CNRI Femmes – La grève et les manifestations des ouvriers du sucre du complexe industriel de Haft Tappeh à Suse, ont vu la participation massive, active et ouverte des femmes pendant le week-end du 16 au 18 novembre 2018.
Les travailleurs du complexe industriel de canne à sucre de Haft Tappeh sont en grève depuis près de 3 semaines.
Les travailleurs de la canne à sucre de Haft Tappeh ont organisé des rassemblements de protestation devant le gouvernorat de Suse, exigeant la fin de la privatisation du complexe ainsi que le paiement tardif de leurs salaires.
De nombreux travailleurs étaient accompagnés de leurs épouses et de familles entières. Les femmes avaient emmené leurs enfants d’âge préscolaire et d’école primaire avec elles à la marche de protestation et aux rassemblements. Les enfants tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Nous avons faim ! “FAIM.”
Dans diverses scènes de la manifestation, des femmes ont parlé aux ouvriers du sucre. Une enseignante s’est également jointe à la manifestation en signe de solidarité et a parlé aux ouvriers du sucre.
Dans l’un de ces discours, une femme franche a lancé : “Les ouvriers devraient être à l’usine, pour faire tourner les machines. Mais ils doivent descendre dans la rue et protester. Pourquoi ? Pourquoi doivent-ils protester ? Parce que cette ville n’a personne aux commandes ! Nous n’avons pas d’autorités responsables ? Nous n’avons pas de gouverneur….
“Chers frères, vous devriez nous considérer comme d’entre vous. Nous sommes vos sœurs. Nous nous attendons à ce que vos sœurs, mères, épouses et enfants se joignent à nous. La vie est vraiment difficile. Les enfants ont des besoins divers et deviennent impatients. Les autorités devraient avoir honte des tables vides des ouvriers du sucre de Haft Tappeh. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que nous avons faim.”
Une autre femme s’est exprimée ouvertement lors du rassemblement des ouvriers du sucre de Haft Tappeh devant le gouvernorat de Suze : ” le gouverneur et les autorités se sont réunis et ont dit: ‘Nous discutons pour voir comment résoudre vos problèmes’. Je demande à ce monsieur, combien d’ouvriers étaient là quand vous avez résolu notre problème ? Comment quelqu’un dont l’estomac est plein peut-il comprendre la condition d’un homme qui a faim ?”