Elle commémore en prison les victimes du massacre de 1988 en Iran

Fatemeh Zia’i Azad

CNRI Femmes – Pour l’anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques de 1988 en Iran, la prisonnière politique Fatemeh Zia’i Azad a envoyé une lettre ouverte depuis la prison d’Evine de Téhéran :

Parfois, dans l’histoire, on tourne un chapitre qui ne s’effacera jamais de la mémoire. Des jours et des souvenirs du sang des jeunes les plus chers de cette patrie versé pour maintenir fermement un idéal.

Au cours de l’été 1988, les hirondelles de la liberté ont affronté la potence sourire aux lèvres et ont été exécutées uniquement parce qu’elles avaient dit « non » et défendu leurs convictions.

Bien que la plupart avaient purgé leur peine et avaient été jugés par les tribunaux du régime, [en les exécutant] le pouvoir pensait pouvoir eradiquer le problème et qu’il n’y aurait plus d’opposition.

À l’époque, personne ne savait ce qui était arrivé aux jeunes épris de liberté et, malheureusement, les sociétés occidentales sont restées silencieuses avec leur complaisance et la défense de leurs intérêts. Pendant que les familles criaient en appelant les bureaux de l’ONU et les pays européens, elles ont fermé les yeux sur la vérité pour que leurs intérêts ne soient pas mis en péril. Cela a toujours été et sera toujours ainsi dans l’histoire de l’Iran.

Lorsque le fichier audio de M. Montazeri a été rendu public et que ses protestations contre les exécutions de 1988 ont été diffusées, de nombreuses questions ont été clarifiées pour le peuple iranien. Cela a amené les jeunes à vouloir découvrir la vérité, même au bout de 40 ans. Bien sûr, ils (le régime) tentent d’induire les faits en erreur pour eux avec des vidéos et des livres biaisés publiés pour que la vérité soit perdue et vague.

Mais la lune ne reste jamais derrière les nuages, et les secrets seront révélés, même qu’enfouis dans les cœurs et même sous le sol.

En leur mémoire,

Fatemeh Ziaii Azad

Prison d’Evine – Été 2019

Plus de 30 000 prisonniers politiques, dans leur immense majorité des partisans de l’OMPI, ont été exécutés dans des prisons iraniennes au cours de l’été 1988, alors qu’ils avaient déjà été jugés et condamnés à de la prison et qu’ils purgeaient leur peine.

Fatemeh Zia’i Azad (Hourieh), 56 ans, a été incarcérée à la prison d’Evine le 9 avril 2019 pour un an et demi. Ayant purgé une peine de cinq ans (1981-1986), a été accusé de soutenir l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), la principale opposition démocratique aux mollahs. Elle a également été emprisonnée le 21 janvier 2009 et libérée au début de l’hiver 2010 pour avoir « rendu visite à ses deux filles au camp de l’OMPI en Irak ».

Elle a de nouveau été arrêtée le 8 juin 2013, mais a été libérée le 17 octobre 2013, en raison de son âge, de sa santé.

Fatemeh Zia’i Azad a été arrêtée de nouveau au début de l’automne 2014 avec son mari Mahmoud Azimi. Celui-ci a été libéré à la fin de l’automne 2014 et Fatemeh au milieu de l’hiver 2015, chacun sous caution de 100 millions de tomans.

À la suite de cet événement, elle a été condamnée à un an et demi de prison. Le verdict a été entériné par la cour d’appel et elle purge actuellement sa peine.

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