Maryam Radjavi présente à Strasbourg un livre sur le massacre de 1988

Lors d'une conférence à Strasbourg, la dirigeante de l'opposition iranienne appelle à la fermeté contre les mollahs de Téhéran

Maryam Radjavi présente à Strasbourg un livre sur le massacre de 1988

CNRI Femmes – La dirigeante de l’opposition iranienne Maryam Radjavi s’est rendue à Strasbourg au Parlement européen le 23 octobre 2019 pour appeler l’Union européenne et les eurodéputés à adopter une politique de fermeté avec le régime iranien et soutenir la lutte démocratique du peuple iranien pour un changement de régime et l’instauration de la démocratie en Iran.

Elle a profité de sa conférence au Parlement européen à Strasbourg pour présenter un ouvrage contenant les noms de 5 000 victimes du massacre de 1988 en Iran.

La conférence, intitulée « Politique européenne face à la répression et au bellicisme du régime iranien, massacre des prisonniers politiques en 1988 », était parrainée par l’intergroupe des Amis d’un Iran libre au Parlement européen et présidée par l’eurodéputée Anna Fotyga, ancienne ministre polonaise des Affaires étrangères.

Parmi les autres députés et personnalités éminentes qui ont assisté à la conférence et pris la parole, on peut citer Petri Sarvamma, eurodéputé finlandais du groupe PPE ; Milan Zver et Franc Bogovič, eurodéputés slovène ; Ryszard Czarnecki, eurodéputé polonaise ; Juan Fernando Lopez Agiular, eurodéputé espagnol ; Jan Zahradil, Radka Maxová, and Stanislav Polčák, eurodéputés tchèques ; Struan Stevenson, ancien député européen et coordinateur de la Campagne pour un changement en Iran ; Ruza Tomasic, eurodépute croate du groupe ECR ; Patrizia Toia, eurodéputée italienne du parti démocrate ; Anthea Mclntyre, eurodéputée britannique ; Ingrid Betancourt ; Alessandra Moretti et Gianna Gancia, eurodéputées italiennes ; Petras Auštrevičius, eurodéputé lituanien ; Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen, Rama Yade, ancienne ministre française des droits de l’homme, et Tahar Boumedra, ancien directeur du bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak.

Anna Fotyga, eurodéputée polonaise :

Le PE a adopté une résolution condamnant la persécution des femmes courageuses d’Iran

Dans son discours d’ouverture, Mme Fotyga a chaleureusement accueilli la Présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi, la qualifiant de « très courageuse dirigeante de l’opposition au régime des ayatollahs ». Elle a ajouté que « nous sommes tous conscients de la situation en Iran. Nous la surveillons de très près depuis de nombreuses années déjà. Au tout début de cette neuvième législature, le Parlement européen a adopté une résolution, à une large majorité, condamnant la persécution des femmes courageuses en Iran. Nous restons en contact avec les représentants de l’opposition iranienne, pour connaitre le sort des personnes qui luttent pour leur liberté, pour leurs droits humains et pour la prospérité de leur pays. »

Maryam Radjavi appelle l’UE à se ranger du côté du peuple iranien

Puis, la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, a pris la parole. En présentant le nouveau livre, « Crime contre l’humanité », elle a dit : « Si je voulais présenter en une phrase l’Iran d’aujourd’hui au bout de 40 années de pouvoir du fascisme religieux, je dirais que l’Iran est une terre de massacres, où en plus du massacre des prisonniers politiques, il y a aussi celui des ressources naturelles, de la culture et de l’environnement. Ce livre ne contient pas seulement des noms d’exécutés ; c’est également un témoignage historique sur la manière dont l’Iran a été pris en otage par le fascisme religieux.»

Se référant au massacre en 1988 de 30 000 prisonniers politiques en Iran et à ses responsables, Mme Radjavi a souligné que « 63% des auteurs de ce massacre occupent actuellement des postes officiels dans le régime des mollahs. L’actuel chef du pouvoir judiciaire du régime, Ibrahim Raïssi, le ministre de la Justice, le porte-parole adjoint du Parlement et plusieurs hauts responsables judiciaires étaient membres de ces commissions de la mort. Le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, était président à l’époque. Hassan Rohani était à l’époque un haut responsable militaire et sécuritaire. »

Abordant l’impact négatif de la politique de complaisance des gouvernements occidentaux, Mme Radjavi a ajouté : « Une fois acquis l’impunité pour ce grand crime, le régime des mollahs a imposé une guerre au Moyen-Orient qui ne cesse de se développer. Je suis venue proposer à l’Union européenne une politique réaliste et nécessaire face à l’Iran et la région du Moyen-Orient dont la condition nécessaire est naturellement le soutien à la Résistance du peuple iranien pour l’instauration de la démocratie et de la souveraineté populaire. »

Mme Radjavi a conclu son intervention en rappelant les paroles de Zahra Bijanyar, l’une des femmes exécutées lors du massacre de 1988. Zahra avait écrit : « J’ai compris que même si les oppresseurs nous découpent en petits morceaux, ils ne peuvent nous arracher la vie tant que nous resterons fermes dans notre foi et nos convictions. Ils ne nous prendront la vie que lorsque nous leur vendrons notre cœur et notre foi. C’est cela le secret de la résistance d’un monde humain. »

« Ce message de Zahra et de toutes les victimes du massacre dit qu’un monde humain appelle à résister face à la dictature et à l’oppression et à lutter pour la liberté », a conclu Maryam Radjavi.

 

Un certain nombre de députés européens ont abordé la question des droits des femmes en Iran.

