CNRI Femmes – Trois femmes prisonnières politiques ont été transférées de la prison d’Evine de Téhéran à la prison de Qarchak, dans la banlieue sud, malgré plusieurs rapports faisant état d’une crise de coronavirus dans cet établissement.
Les trois femmes, Forough Taghipour, Parastou Moeini, et Zahra Safaei ont été envoyées à Qarchak la semaine dernière.
Les prisons iraniennes sont réputées pour leurs problèmes chroniques d’hygiène, de surpopulation et de soins de santé insuffisants. Les conditions carcérales sont telles qu’elles constituent un terrain propice aux maladies et les prisonniers sont très susceptibles d’être infectés.
Les trois femmes ont été arrêtées le 24 février 2020 et transférées au centre de détention du ministère du Renseignements (section 209 de la prison d’Evine).
Forough Taghipour, 25 ans, a contracté le coronavirus en prison mais s’est vu refuser le droit de se rendre à l’hôpital pour y recevoir un traitement médical. Sa mère, Nassim Jabbari, a été arrêtée le même jour, mais a été libérée de prison pendant les récentes vacances du Norouz.
Parastou Moeini est également en mauvaise santé mais s’est vue refuser un traitement médical. Elle continue à présenter les symptômes de diverses maladies mais ne peut obtenir de diagnostic formel.
Quatre femmes ont contracté le coronavirus au mitard de la prison de Qarchak. A leur sortie, elles ont été transférées dans la section 5 parmi d’autres prisonnières. Les conditions sanitaires se sont détériorées pendant le crise du coronavirus. On s’attend à ce que les autres prisonnières soient infectées par le virus.
Zahra Safaei avait déjà été incarcérée dans les prisons politiques en 1979. Elle a été de nouveau emprisonnée dans les années 1980 pour son militantisme. Son père, une figure importante du monde des affaires de Téhéran, a été exécuté en 1982 pour avoir soutenu l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
Par ailleurs, la prisonnière de conscience et convertie au christianisme Mary Mohammadi a été condamnée à trois mois de prison et à dix coups de fouet. Son procès a eu lieu le 14 avril 2020.
Dans une autre affaire, Sakineh Parvaneh, qui avait récemment été transférée à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad, a été transférée au mitard de la prison de Qarchak.
Des témoins oculaires ont rapporté que lorsque Mme Parvaneh, une prisonnière politique, est arrivée à la prison, son visage était couvert de bleus et d’enflures. Plutôt que de recevoir un traitement médical, elle est détenue dans une cellule du mitard à Qarchak, sans accès aux soins médicaux.