CNRI Femmes – Deux mois après les inondations qui ont submergé la plupart des villages de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran, la plupart des habitants de ces villages vivent toujours sous des tentes dont l’avenir est incertain, sans aucune perspective de recevoir une compensation pour ce qu’ils ont perdu. C’est la situation des femmes et des enfants qui est la pire. Voici une dépêche le 23 mai 2019 par l’agence de presse IRNA dont voici des extraits.
Le village de Hamdan-Seljeh est situé sur la route de Khazraj à Hamidieh. Le village est toujours sous l’eau et ses habitants vivent dans des tentes de camping sur les collines de la forêt de Khazraj et sur les sables chauds au mois de Ramadan dans une chaleur de 44°. Quarante-cinq familles vivent dans ces tentes.
La plupart des habitants de ce village avaient du bétail et vivaient de l’agriculture et de l’élevage. Aujourd’hui, ils ont perdu leurs maigres biens et vivent dans la forêt, face à un avenir incertain.
Les responsables gouvernementaux ont promis de leur donner des préfabriqués sans fixer de date limite, tout comme ils l’ont fait pour les victimes du séisme à Kermanchah.
Tous les nouveaux arrivants sont pris d’assaut par des enfants qui leur demandent de voir ce qu’ils ont amené pour eux parce que ces villageois attendent toujours de recevoir de l’aide.
Une fillette de 9 ans dit : « Mon école est ruinée. Je n’ai plus de classe. Je n’ai de notes que pour le premier trimestre, et je n’ai pas pu passer les examens pour le second. »
Le temps chaud du mois de Ramadan a rendu les choses plus difficiles pour ces villageois.
La situation des femmes enceintes, des personnes âgées et des nourrissons est déplorable. Dans la chaleur de 44 °, il n’y a même pas de ventilateur pour refroidir l’air à l’intérieur des tentes. Un nourrisson né le 5 avril, dans les premiers jours des crues soudaines, pleure constamment dans les bras de sa mère. En plus de la chaleur, les dangers des insectes, de la vermine et des serpents rendent la vie plus difficile aux villageois.
Une jeune mère s’inquiète de l’avenir incertain auquel elle et sa famille font face : « C’est notre situation. Nous venions de construire notre maison il y a quelques mois. Tous nos biens ont été emportés par la crue. La couverture sale sur laquelle nous sommes assis a été trouvée par mon mari sur la route. Mon cœur saigne quand je vois notre maison ruinée et ses murs effondrés. »
La jeune femme poursuit : « J’aimerais que nous sachions combien de temps nous devrons rester dans la forêt. Mon nouveau-né pleure tout le temps et ne supporte pas cette chaleur. La nuit, j’ai peur qu’il se fasse mordre par un serpent ou piquer par des insectes. »
Une autre femme parle de l’avenir incertain et des problèmes des femmes. « Des bénévoles nous apportent des paquets de macaronis et des conserves parce que ça ne pourrit pas dans la chaleur. Et on prépare les repas avec ça. On fait remplir nos capsules de gaz en ville et on les ramène ici. Toutes nos terres ont été emportées par les inondations et nous n’avons plus de maisons. Qu’allons-nous faire avec ces maisons détruites ? Dieu seul le sait. » (Agence IRNA – 23 mai 2019)
Selon le Mécanisme européen de protection civile (MEPC), ces inondations soudaines ont été la pire catastrophe naturelle survenue en Iran au cours des quinze dernières années, frappant 2 000 villes et villages dans 31 provinces. « ReliefWeb », le service numérique spécialisé du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), indique que deux millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et que plus d’un demi-million de personnes ont été déplacées de leur lieu de résidence.
Les rapports de la Commission européenne et des Nations unies sont basés sur les données officiellement produites par le régime iranien qui n’a pas de méthode systématique de collecte de données. Au-delà de l’évaluation de l’ampleur des pertes humaines et matérielles et de la réparation des dommages, le régime cherche à dissimuler la vérité.