CNRI Femmes – Les manifestations en Iran se sont propagées du jour au lendemain. Les protestations contre la hausse du prix du carburant se sont propagées dans au moins 75 villes. Les jeunes se sont heurtés aux forces répressives dans diverses villes jusqu’à la nuit tombée. Le régime iranien a mobilisé les forces de sécurité, les gardiens de la révolution (pasdarans), les miliciens du Bassidj, les forces du ministère du renseignement (Vevak) et les agents en civil.
Dans la matinée du dimanche 17 novembre 2019, le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a personnellement pris la parole et qualifié les manifestants de “scélérats”. Il a chargé les “responsables du maintien de la sécurité” de “s’acquitter de leurs tâches”. (Site Khamenei.ir, 17 novembre 2019)
Le régime clérical a coupé Internet dans tout l’Iran pour empêcher la diffusion des nouvelles et des images des manifestations et de la répression des manifestants.
La propagation rapide du soulèvement en Iran a forcé le pouvoir et les médias à reconnaître l’état de fait, et même le rôle des femmes dans ces manifestations, bien qu’ils aient essayé d’en minimiser les dimensions.
Le quotidien public Sharq, par exemple, a écrit que les protestations contre la hausse du prix du carburant se sont poursuivies dès les premières heures du samedi dans plusieurs villes. Le quotidien a noté la présence de « femmes masquées parmi les manifestants et dans les manifestations populaires ». En ce qui concerne la ville de Rafsandjan, le journal a écrit : « Deux jeunes femmes et quelques hommes qui encourageaient les gens à crier et à se joindre au rassemblement étaient à la tête de ces rassemblements. » (Sharq, 16 novembre 2019)
Jusqu’à présent, trois personnes sont mortes à Behbahan, une à Chiraz, une à Ispahan, une à Khorramchahr, une à Sirjan et une autre à Karadj, soit au moins huit personnes qui ont été abattues par des agents répressifs du régime.
Le site en persan de la radio allemande Deutsche Welle, a écrit au sujet de la propagation des manifestations en Iran : « Les protestations pacifiques contre le triplement du prix du carburant ont atteint de nouveaux sommets après la mort de manifestants. L’approche du régime à l’égard des manifestations a été plus violente le deuxième jour des manifestations… Dans de nombreuses villes, les manifestants ont réagi à la violence des forces de sécurité et des agents en civil en incendiant les postes de police. Par exemple, ils ont incendié une base de la milice du Bassdij et une banque à Karadj. A Chiraz, les manifestants ont mis le feu à deux stations-service et à deux véhicules de police. »