Les mères en quête de justice victime de persécutions en Iran

Les mères en quête de justice victime de persécutions en Iran

Déclaration de 17 détenues politiques à la prison d’Evine de Téhéran

 

CNRI Femmes – Révoltées par la manière dont le régime en Iran traite les mères en quête de justice, dix-sept prisonnières politiques de la prison d’Evine à Téhéran ont signé et publié une déclaration de protestation.

Elles écrivent notamment :

Cela fait longtemps que le despotisme et l’oppression n’ont rien apporté au peuple iranien, à part la répression, la famine et la privation.

Cette lutte controversée se manifeste de la manière la plus explicite dans la confrontation du régime au fil des ans avec les mères en quête de justice et leur sentiment d’être des mères. C’est là que le régime, malgré l’accent qu’il met sur le rôle des femmes en tant que mères pour les garder entre les quatre murs du foyer, ne tolère pas que l’on proteste contre le sentiment de maternité.

Beaucoup de femmes ont donné naissance à leurs enfants en prison et les y ont élevés ; il y a eu des mères privées de voir la dépouille de leurs enfants ou de connaître leur lieu de sépulture ; il y a eu des mères envoyées en prison pour avoir demandé justice et liberté pour leurs enfants ; de nombreuses mères en quête de justice ont été contraintes de laisser leurs enfants, passant des années en prison, sans obtenir un seul jour de congé.

De nombreuses mères ont été privées de la possibilité de rendre visite à leurs enfants dans les couloirs de la prison, et il y a des mères qui attendent de longues heures derrière les portes de la prison pour jouir de leur droit le plus inaliénable d’embrasser leurs enfants. Leur souffrance n’est pas moindre que celle de leurs enfants.

Cet affrontement entre un régime misogyne, d’une part, et les femmes et les mères en quête de justice et de liberté, d’autre part, s’est poursuivie pendant toutes ces années. La perpétuation de cette lutte, en soi, est une indication de la prise de conscience grandissante et de la lutte et des protestations croissantes des femmes en Iran. Les exemples sont nombreux.

 

Exemples de pressions exercées sur les mères en quête de justice

Ces derniers mois, Faranguisse Mazloumi a été arrêtée et détenue malgré ses maladies pour avoir défendu son fils (emprisonné), Soheil Arabi. La mère d’Alireza Shir Mohammadi a perdu son fils en prison parce qu’elle n’avait pas 80 millions de tomans pour payer sa caution. Raheleh Asl Ahmadi a été arrêtée et détenue pour avoir voulu voir sa fille, Saba Kord-Afshari.

 

Dernières paroles

Nous, signataires de cette déclaration, dont certaines ont vécu de longues années de séparation avec nos enfants, déclarons par la présente notre protestation contre l’oppression des femmes et leur traitement inhumain et injuste.

Nous pensons que la poursuite de ces pressions et de ces séparations au cours des dernières années n’a pas réussi à briser la résistance de ces femmes, mais témoigne de leur constance et de leur détermination dans leur lutte.

Nous, les femmes de ce pays, de n’importe quel côté des murs de la prison, croyons que la conscience de notre société ne tolérera pas une telle oppression. Et d’ici peu, elle agira avec détermination et libérera les mères opprimées de ce pays.

Main dans la main, dans l’espoir d’un avenir brillant, nous devons être la voix des mères incarcérées. Ce sera un tournant dans l’émancipation de la conscience souffrante de l’humanité.

 

Yasaman Aryani, Maryam Akbari-Monfared, Sima Entessari, Aras Amiri, Marzieh Amiri, Leila Hosseinzadeh, Nazanin Zaghari, Zahra Zehtabchi, Atena Daemi, Fatemeh Zia’i, Monireh Arabshahi, Neguine Ghadamian, Saba Kord-Afshari, Neda Naji, Narguesse Mohammadi, Fereshteh Mohammadi, Sepideh Moradi

 

Prison d’Evine – Octobre 2019

 

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