La situation des droits humains en Iran atteint un point critique

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Les droits des femmes sont des droits humains. Le 10 décembre est la Journée des droits de l’Homme. Cette date marque le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule les droits auxquels tous les êtres humains ont droit. Cependant, en Iran, sous un régime théocratique, les femmes iraniennes sont privées de la quasi-totalité de leurs droits élémentaires comme l’atteste les organismes les plus influents de défense des droits de l’homme.

 

Peines de mort prononcées à l’encontre des femmes

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté sa 65e résolution à la mi-novembre, exprimant sa ” grave préoccupation “ face à la ” fréquence alarmante de l’imposition et de l’exécution de la peine de mort “ par le régime iranien, notamment l’imposition de la peine de mort à des mineurs et à des personnes qui, au moment de leur crime, avaient moins de 18 ans et les exécutions perpétrées sur la base de confessions forcées ou de crimes ne constituant pas les infractions les plus graves.

Plus de 3.600 exécutions ont eu lieu en Iran sous le mandat de Hassan Rouhani. L’Iran détient le record mondial des exécutions per capita et aussi le record le plus élevé des exécutions de femmes.

Plus tôt en octobre, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a condamné l’exécution, le 2 octobre, de Zeinab Sekaanvand Lokran, une jeune délinquante. Mme Sekaanvand a été reconnue coupable du meurtre de son mari en 2012, alors qu’elle avait 17 ans, mais ses allégations s’appuient essentiellement sur des aveux soutirés sous la contrainte. De nombreuses irrégularités flagrantes dessine sa procédure judiciaire, notamment le fait de ne pas tenir compte des violences conjugales régulières dont elle était victime à l’âge de 17 ans. Elle a été exécutée en dépit de nombreux appels lancés par les rapporteurs spéciaux et le Secrétaire général de l’ONU depuis sa condamnation en octobre 2014.

La famille de Mme Sekaanvand a reçu un préavis de son exécution, avant la date fatidique, pour une dernière visite.

La 65e résolution de l’ONU se déclare préoccupée par le non-respect persistant des garanties internationalementes reconnues, y compris les exécutions effectuées sans que les membres de la famille ou l’avocat du détenu en soient informés.

L’Assemblée générale des Nations Unies a appelé le régime iranien à abolir, en droit et en pratique, les exécutions publiques.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a également souligné que le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’oppose à l’application de la peine de mort en toutes circonstances, car aucun pouvoir judiciaire dans le monde n’est exempt d’erreurs.

Mme Sekaanvand est la 84e femme à être exécutée sous le mandat de Rouhani. La 85e femme a été exécutée le 13 novembre 2018 à la prison centrale de Sanandaj. Sharareh Almassi, 27 ans, était en prison depuis cinq ans. Son exécution a également eu lieu malgré les protestations et les appels lancés par des militants de droits civiques et des défenseurs des droits humains qui s’étaient rassemblés après minuit à l’extérieur de la prison pour empêcher sa pendaison.

 

Détentions arbitraires et traitements cruels à l’égard des femmes détenues

L’ONU a également appelé le régime clérical iranien à ” veiller, en droit et dans la pratique, à ce que personne ne soit soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants “.

Cependant, il y a eu de nombreux cas de traitements cruels, inhumains et dégradants de prisonniers en Iran, deux exemples frappants étant les mauvais traitements et les coups infligés à des femmes soufies incarcérées à la prison de Qarchak à Varamin depuis février, et le passage au tabac et l’exil illégal des militants des droits humains Atena Daemi et Golrokh Irayi transférées en janvier de la prison d’Evin à celle de Qarchak. Les deux détenues ne sont revenues à Evin qu’après 81 jours de grève de la faim de Mme Irayi.

La 65e résolution de l’ONU a également exhorté le régime iranien à cesser ” le recours généralisé et systématique à la détention arbitraire ” et à garantir ” des normes de procès équitable, y compris le droit à un avocat de son choix, du moment de l’arrestation à toutes les étapes du procès et à tous les appels “.

