CNRI Femmes – L’avocate iranienne des droits humains Nasrin Sotoudeh risque jusqu’à 34 ans de prison et 148 coups de fouet en Iran après avoir été condamnée dans deux procès qu’Amnesty International a qualifiés de « gravement injuste ».
Dans une lettre urgente du 4 mars 2019 adressée au chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raissi, Amnesty International a demandé la libération immédiate de cette avocate des droits humains âgé de 55 ans.
Amnesty International a déclaré : « Les accusations portées contre Sotoudeh découlent uniquement de son travail pacifique en faveur des droits humains, y compris sa défense des femmes qui protestent contre les lois iraniennes sur le hijab (voile) forcé et son opposition ouverte à la peine capitale.
« Je vous exhorte à libérer immédiatement et sans condition Nasrin Sotoudeh, prisonnière d’opinion, emprisonnée uniquement pour son travail pacifique en faveur des droits humains. En attendant sa libération, veuillez vous assurer qu’elle bénéficie de contacts réguliers avec sa famille et un avocat de son choix. Je vous appelle à cesser de criminaliser le travail des défenseures des droits des femmes, y compris celles qui protestent pacifiquement contre le voile obligatoire, et à abolir les lois sur le voile obligatoire », a déclaré Amnesty International.
Son mari, Reza Khandan, a déclaré que Nasrin Sotoudeh avait été condamnée sur la base de plusieurs chefs d’accusation, mais qu’elle n’avait pas reçu le verdict ni la sentence par écrit. Selon M. Khandan, les autorités de la prison d’Evine de Téhéran ont décidé d’accroître leur pression sur les détenues afin de prévenir les fuites sur la situation dans la prison.
Nasrin Sotoudeh, éminente avocate défenseure des droits humains, qui a déjà passé trois ans en prison, a été condamnée en son absence par un tribunal à Téhéran. Elle est en prison depuis juin 2018 après avoir été arrêtée pour avoir été l’avocate de femmes arrêtées lors de manifestations en Iran.
Nasrin Sotoudeh a été jugée en son absence en décembre 2018, par la branche 28 du tribunal de Téhéran, présidé par le juge Mohammad Moghisseh. Elle a refusé de comparaître devant le tribunal parce qu’on lui a refusé le droit de choisir son avocat et qu’elle s’est opposée à la nature injuste de la procédure judiciaire.