CNRI Femmes – Alors que l’épidémie de coronavirus se propage en Iran et dans les prisons iraniennes, les prisonnières politiques se voient refuser une libération temporaire pour éviter de contracter le virus. Plusieurs détenues politiques dans les prisons d’Evine de Téhéran et de Qarchak en banlieue ont entamé une grève de la faim depuis plusieurs jours pour protester contre la politique du régime qui consiste à refuser de les libérer temporairement.
L’avocate des droits de l’homme Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim le lundi 16 mars 2020 pour protester contre ce refus de libération des prisonnières politiques en raison de l’épidémie de coronavirus. Dans une lettre de la prison, elle a annoncé sa décision et écrit : « Il est nécessaire, au niveau national, de fermer de nombreux quartiers des prisons du pays, y compris le quartier des femmes d’Evine. C’est un besoin nationaliste pour le régime de se réconcilier avec le monde et de profiter de sa science et de sa technologie pour faire face à la maladie du coronavirus. »
La prisonnière politique Rezvaneh Ahmad-Khanbeigui a également entamé une grève de la faim le lundi 16 mars 2020 pour protester contre les autorités pénitentiaires qui s’opposent aux permissions de sortie. Elle est actuellement incarcérée dans le quartier des femmes d’Evine.
L’une des raisons de la grève de la faim des prisonnières politiques est le mauvais traitement qu’elles subissent de la part des autorités ces derniers jours. Elles ont modifié à plusieurs reprises la liste des prisonniers qui sont censés recevoir des congés, en ajoutant et en supprimant des noms. Cela a entraîné un lourd stress psychologique pour les prisonniers politiques et leurs familles dans les circonstances actuelles.
Une autre prisonnière, Sona Hagh-Bayan, a entamé une grève de la faim le jeudi 12 mars 2020 pour protester contre ses 8 mois de détention et sa situation incertaine dans le “quartier des mères” de la prison Qarchak de Varamine.
Mme Hagh-Bayan est âgée de 36 ans et a un fils de 9 ans qui souffre du syndrome de Down. Elle a émigré en Géorgie où elle a travaillé comme guide touristique. Elle a été détenue par le ministère du Renseignement le 30 juin 2019, à son arrivée en Iran pour une visite familiale.
Par ailleurs, la peine de prison de l’auteure et chercheuse Mojgan Kavousi a été augmentée de 5 ans et 7 mois à 6 ans et 3 mois.
Elle a été accusée d’avoir publié des images des martyrs du soulèvement de novembre 2019 à Marivan et Javanroud sur sa page Instagram. « Le silence est une trahison », a écrit Mme Kavousi dans un message sur sa page Instagram avec des images des martyrs.