Les militantes des droits tiennent bon en Iran malgré la montée de la répression

Les militantes des droits tiennent bon en Iran

CNRI Femmes – L’arrestation et l’emprisonnement de militantes se sont intensifiés en Iran depuis la fin janvier. Le régime fait monter la pression sur les prisonniers politiques, notamment les femmes, pour créer un climat de peur et terroriser une société mécontente et agitée.

La mesure la plus choquante a été la condamnation à 38 ans de prison de l’avocate Nasrin Sotoudeh pour son travail pacifique en faveur des droits humains.

Le même jour, le 7 mars 2019, le régime des mollahs a nommé Ebrahim Raissi à la tête du pouvoir judiciaire iranien. Membre de la « commission de la mort » lors du massacre de 30 000 prisonniers politiques de l’été 1988, Raissi devrait être traduit en justice pour ses crimes contre l’humanité. Sa nomination marque un virage vers encore plus de répression contre le peuple iranien et sa résistance organisée.

On trouvera ci-après un résumé partiel du traitement brutal réservé aux militantes et aux détenues.

 Parvine Mohammadi

L’une des militantes les plus en vue parmi les femmes arrêtées était Parvin Mohammadi, militante syndicale et vice-présidente du Syndicat libre des travailleurs d’Iran. Arrêtée chez elle le 28 janvier 2019, elle a été transférée à la section des femmes de la prison d’Evine à minuit le 3 février 2019 et détenue au secret pendant près de deux semaines avant d’être libérée sous caution début mars.

 

Mahine Akbari

Début février, l’ancienne prisonnière politique Mahine Akbari a été arrêtée lors d’une descente à son domicile et transférée à la prison Lakan de la ville de Racht après de longs interrogatoires et des tortures dans le centre de détention des services de renseignements. Mahine Akbari, 57 ans, ancienne prisonnière politique dans les années 1980, souffre de diverses maladies. Elle a été incarcérée avec des criminelles dangereuses.

 

Prison de Chahr-e Rey

Les gardiens de la prison de Qarchak (Chahr-e Rey) à Varamine ont fait usage d’une force excessive en réaction aux protestations des détenues qui demandaient des soins médicaux pour l’une d’entre elles. Ils ont battu les détenues et utilisé des gaz lacrymogènes, des armes à feu et du gaz poivré lors du raid du 7 février 2019.

Les autorités pénitentiaires ont ensuite coupé l’électricité, l’eau et le gaz et laissé les prisonnières dans le froid après avoir été trempées par le canon à eau des pompiers. Malgré l’inhalation de grandes quantités de gaz poivré et de gaz lacrymogène, les prisonnières sont restées sans surveillance médicales jusqu’au lendemain matin.

Les détenues se sont vu refuser de la nourriture. Quarante détenues ont été transférées au quartier 240 de la prison d’Evine le 9 février 2019. Vingt-cinq autres détenus ont été transférés à l’isolement à Qarchak.

 

Sahar Kazemi

Sahar Kazemi, militante écologiste et des droits civils, coache sportive à Sanandaj, a été condamnée à cinq ans de prison par un tribunal de cette ville de l’ouest de l’Iran en raison de ses activités.

 

Massoumeh Askari

Massoumeh Askari, enseignante à la retraite, a été condamnée à 5 ans de prison le 18 février 2019. Elle avait été arrêtée en décembre 2018 et détenue pendant un mois à l’isolement dans le quartier 209 (politique) de la prison d’Evine de Téhéran. 

 

Atena Daemi

Début mars, la prisonnière politique Atena Daemi n’a pas été autorisée à subir des examens médicaux dans un hôpital ni à recevoir des soins médicaux. Atena Daemi souffre depuis longtemps d’étourdissements et d’engourdissements dans l’œil droit. Le médecin de la prison de Qarchak avait demandé une IRM en mai 2018, mais elle n’a pas été transférée dans un hôpital pour les examens. Mme Daemi a également été privée de visites familiales.

 

Ensieh Abulhosseini

Arrêté lors des manifestations de décembre 2017-janvier 2018, Ensieh Abulhossieni a été condamnée à trois ans de prison. Elle avait été libérée sous caution au bout d’un mois, mais a été arrêtée de nouveau à l’aéroport le 10 février 2019, alors qu’elle quittait le pays.

 

Golrokh Iraee

La prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee et son mari Arash Sadeghi, prisonnier politique, ne se sont vus que deux fois l’année dernière. Le refus de visite à ce couple de détenus politiques a commencé lorsque Arash Sadeghi a été banni du quartier 350 de la prison d’Evine à la prison de Gohardacht en banlieue le 18 octobre 2017.

 

Nasrin Sotoudeh

L’avocate des droits humains Nasrin Sotoudeh a été condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet après deux procès ouvertement inéquitables. La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne a condamné fermement cette condamnation inhumaine et misogyne prononcée par le pouvoir judiciaire des mollahs.

Le mari de Mme Sotoudeh, Reza Khandan, a posté sur Facebook le 11 mars 2019 qu’elle a été condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet (cinq ans pour une affaire et 33 ans pour une deuxième affaire impliquant un total de neuf accusations).

L’avocate des droits de l’homme âgée de 55 ans a été arrêtée pour son travail pacifique en faveur des droits humains, notamment pour avoir défendu des femmes militantes et protesté contre le port obligatoire du voile.

 

L’ampleur des arrestations, des emprisonnements et des peines prononcées à l’encontre des militantes en 45 jours seulement et le traitement cruel qu’elles ont subi révèlent les efforts extrêmes que le régime iranien a déployés pour réprimer la dissidence pacifique.

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