CNRI Femmes – La prisonnière politique Atefeh Rangriz, qui a été arrêtée lors de la manifestation de la fête du Travail à Téhéran, a publié une lettre ouverte le 15 août 2019 sur la situation à la prison Qarchak de Varamine : “Qarchak est le surnom de l’enfer”
La prison de Qarchak, également connue sous le nom de centre de Chahr-e Rey, est un centre de détention pour femmes. Il n’y a pas de séparation des crimes dans cette prison et les prisonnières politiques sont détenues avec les criminelles de droit commun et les prisonnières dangereuses.
Dans sa lettre sur les conditions de détention, Atefeh Rangriz a écrit :
« Il y a dix quartiers ici avec entre 120 à 150 prisonnières dans chaque quartier, à l’exception de la salle des mères où le sort des enfants qui y vivent est scellé dès le début. Il y a des enfants qui ne voient ni la nuit, ni leur père, ni l’extérieur… Il y a 11 cabines dans la salle cinq, et quatre lits triples superposés dans chaque cabine, que 12 personnes doivent utiliser. [Les cabines] sont cloisonnées par deux murs et un plafond à un mètre et demi. Elles font environ huit mètres de large et servent de lieu pour manger, boire et vivre. Cela signifie que 12 personnes avec leurs effets personnels doivent tenir dans ces huit mètres. Il y a des lampes fluorescentes constamment allumées qui nous blessent les yeux et des bruits assourdissants : le biper constant, les menaces, les avertissements, les appels matin et soir qui nous disent de quitter le grand air et de retourner dans les salles. »
Atefeh Rangriz a également écrit sur les terribles conditions sanitaires à l’intérieur de la prison : « Laver la vaisselle et le linge ici est considéré comme un travail pénible, donc il y a des travailleurs qui le font pour un prix très bas. L’eau est saumâtre et rare… La plupart des détenues doivent se consacrer à des ateliers de travail (forcé) pour oublier les longues heures de la journée, juste pour pouvoir gagner vingt minutes de contact avec l’extérieur. »