Pour une république fondée sur l’égalité des genres en Iran

La dictature religieuse des mollahs ne représente pas le peuple iranien ni sa riche histoire et sa culture.

Pour une république fondée sur l’égalité des genres en Iran

Maryam Radjavi : Nous voulons une république pluraliste fondée sur la liberté et l’égalité des genres en Iran

CNRI Femmes – Le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) a organisé une conférence à l’Assemblée nationale française le mardi 29 octobre 2019, invitant Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, à aborder la « nécessité d’une nouvelle approche » de l’Europe et de la France envers le régime religieux en Iran.

De nombreux parlementaires ont pris la parole lors de la conférence. On peut citer notamment Michèle de Vaucouleurs, présidente du CPID ; André Chassaigne, Vice-président du CPID et président du groupe parlementaire GDR  Philippe Gosselin, Vice-président du CPID ; Yannick Favennec, Vice-président du CPID ainsi que Frédéric Reiss, Paul Molac, Sophie Auconie, Jean Lassalle, député, Nadia Essayan, députée, Brahim Hamouche. Des personnalités sont aussi intervenues comme Aude de Thuin, fondatrice de Women in Africa, M. François Colcombet, ancien magistrat et ancien député, M. Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la DST, Jean-Pierre Brard, ancien député et maire et Jean-François Legaret, maire du premier arrondissement de Paris.

 

Les intervenants ont exprimé leur soutien à Mme Radjavi et à ses initiatives et ont salué son courage. Ils ont appelé à une politique plus ferme vis-à-vis de l’Iran, compte tenu notamment de la situation des droits humains dans ce pays. Voici des extraits de quelques  interventions :

André Chassaigne

Une alternative dirigée par une femme, Mme Maryam Radjavi, porteuse d’une société libre

Depuis plusieurs années, l’Iran est secoué par des mouvements de grève sans précédent. Suite à l’accord de 2015 sur le nucléaire, la société iranienne était dans l’attente des jours meilleurs, promis par le gouvernement Rohani. Mais en réalité, rien n’a changé. Face à cette situation, les mouvements de protestation se sont multipliés. Les femmes, comme souvent en Iran, ont joué un rôle important à la tête des cortèges. Le régime iranien a de plus en plus recours à des condamnations cruelles, inhumaines, ainsi qu’à de lourdes peines de prison pour empêcher la propagation des manifestations en Iran. Il est naïf de croire que ce régime est capable de modérer son comportement. A l’opposé, le peuple iranien a une alternative organisée, dirigée par une femme, Mme Maryam Radjavi. Une alternative qui porte une société libre, démocratique.

Nous plaçons, nous les parlementaires, au-dessus de toute autre considération, les souffrances du peuple iranien. C’est ce message que nous adressons inlassablement au peuple iranien pour qu’il sache qu’il n’est pas seul et pour qu’il sache que dans le monde une solidarité existe, pour qu’il sache que la liberté finit toujours par triompher et que nous les parlementaires français nous continuerons à nous mobiliser tant que cette liberté n’aura pas triomphé.

Maryam Radjavi

Le plus grand nombre d’exécutions de femmes au monde

Le régime en Iran a légalisé les discriminations contre les femmes. Il a commis le plus grand nombre d’exécutions de femmes au monde. Les Iraniennes ont subi les pires tortures. Actuellement beaucoup d’entre elles sont emprisonnées juste pour leurs activités et leurs convictions.

 

Cela fait 40 ans que le peuple iranien lutte contre un régime qui détient le record du monde des exécutions. Depuis que Rohani est arrivé à la présidence en 2013, près de 4000 personnes ont été exécutées Jusqu’à présent, sous le régime des mollahs, il y a eu 120.000 exécutions politiques, dont 30.000 durant l’été 1988.

Si le monde ne fait rien face aux crimes des mollahs en Iran et à l’étranger, ce régime va produire un nouveau Daech.

Les initiatives de la diplomatie française, avec le leadership dans ce domaine, doivent aussi être actives pour ouvrir la voie à la démocratie en Iran et au soutien aux droits de l’homme du peuple iranien et de sa Résistance. C’est seulement de cette manière qu’on peut instaurer la paix et la stabilité dans cette région et apporter la démocratie.

Il existe une alternative démocratique qui peut instaurer une république démocratique et pluraliste fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des genres, l’autonomie des minorités et un Iran non nucléaire.

Le Conseil national de la Résistance iranienne est capable de remplacer ce régime et d’assurer une transition pacifique du pouvoir aux représentants élus du peuple iranien. Le peuple iranien et sa Résistance, avec les unités de résistance sont prêts à le faire.

J’espère que la politique européenne et celle la France se tiendront du côté du peuple iranien et de ses demandes légitimes.

 

Michèle de Vaucouleurs

Nous sommes confiants dans votre capacité à ne rien lâcher

C’est donc la deuxième fois que nous avons le plaisir et l’honneur de recevoir Mme Radjavi cette année. Nous vous avions reçue en février de cette année. Depuis il y a eu une actualité très dense sur le plan des relations diplomatiques avec l’Iran. Mais je rappelle que la mission première du CPID, c’est bien de s’attacher aux droits de l’homme en Iran t plus particulièrement aux droits des femmes.

