CNRI Femmes – Trois militantes des droits des femmes détenues à la prison de Qarchak en Iran ont été condamnées à de lourdes peines de prison. Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a informé Yassamine Aryani, Monireh Arabshahi et Mojgan Keshavarz de leur condamnation en l’absence de leurs avocats le mercredi 31 juillet 2019.
La section 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le cruel juge Mohammad Moghiseh, a condamné chacune de ces prisonnières à 16 ans de prison. Cinq ans de prison pour « association et collusion contre la sécurité nationale », un an pour « diffusion de propagande contre l’Etat » et à dix ans pour « encouragement et préparation du terrain à la corruption et la prostitution ». En plus de ces accusations, Mojgan Keshavarz a été condamné à 7,5 ans de prison pour « insulte au sacré ». Ce sont de lourdes peines injustifiées mais prononcées contre ces femmes parce qu’elles militent pour la défense des droits.
Les trois militantes avaient été informées des charges pesant contre elles le 26 juin 2019. Elles ont dit que le juge leur avait lancé en termes injurieux : « Je vais toutes vous faire souffrir. »
Yassamine Aryani avait été arrêtée à son domicile pour la deuxième fois le 10 avril 2019 par les services de renseignement à Téhéran. Sa mère, Monireh Arabshahi, avait été arrêtée le lendemain après s’être rendue au centre de détention de Vozara à Téhéran pour demander où se trouvait sa fille. Elle avait ensuite été incarcérée à la sinistre prison de Qarchak.
Yassamine Aryani a été mise à l’isolement dans le centre de détention de Vozara pendant neuf jours sous interrogatoire, pression et mauvais traitements pour la contraindre à des aveux forcés concernant ses activités civiles.
Mojgan (Maya) Keshavarz, mère d’une fillette de 9 ans, avait été arrêté chez elle à Téhéran le 25 avril 2019. Elle a été battue devant sa fille, puis emmenée dans un lieu inconnu. Juste avant d’être arrêtée, Mme Keshavarz travaillait comme bénévole pour secourir les sinistrés des inondations dans la province de Lorestan.
Amnesty International a publié une déclaration sur les trois militantes des droits des femmes dont les arrestations sont liées à un clip vidéo les montrant en train de remettre des fleurs à des femmes dans une voiture de métro à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Amnesty International a écrit : « Faire des femmes et des filles qui refusent de porter le voile des criminelles est une forme extrême de discrimination. »
Parvin Adva’i, une militante kurde, a été arrêtée le 27 juillet 2019 par les services du renseignement de Marivan, où elle réside. Des agents ont fait une descente chez elle et ont saccagé son domicile et l’ont embarquée vers une destination inconnue. Aucune nouvelle n’est disponible sur son sort.