CNRI Femmes – Dans un communiqué, Amnesty International a appelé le régime iranien à cesser de harceler, d’arrêter et d’emprisonner les défenseurs des droits des femmes qui protestent pacifiquement contre les lois dégradantes et discriminatoires sur le port forcé du voile.
À la suite de décrets ordonnant la ré-arrestation de militantes civiles, Yasmin Aryani et sa mère, Monireh Arabshahi, et d’un autre décret condamnant à un an de prison (elle est emprisonnée depuis la mi automne 2018) Vida Movahedi, une manifestante contre le port obligatoire du voile, Amnesty International demande la libération immédiate et inconditionnelle de ces militantes des droits des femmes.
Amnesty International déclare: « Les services du renseignement et de sécurité iraniens ont également menacé par téléphone d’autres défenseures des droits des femmes, les prévenant qu’elles seraient arrêtées si elles continuaient de mener campagne contre le port obligatoire du voile. Certaines d’entre elles ont été convoquées pour un interrogatoire et craignent une arrestation imminente. »
« Les autorités iraniennes ne se réfrènent apparemment plus face à l’insoumission croissante des femmes iraniennes et au mouvement populaire pacifique qui prend de l’ampleur contre les lois imposant le port du voile, cherchant à intimider ces personnes pour les réduire au silence et les soumettre, a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.
On peut lire également dans ce communiqué que « la criminalisation des femmes et des filles qui ne portent pas le voile constitue une forme extrême de discrimination liée au genre, ainsi qu’un traitement cruel, inhumain et dégradant qui porte gravement atteinte à la dignité des femmes. Au lieu de persécuter et d’incarcérer des femmes qui s’opposent à cette odieuse injustice, les autorités iraniennes devraient libérer immédiatement et sans condition toutes les défenseures des droits des femmes placées en détention en raison de leurs activités militantes pacifiques. »
Le 10 avril, la défenseure des droits des femmes Yasmin Aryani a été arrêtée par les forces de sécurité au domicile familial, à Téhéran, et emmenée dans un endroit inconnu.
La mère de Yasmin Aryani, Monireh Arabshahi, a été arrêtée le lendemain après s’être rendue au centre de détention de Vozara, à Téhéran, pour tenter de savoir où se trouvait sa fille.
Le mardi 16 avril 2019, Mme Arabshahi a été accusée de « propagande contre le système » et de « collecte et collusion contre la sécurité nationale ».