La prisonnière politique Narguesse Mohammadi souffre d’avoir vu des exécutions

La prisonnière politique Narguesse Mohammadi souffre d'avoir vu des exécutions

CNRI Femmes – La prisonnière politique Narguesse Mohammadi a parlé de torture psychologique parce qu’elle a été témoin de l’exécution de prisonniers à la prison de Zanjan.

Narguesse Mohammadi, qui était la porte-parole et assurait la vice-présidence de la Ligue des défenseurs des droits de l’homme en Iran, a raconté lors d’une récente visite à sa mère, Mme Ozra Bazargan, les moments de tourments qu’elle vivait en prison.

Mme Bazargan a rapporté : « Narguesse a dit qu’il y a deux jours, un prisonnier a été pendu après quatre ans passé dans le couloir de la mort. Les victimes d’exécution sont placées en cellule d’isolement et mis en quarantaine 24 heures avant l’application de leur peine. Et cette période est une terrible torture psychologique tant pour la victime que pour ses codétenus. »

Elle a ajouté : « Aujourd’hui, Narguesse avait l’air triste. Quelque chose que j’ai rarement vu en elle. Elle a dit que tôt le matin du 21 mai, elle était sortie avec plusieurs détenues dans la cour pour faire un peu d’exercice, mais dans le silence de l’aube, elles ont entendu des gens crier et pleurer. Elle a dit : “Je suis restée debout et j’ai écouté. Des petits enfants appelaient leur père. Des cris de femmes résonnaient à l’intérieur de la prison. Ils pendaient un homme après quatre ans dans le couloir de la mort. Depuis le début de l’exécution jusqu’à ce qu’ils descendent le corps, les cris et les pleurs n’ont pas cessé un instant. »

La prisonnière politique Narguesse Mohammadi a confié à sa mère : « En 2012, il y avait plus de 15 condamnés à mort dans notre quartier. Malgré la levée de la peine de mort pour les délits de trafic de drogue, il y a encore des femmes dans ce quartier qui sont dans le couloir de la mort pour homicide, adultère, etc. Je suis terrifiée par le nombre effroyable d’exécutions effectuées dans une petite ville comme Zanjan. Notre société est blessée et souffre. Les prisons sont comme une plaie ouverte montrant la profondeur de la douleur et de la souffrance de notre société. »

Narguesse Mohammadi a ajouté : « En 2012, l’interrogateur du ministère du Renseignement de la section 209 (d’Evine) m’avait dit : “Vous prétendez défendre les droits des femmes, alors je vais vous envoyer dans une prison pour femmes pour découvrir par vous-même quelles femmes vous défendez ! ” Bien que j’aie déjà purgé 10 des 16 années de ma peine pour m’être opposé à la peine de mort, ça ne leur a pas suffi. Ils m’ont envoyé dans une prison pour assister à chaque instant à la peine de mort à laquelle je m’oppose et pour laquelle j’ai subi de lourdes privations et condamnations. »

Narguesse Mohammadi, militante des droits humains et vice-présidente du mouvement LEGAM contre la peine capitale, a été condamnée à 16 ans de prison. Le 25 décembre 2019, elle a été transférée de force du quartier des femmes de la prison d’Evine à la prison de Zanjan sans être formellement accusée d’aucun délit.

 

 

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