Défiant les risques, Marie-Lorette Guilloux a choisi la fidélité à la Résistance

Défiant les risques, Marie-Lorette Guilloux a choisi la fidélité à la Résistance

CNRI Femmes – La belle histoire qui s’est forgée entre Marie-Lorette Guilloux, Auversoise, et la Résistance iranienne s’est faite au fil des difficultés et des épreuves qui parsèment le chemin vers la liberté en Iran.

Marie-Lorette Guilloux, dont la maison superbement fleurie, est à deux pas du siège de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise, aurait pu se contenter de connaitre de loin ces surprenants voisins. Elle aurait pu opter pour poursuivre une vie sociale et familiale déjà bien remplie, entre voyages, petits-enfants, troupe théâtrale et passion du jardin.

Marie-Lorette, avec son époux Jean-Pierre, n’ont écouté que leur cœur, et cet élan leur a « offert la chance de donner un sens à leur vie», comme aime à le répéter cet ingénieur à la retraite.

C’est lors de la rafle du 17 juin 2003 contre la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise, lancée par la police française à la suite d’un marchandage honteux entre le gouvernement de l’époque et le régime des mollahs, que le couple Guilloux comme de très nombreux Auversois viennent au secours des résistants et réfugiés iraniens.

Les portes de la maison de la résistance sont fermées. Marie-Lorette ouvre la sienne à tous les militants venus défendre leur mouvement dans la rue des Gords par une longue grève de la faim. La canicule fait des ravages en ce mois de juin ; Marie-Lorette apportera eau et glace aux grévistes de la faim.

Le jour de la libération de Maryam Radjavi, la présidente élue de la Résistance iranienne, elle sera là dans la foule à l’attendre avec un bouquet de fleurs.

Et depuis elle a choisi d’accompagner le mouvement. Infatigable, elle combattra la campagne de diabolisation menée tambour battant dans la presse de l’époque et alimentée par le régime des mollahs. Elle fait connaître la Résistance iranienne autour d’elle dans les nombreux réseaux qu’elle fréquente.

Malgré ses multiples occupations, elle est de toutes les manifestations, conférences et rassemblement à travers l’Europe jusqu’à Washington, pour faire sortir la Résistance des listes terroristes européenne et américaines. Avec son mari, elle défend ses choix devant la presse, en conférences, auprès de ses amis qui seront nombreux à la suivre. Elle ira même, en pleine guerre d’Irak, avec un petit groupe de vald’oisiens jusqu’à la cité d’Achraf, par deux fois, avant que l’étau du blocus et des attaques meurtrières ne se referme sur les résistants iraniens.

Marie-Lorette croyait dans les valeurs humaines sur lesquelles repose la Résistance iranienne, en particulier sur l’égalité femmes hommes mise en pratique depuis des dizaines d’années au sein du mouvement des Moudjahidine du peuple d’Iran, une organisation entièrement dirigée par des femmes.

Elle a été de toutes les batailles et de toutes les victoires. Elle cultivait la vie comme elle cultivaient les fleurs de son jardin extraordinaire, maintes fois primés : avec passion. Elle était tournée vers les autres, toujours un sourire à semer, une attention à faire germer, un entretien chaleureux de l’amitié, qui faisait de chaque occasion un moment de partage généreux pour faire connaitre la Résistance et la défendre. Son rire, son énergie, sa joie de vivre et son regard pétillant mettaient du baume au cœur.

Marie-Lorette Guilloux, s’est envolée vers d’autre cieux le 9 mai, après un long combat contre le cancer, une guerre où elle n’a jamais fléchi, optimiste, défiant le temps.

Elle s’est forgée une place fleurie des roses de la solidarité dans l’histoire de l’Iran.

Et comme l’a si bien dit Maryam Radjavi dans son hommage à cette grande âme :

« Ma chère Marie-Lorette, ma sœur, tu demeureras à jamais vivante dans chaque cœur qui bat pour l’humanité et dans chaque être qui se bat pour la liberté.

Et comme les fleurs resplendissantes de ton jardin, tu seras avec nous à chaque printemps.

Et au jour de la victoire du peuple iranien, ton souvenir et ton nom seront clamés comme ceux de toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour la liberté et les droits humains. »

 

 

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