Journée des Etudiants : en hommage aux étudiants libres tombés en Iran

Hommage aux 1 000 martyrs du soulèvement en Iran aujourd’hui pour la Journée des étudiants

Journée des Etudiants : en hommage aux étudiants libres tombés en Iran

CNRI Femmes – Chaque année, le 7 décembre marque la Journée des étudiants en Iran. C’est la date de l’assassinat de sang-froid de trois étudiants sans défense de l’université de Téhéran, le 7 décembre 1953, par la police du chah.

La Journée des étudiants est célébrée chaque année par des étudiants épris de liberté en Iran pour commémorer les étudiants qui ont donné leur vie au fil des ans pour la liberté.

Depuis 1953, les universités sont considérées comme des forteresses de la liberté. Les jeunes Iraniens formés dans ces universités ont toujours été à la tête du mouvement démocratique du peuple iranien. En particulier sous la dictature du chah, les universités étaient le centre du mouvement antimonarchique et pratiquement tous les leaders des groupes d’opposition en sont issus.

 

Les filles se battent pour accéder à l’enseignement supérieur

Sous le régime clérical, les jeunes femmes luttent pour surmonter les nombreux obstacles créés par la loi et dans la société en vue de marginaliser et priver les femmes d’éducation. Au fil des ans, les filles se sont battues pour représenter pratiquement la moitié des admissions à l’université chaque année. En conséquence, les étudiantes sont à l’avant-garde de toutes les manifestations antigouvernementales, réclamant leurs droits démocratiques.

Les étudiants iraniens ont organisé un soulèvement majeur en 1999 qui a ébranlé la terre sous les pieds des mollahs pendant six jours. Puis, ils ont largement participé au soulèvement de 2009, au soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, et enfin au soulèvement national de novembre 2019.

Malgré une répression et un contrôle massifs dans les universités, l’année dernière, des étudiants iraniens ont manifesté massivement, et les filles de différentes universités ont toujours été un élément indispensable de ces manifestations. À la veille de la Journée des étudiants en Iran, le 7 décembre, nous passerons brièvement en revue quelques-unes de ces grandes manifestations.

Le 13 mai 2019, des centaines d’étudiants de l’université de Téhéran ont organisé une importante manifestation contre les règles strictes du port obligatoire du voile pour les étudiantes

Protestations contre le code vestimentaire

Le 13 mai 2019, des centaines d’étudiants de l’université de Téhéran ont organisé une importante manifestation contre les règles strictes du port obligatoire du voile pour les étudiantes.

Une semaine auparavant, des femmes de la milice du Bassidj avaient été déployées dans tout le campus pour assister les forces de sécurité afin d’harceler les étudiantes sur leurs vêtements et leur voile en sévissant contre les étudiantes.

La mesure prise par les responsables de l’université de Téhéran a suscité de vives protestations de la part des étudiants, car elle violait de manière flagrante leur vie privée et leurs droits fondamentaux.

Les étudiantes ont largement et activement manifesté avant de se rassembler dans l’amphithéâtre de l’École des Beaux-Arts, exigeant une réponse du président et du vice-président à leurs revendications. En représailles, les miliciens du Bassidj ont attaqué et brutalisé les étudiants.

Les jours suivants, les étudiants à travers l’Iran ont organisé des manifestations de solidarité avec ceux de Téhéran, affirmant que le Bassidj et ses plans anti-femmes n’avaient pas leur place dans les universités.

Protestations contre Rohani et lourdes peines contre des étudiants

 

Le 16 octobre 2019, des étudiants de l’université de Téhéran ont organisé une manifestation contre la présence de Rohani à l’université de Téhéran. Ils ont dénoncé les lourdes peines d’emprisonnement prononcées à l’encontre des étudiants militants qui les privent de poursuivre leurs études.

Des étudiants de l’université de Téhéran ont déclaré que plus de 100 ans de prison avaient été infligés à des étudiants activistes arrêtés lors du soulèvement de décembre 2017-janvier 2018.

Leila Hosseinzadeh, étudiante en maîtrise d’anthropologie et secrétaire du Conseil central des étudiants de l’université de Téhéran, a été condamnée à 2,5 ans de prison et à deux ans d’interdiction de quitter le pays ;

La militante étudiante Sepideh Farhan (Farahabadi) a été condamnée à 6 ans de prison et 74 coups de fouet ;

Marzieh Amiri, journaliste et étudiante en sociologie à Téhéran, a été condamnée à 10 ans et 6 mois de prison et 148 coups de fouet ;

Parisa Rafi’i, 23 ans, étudiante en art à Téhéran, a été condamnée à 7 ans de prison, 74 coups de fouet et 2 ans d’interdiction de quitter le pays.

Il ne s’agit pas des seules protestations des étudiants iraniens. Des dizaines de manifestations similaires ont eu lieu tout au long de l’année dans les universités de tout le pays contre les lourdes peines infligées aux étudiants.

Le Conseil national des étudiants a publié un communiqué le 27 juillet 2019 à cet égard, déclarant que les étudiants iraniens ne resteront jamais silencieux contre de telles mesures du régime religieux.

95 étudiants arrêtés lors du soulèvement de novembre 2019

Des étudiants de Téhéran et d’autres provinces ont participé au soulèvement national de novembre 2019.

Les étudiants à Téhéran se sont réunis le 18 novembre dans le but de se joindre à d’autres étudiants de la faculté Amir Kabir et des facultés Azad de Téhéran pour participer à l’insurrection. Mais ils ont été encerclés par les gardiens de la révolution et ont été retenus de force derrières les portes closes de l’université.

Après le coucher du soleil et dans l’obscurité de la nuit, des agents en civil ont conduit des ambulances sur le campus. Ils ont embarqué de forces des étudiants dans les ambulances et les ont emmenés.

Les autorités ont admis qu’au moins 95 étudiants avaient été arrêtés pendant les manifestations. (Agence ILNA, 5 décembre 2019) Des dizaines de jeunes femmes ont été arrêtées, dont Soha Mortezaii qui avait organisé 10 jours de sit-in sur le campus pour protester contre le fait d’être privée de poursuivre ses études pour son doctorat.

Néanmoins, les étudiants iraniens n’ont pas arrêté leurs protestations.

Ils ont organisé des cérémonies pour célébrer la Journée des étudiants en l’honneur de ceux qui ont été tués lors du soulèvement iranien en novembre 2019. Ces cérémonies ont eu lieu à la faculté des sciences médicales de Tabriz, à la faculté Allameh de Téhéran, à l’université de Zanjan et dans plusieurs autres universités du pays.

 

 

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