifestantes contre le port obligatoire du voile.

En octobre, Nasrin Sotoudeh a déposé une plainte auprès de la Cour des juges des forces de sécurité de l’État contre Mohammad Moghisseh, le juge qui préside son procès.

Payam Derafshan a expliqué que Nasrin Sotoudeh a accusé Mohammad Moghisseh d’avoir rendu des verdicts en dehors de la juridiction de l’acte d’accusation, d’avoir violé l’impartialité de la procédure régulière et d’avoir ordonné des arrestations illégales, entre autres violations. (Agence IRNA – 30 septembre 2018)

Selon le témoignage d’anciens prisonniers politiques, Mohammad Moghisseh, alias Nasserian, était interrogateur dans les sanglantes années 1980. Il préside actuellement la 28e chambre du tribunal de la révolution.

Moghisseh a accusé Nasrin Sotoudeh de propagande contre l’Etat, d’outrage au guide suprême des mollahs et d’espionnage.

Avocate compétente, chargée d’affaires juridiques et de procédure régulière, Nasrin Sotoudeh estime que son arrestation est injuste. En août, elle a envoyé une lettre ouverte expliquant les raisons de son refus de comparaître devant le tribunal et de présenter sa défense. Elle n’a pas non plus accepté d’être libérée sous caution. En signe de protestation contre son arrestation et sa mise en examen, elle a entamé une grève de la faim du 25 août au 3 octobre 2018.

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