Des centaines de femmes iraniennes ont été arrêtées arbitrairement au cours de l’année écoulée. Dans une déclaration publiée le 3 septembre 2018 au sujet des détentions arbitraires des avocats et des militants des droits des femmes, dont Hoda Amid et Najmeh Vahedi, Amnesty International a déclaré : ” Ces dernières arrestations constituent une tentative flagrante de museler les défenseurs des droits humains en Iran “. La déclaration souligne en outre que ” la situation des droits de l’homme en Iran a atteint un point critique “.

Amnesty International a souligné dans sa déclaration que ” l’arrestation des avocats spécialisés dans la défense des droits humains s’inscrit dans le cadre d’une tentative des autorités pour les empêcher de pouvoir défendre leurs clients, qui sont souvent des défenseurs des droits humains ou des personnes passibles de la peine de mort, notamment pour des crimes commis alors qu’elles étaient enfants “.

Les Nations unies ont également appelé le régime des mollahs à “libérer les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits de l’homme et leurs libertés fondamentales, y compris celles qui ont été détenues uniquement pour avoir participé à des manifestations pacifiques, à envisager d’annuler des peines indûment sévères, y compris celles impliquant la peine de mort et un exil interne de longue durée, et à mettre fin aux représailles exercées contre des personnes, notamment pour coopération ou tentative de coopération avec les mécanismes des Nations unies relatifs aux droits humains”.

Le régime a prononcé de lourds verdicts à l’encontre des étudiants et des militants qui ont pris part à des manifestations au cours de l’année dernière.

Les mauvaises conditions de détention et la pratique consistant à refuser délibérément aux détenus l’accès à un traitement médical adéquat, ce qui crée un risque de décès, figuraient également parmi les questions soulevées dans la résolution de l’ONU.

Zeinab Jalalian, prisonnière politique, fait partie de ceux qui se voient refuser un traitement médical depuis dix ans pour la torturer et la forcer à faire de faux aveux. Les femmes soufies emprisonnées à la prison de Qarchak et Atena Daemi à la prison d’Evin se sont également vu refuser l’accès aux soins médicaux, ce qui a détérioré leur état de santé.

 

Droits des femmes, élimination de la discrimination à l’égard des femmes

L’article 16 de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies exhorte vivement le régime de Téhéran à éliminer, en droit et dans la pratique, toutes les formes de discrimination et autres violations des droits fondamentaux des femmes et des filles, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté de circulation, le droit au meilleur état de santé physique et mentale possible, le droit à la liberté de religion ou de conviction et le droit au travail ; à prendre des mesures pour assurer aux femmes et aux filles une protection contre les violences et leur égale protection et un accès à la justice ; de s’attaquer au problème préoccupant de l’incidence des mariages d’enfants et des mariages précoces et forcés comme l’a recommandé le Comité des droits de l’enfant ; de promouvoir, d’appuyer et de permettre la participation des femmes à la vie politique et à d’autres processus décisionnels ; et, tout en reconnaissant le taux élevé de scolarisation des femmes à tous les niveaux en République islamique d’Iran, de lever les restrictions à leur accès égal à l’éducation et leur participation égale à tous les aspects de la vie économique, culturelle, sociale et politique ainsi que dans le marché du travail.

Les Nations Unies ont également exhorté le régime iranien à éliminer, en droit et dans la pratique, toutes les formes de discrimination et autres violations des droits de l’homme contre les personnes appartenant à des minorités ethniques, linguistiques, religieuses reconnues ou non reconnues, ou d’autres minorités, et elles se sont déclarée gravement préoccupé par les restrictions et les limitations sévères qui continuent de peser sur le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction.

 

Passez à l’action

La Commission des femmes du Conseil national de la résistance iranienne saisit l’occasion de la Journée des droits de l’homme pour attirer l’attention sur la situation dramatique des femmes en Iran et demander aux défenseurs des droits de l’homme et des droits des femmes de prendre des mesures pour contraindre le régime religieux à respecter les droits des femmes et libérer sans condition les femmes arrêtées et détenues pour participation à des manifestations pacifiques ou pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.

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