Ruza Tomasic, eurodéputée croate

La seule solution est de soutenir le CNRI et Maryam Radjavi

Plus de 40 ans de torture, d’exécutions et d’exportation du terrorisme par le régime iranien ne laissent aucun doute sur la nature du problème. Trouvons une solution. Une approche consiste à essayer de s’entendre avec ce régime. Il s’est avéré que ce n’était pas du tout une solution. Cela fait le jeu du régime. Tout cela se passe aujourd’hui au XXIe siècle. La politique de l’UE a gravement entaché sa réputation en Iran. La seule solution est de soutenir l’opposition sérieuse que le régime craint, à savoir le CNRI et Maryam Radjavi.

Rama Yade, ancienne ministre des droits de l’homme en Iran

La douleur des mères du massacre de 1988 en Iran est toujoursvive 

La douleur des mères des victimes du massacre de 1988 en Iran est toujours vivante. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une enquête indépendante sur le massacre de 1988 pour faire la lumière sur ce crime contre l’humanité. Justice doit être faite. Les femmes ont payé un prix particulièrement élevé au cours des deux dernières années. Nous devons faire plus. Nous le devons à cette grande nation et à ce grand peuple. Nous devons soutenir le désir du peuple iranien d’un changement de régime et l’établissement d’un gouvernement laïc fondé sur la séparation de l’Église et de l’État et l’égalité des sexes.

Juan Fernando Lopez Aguilar, eurodéputé espagnol

Le PE devrait plaider en faveur des droits des femmes et des droits humains en Iran

Le suicide d’une femme qui est entrée dans un stade déguisée en homme est une terrible tragédie, mais ce n’est qu’un exemple de ce qui se passe en Iran. Le Parlement européen devrait défendre les droits des femmes et les droits humains en Iran. Il est temps d’appeler la diplomatie de l’UE à donner un sens à ses valeurs fondatrices et à plaider contre la peine de mort partout où elle est appliquée.

Patrizia Toia, eurodéputée italienne

Soutien total à Maryam Radjavi dans sa lutte pour la liberté et la démocratie

Nous avons adopté une résolution ferme contre les violations des droits des femmes en Iran. Le régime fait chanter l’UE. Des ressortissants britanniques et français sont retenus en otage en Iran. Nous devons faire face à ce régime d’une manière beaucoup plus forte. Maryam Radjavi, vous avez tout notre soutien dans votre lutte pour la liberté et la démocratie pour votre peuple.

Anthea McIntyre, eurodéputée britannique

De nombreux membres du Parlement européen soutiennent Maryam Radjavi

Nous, députés européens, parlons en tant que représentants des citoyens européens. Les citoyens européens font preuve d’une grande empathie à l’égard du peuple iranien. L’exécution de prisonniers en Iran en 1988 est un crime horrible, mais ce n’est pas un événement isolé. La répression des droits des femmes, les arrestations arbitraires, l’absence totale de libertés civiles sont les caractéristiques de l’Iran d’aujourd’hui. Il existe une alternative démocratique à ce régime. Elle est dirigée par Maryam Radjavi qui possède un plan en dix points. De nombreux députés de ce Parlement la soutiennent. J’attends avec impatience le jour où nous pourrons tous nous rendre en Iran libre avec Maryam Radjavi comme présidente démocratique élue.

Ingrid Betancourt

Sans égalité pour les femmes en Iran, il n’y a pas de liberté pour personne

Nous ne pouvons pas nous soumettre aux mensonges et au chantage du régime iranien. Cela nous touche tous. Cette année, une citoyenne française est allée voir sa famille en Iran. Elle n’est jamais revenue. Elle a été arrêtée et emprisonnée pour espionnage. Il en est de même pour une Britannique… Nous avons besoin de personnes à qui nous pouvons nous confier, qui représentent nos valeurs, notre liberté et notre égalité. Sans égalité pour les femmes en Iran, il n’y a de liberté pour personne. Nous devons utiliser notre voix pour faire entendre leur appel dans le monde entier.

Gianna Gancia, eurodéputée italienne

Les femmes ont été frappées encore plus durement. Elles n’ont aucune liberté.

Le nombre d’exécutions en Iran est très élevé et c’est très difficile à imaginer pour nous. Sous la présidence de Rohani, 4 000 personnes ont été pendues. Aucun pays ne tue ses propres citoyens en si grand nombre. Les femmes sont encore plus touchées. Elles n’ont aucune liberté. Nous voyons les brutalités en Iran, mais nos représentants en Europe ne s’intéressent qu’au commerce avec l’Iran. Notre Parlement a le devoir de s’exprimer et d’appeler la Commission européenne à mettre fin à ses relations avec l’Iran et à imposer des sanctions à ce régime pour ses violations des droits humains. Nous voulons un changement démocratique en Iran.

Alessandra Moretti, eurodéputée italienne

Les femmes jouent un grand rôle dans les manifestations en Iran

L’Iran est un pays où les droits humains fondamentaux sont bafoués parce que le régime ne donne aucun droit au peuple. J’ai beaucoup entendu parler du rôle important des femmes dans les manifestations iraniennes et de leurs talents dans la société. Je comprends le prix élevé qui a été payé pour la liberté. Nous devons faire pression pour qu’il soit mis fin à la peine de mort, à la torture et à l’emprisonnement des militants en Iran.

Nous sommes ici pour pousser l’Union européenne à baser tout accord avec le régime sur les conditions de respect des droits de l’homme et la fin des exécutions, qui ne respectent pas les normes internationales et les valeurs de la justice.

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