La loi de protection des femmes contre la violence n’a pas été adoptée en Iran

La loi de protection des femmes contre la violence n'a pas été adoptée en Iran

CNRI Femmes – Le projet de loi sur la protection des femmes contre la violence en Iran doit être fondamentalement révisé, faute de quoi il ne pourra être réformé. Telles sont les remarques de Gholam-Hossein Mohseni Eje’i, premier vice-ministre et porte-parole du pouvoir judiciaire des mollahs.

En réponse à une question sur les divergences d’opinion à ce propos, Eje’i a déclaré : « Le projet de loi sur la sécurité publique contenait tellement de problèmes qu’il ne pouvait être réformé. La solution est de rédiger un projet de loi totalement différent ou de réformer le projet de loi existant uniquement en collaboration avec le gouvernement. » (Agence IRNA,17 février 2019)

Expliquant les raisons de l’opposition au projet de loi sur la protection des femmes contre la violence, Eje’i a ajouté : « Un des problèmes est que notre politique générale est le de sortir de l’emprisonnement. Dans le projet de loi, cependant, l’emprisonnement était prévu comme une sanction pour chaque violation mineure dans ce domaine. Et ce faisant, il met en péril les fondements de la famille. »

Auparavant, Eje’i avait déjà commenté : « L’objectif de l’adoption de ce projet de loi est de renforcer l’environnement familial afin que les femmes, les conjoints et les autres se sentent en sécurité à tous égards. Maintenant, la question est de savoir si les articles contenus dans le projet de loi offrent ou non cette sécurité. »

Il a également exprimé des doutes sur la question de savoir si les longues peines de prison et les lourdes peines prévues dans le projet de loi sur la protection des femmes pour certaines violences dont elles sont victimes, renforceraient les fondements de la famille ou les affaibliraient.

L’adjoint culturel du pouvoir judiciaire, Hadi Sadeqi, avait également affirmé : « Le projet de loi contre la violence est apparemment rédigé pour soutenir les femmes, mais il porte essentiellement le plus grand tort aux femmes et aux familles. Quand une femme envoie son mari en prison, cet homme ne pourra plus jamais être son mari, et elle doit accepter à l’avance le risque de divorcer. »

Les remarques des autorités judiciaires iraniennes indiquent qu’elles ne prennent pas au sérieux le fait que la violence conjugale et la violence contre les femmes ont un impact destructeur sur les fondements des familles, ce qui entraîne à son tour des maux sociaux dramatiques.

Un regard sur les cas de femmes incarcérées dans les couloirs de la mort, sur le nombre de suicides de femmes, de fugues de filles et de divorces en Iran qui mettent déjà en péril les fondements de la famille montrent que dans la majorité des cas, ces femmes ont été victimes de violences.

Paradoxalement, le pouvoir judiciaire du régime iranien, qui a l’habitude d’arrêter et d’emprisonner sur n’importe quelle accusation mineure, est confronté au problème de la surpopulation carcérale, et se préoccupe désormais de « sortir de l’emprisonnement » pour justifier le blocage pendant treize ans de la loi sur la protection des femmes contre les violences.

Exit mobile version