Je suis heureuse de vous faire part d’un déplacement que j’ai pu faire avec mon collègue Hervé Saulignac cet été à Achraf 3 en Albanie. C’était la première fois que je me rendais sur place. C’est une cité en Albanie qui a été construite en moins d’un an par ces résistants qui ont vécu une situation terrible en Irak.

Nous avons eu plusieurs témoignages de ces personnes qui ont souffert dans leur chair de conditions d’emprisonnement, de détention, de torture absolument abominables. Nous avons également eu une exposition qui est remarquable. C’est un objet qui est bien évidement très lourd qui permet vraiment de se rendre compte de la façon dont les choses sont enchainées en Iran du point de vue politique, où en est rendu le régime pour essayer d’anéantir autant psychologiquement que physiquement les personnes.

[Achraf-3] est un levier d’espoir très fort pour les gens qui sont restés au pays, parce que ils portent avec eux toute la souffrance que vit le peuple iranien sur place actuellement.

Madame la Présidente, nous sommes confiants dans votre capacité à ne rien lâcher et nous voyons les choses bouger.

Philippe Gosselin

Les femmes en Iran ont beaucoup de courage, il ne faut pas les abandonner

Madame la présidente c’est toujours un plaisir de vous accueillir ici, pour porter les espoirs d’un Iran démocratique, de transmettre les aspirations des femmes et des hommes, c’est à dire du peuple iranien, à plus de libertés, à plus d’égalité et à plus de démocratie, avec une place particulière pour les femmes et on en a la démonstration avec la présidente aujourd’hui présente.

Bien sûr il y a eu cette tentative d’attentat qui a été rappelé, ce n’est pas rien. Moi je trouve qu’on l’a beaucoup minimisé et je m’en étonne. Il s’agissait bien d’une tentative d’attentat avec la mise en cause de diplomates et avec la mise en cause d’un Etat clairement identifié.

Il faut rappeler avec force que la situation en Iran aujourd’hui n’est pas tenable, que les femmes bravent les interdits très régulièrement, elles ont beaucoup de courage, il ne faut pas les abandonner.

Il est important de rappeler le soutien de parlementaires français. Le CPID dans sa diversité, est là, au côté du peuple iranien, à vos côtés Madame la Présidente, pour lutter avec les moyens qui sont les nôtres. Soyez sûrs que nous sommes combattifs, nous sommes déterminés. Nous sommes engagés à vos côtés, à côté de la résistance.

Sophie Auconie

Nous sommes à vos côtés et nous finirons par gagner

C’était pour moi une évidence de venir vous redire combien j’ai été heureuse de faire partie de ce groupe de parlementaires pour vous soutenir vous Mme Radjavi, mais aussi l’ensemble de ceux et celles qui sont partis en résistance pour l’Iran démocratique. Je suis ici aujourd’hui parce que je suis une femme libre et que j’en mesure toute la chance et toute l’importance de vivre avec des femmes dans des pays amis qui soient libres aussi.

Je mesure combien le chemin que nous faisons ensemble, est un chemin escarpé, compliqué, mal carrossé et combien il n’est pas si facile à suivre, mais nous sommes là pour vous aider, pour vous entrainer sur ce chemin et pour porter à travers notre pays la France, mais aussi à travers l’Union européenne, et un certains nombre de parlements dans cette relation interparlementaire, le soutien sans faille des parlementaires de l’Assemblée et du Sénat français et je suis sûre aussi du Parlement européen, puisque j’en suis issue.  Vous pouvez compter sur moi et sur nous. Nous sommes à vos côtés et nous finirons par gagner.

Aude de Thuin

Le régime iranien a institutionnalisé les violences faites aux femmes

 

Je suis une femme en colère, en colère quand je vois la façon dont sont traitées les femmes dans certains pays du monde et particulièrement en Iran qui est un des pires pays à commettre des exactions à leur égard.

L’Iran est un pays qui a institutionnalisé les violences faites aux femmes. Un pays où des milliers de femmes ont été exécutées ou torturées à mort pour dissidences. Un pays qui enferme les femmes et les brutalise en détention pour avoir participé à des manifestations anti gouvernementales. Un pays qui se permet d’enfermer les femmes sous prétexte que leur foulard n’est pas noué comme les hommes le souhaitent.

Les experts du régime ont confessé que sous le régime des mollahs, l’Iran possède l’une des statistiques les plus élevées en matière de violence à l’égard des femmes.

Les reconnaissances officielles de l’année dernière témoignent d’une montée en flèche de la violence à l’égard des femmes en Iran. Les dernières recherches sur la violence faite aux femmes en Iran ont révélé que 66% des Iraniennes avaient été victimes de violences au cours de leur vie.

Nous devons tous être en colère contre ce régime qui banalise les violences faites aux femmes. Nous devons montrer notre colère ici en France, mais aussi sur la scène internationale, car ce qui se passe en Iran est inadmissible.

Nous devons être en colère pour la liberté des femmes et pour qu’elles soient considérées comme les égales des hommes. N’oublions jamais que nous, femmes, représentons 51% de la population mondiale et que nous sommes les mères des 49% autres. Ceci nous oblige à être solidaire, à être constamment en éveil sur la situation des femmes dans le monde et particulièrement en Iran.

 

 

 

 

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