La direction des femmes iraniennes saluée à l’occasion de l’anniversaire de la Résistance

D'éminentes dignitaires, la baronne Verma, Rama Yade, Michèle de Vaucouleurs, Ingrid Betancourt, Margarita Durán Vadell et Rita Sussmuth se sont exprimées lors de la conférence internationale en ligne du CNRI

La direction des femmes iraniennes saluée à l'occasion de l'anniversaire de la Résistance

Le leadership des femmes iraniennes a été salué à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la Résistance du peuple iranien le 20 juin 1981.

Le 20 juin 1981 est un tournant dans la lutte du peuple iranien contre le régime des mollahs. C’est également la Journée des martyrs et des prisonniers politiques.

Le samedi 20 juin 2020, une conférence internationale s’est tenue en ligne, reliant quelque 2 000 points dans le monde et Ashraf-3 en Albanie. Des membres des communautés iraniennes de divers pays, des personnalités politiques, des parlementaires, des défenseurs des droits humains et des partisans de la Résistance iranienne ont participé à cette conférence.

L’oratrice principale de cette rencontre était Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne. Dans son discours, Mme Radjavi a souligné l’impact des événements du 20 juin 1981 sur les luttes démocratiques du peuple iranien.

Dans une partie de son discours, elle a déclaré que dans l’histoire contemporaine de l’Iran, il n’y a jamais eu d’évènement comme le 20 juin 1981, qui a clairement tracé une ligne profonde entre les camps de la liberté et de la tyrannie dans la société iranienne. Sans le 20 juin 1981 et le torrent grondant du sang de ses martyrs, l’appel au renversement de ce régime dans son intégralité n’aurait pas été aussi répandue. La série de soulèvements contre la dictature ces dernières années est la suite logique et historique de la ligne sanglante tracée le 20 juin 1981 : les soulèvements qui ont commencé en décembre 2017 et qui ont culminé avec le soulèvement enflammé de novembre 2019.

Dans une autre partie de son discours, Mme Radjavi a insisté sur l’égalité des droits des femmes dans l’Iran libre de demain : « L’égalité complète des sexes en matière de droits politiques, sociaux, culturels et économiques, et la participation égale des femmes à la direction politique ; l’abolition de toute forme de discrimination ; le droit de choisir ses vêtements, et le droit au mariage, au divorce, à l’éducation et à l’emploi ; l’interdiction de toute forme d’exploitation des femmes sous quelque prétexte que ce soit. »

Des femmes éminentes du monde entier et des Iraniennes de la génération égalité ont pris la parole lors de la conférence.

Dans son discours à la conférence, la baronne Sandy Verma, membre de la Chambre des Lords britannique et ancienne ministre du Développement international, a déclaré : « Aujourd’hui, le régime est terrifié par le mouvement organisé de la Résistance et le soutien croissant au CNRI et à sa présidente élue Maryam Radjavi en Iran, surtout parmi la jeune génération. Cette crainte s’est manifestée lorsque le pouvoir judiciaire du régime a récemment admis l’arrestation de deux étudiants d’élite iraniens pour connexion avec l’OMPI, qui est la force motrice du mouvement organisé de la Résistance… Ils répandent l’espoir et le message de Maryam Radjavi qu’un Iran libre, laïque et démocratique, fondé sur l’état de droit et l’égalité des sexes, est à portée de main.

« Le peuple fier et courageux d’Iran mérite un avenir meilleur et prospère et mes collègues du Parlement britannique et moi-même continuerons notre plaidoyer multipartite et notre soutien en faveur des aspirations démocratiques du peuple iranien, le CNRI et la lutte populaire pour le changement jusqu’à ce que l’Iran soit libre. »

 

Rama Yade, ancienne ministre française des droits de l’homme, est également intervenue à la conférence internationale. Elle a évoqué le leadership des femmes iraniennes dans le mouvement de résistance : « Quarante ans de lutte pour la démocratie, pour la liberté, pour l’égalité. Votre sacrifice a été grand.

« Ce que le régime craint, c’est que l’OMPI ait pu pousser très haut le principe de l’égalité des sexes. Ce que le régime craint, c’est que le l’OMPI ait été capable de réconcilier la foi musulmane avec la séparation de la religion et de l’Etat, tout en combattant farouchement l’extrémisme religieux.

« Vos quarante années de combat sont quarante années d’échecs pour le régime…

« La consécration des femmes est votre victoire. L’OMPI met les femmes, les épouses, les mères, les sœurs au cœur de son travail, parce qu’elle sait ce que les femmes ont apporté à l’Iran et que l’Iran ne serait pas cette grande civilisation sans les femmes »

La députée française Michèle de Vaucouleurs, présidente du Comité parlementaire pour un Iran démocratique a mis en avant dans son discours les tragiques meurtres d’honneur en Iran sanctionnés par les lois du régime clérical : « Je voudrais ici évoquer plus particulièrement le mécontentement parmi les femmes et les jeunes filles qui constituent la moitié de la population iranienne, et qui sont victimes d’un mépris et d’une discrimination intense de la part du régime. Moins d’un mois après le meurtre de Romina Ashrafi en Iran, deux autres crimes d’honneur ont ébranlé la société iranienne. Selon les médias publics, au moins quatre crimes d’horreur ont eu lieu en mai et juin.

Ces crimes ‘d’honneur’ qui sont à proprement parler des crimes d’horreur, sont des tragédies choquantes dues aux lois misogynes du régime des mollahs.

Les lois qui ne criminalisent pas la violence contre les femmes, y compris la violence domestique, servent à perpétuer le mépris et l’indifférence à l’encontre des femmes. L’article 301 du code pénal iranien, adopté en avril 2013, stipule que le châtiment du meurtrier, c’est-à-dire son exécution, n’est applicable que s’il n’est pas le père ou le grand-père paternel de la victime.

C’est pour cela que nous défendons l’instauration d’une vraie démocratie en Iran pour mettre fin aux lois misogynes des mollahs, avec l’égalité totale entre les femmes et les hommes. Cela fait partie du programme de Mme Maryam Radjavi pour l’Iran libre de demain que je salue ici et à qui je renouvelle tout le soutien du CPID que je préside. »

Ingrid Betancourt, écrivaine et ancienne sénatrice en Colombie, a souligné le rôle de leader des femmes iraniennes : « L’OMPI est la seule organisation au monde qui a pleinement adopté l’égalité des sexes. Imaginez, face au pays le plus misogyne du monde, qu’il y ait une femme qui montre la voie ! C’est la seule organisation au monde qui a une connaissance complète de la menace de l’extrémisme islamique et qui défie pleinement ceux qui exploitent l’islam comme une arme contre la paix, la liberté et les sociétés modernes. »

Margarita Durán Vadell, historienne, journaliste et sénatrice espagnole (2009-2015), a également pris la parole lors de la conférence : « Je pense que le message le plus important que nous pourrions donner au peuple iranien est que la liberté et la démocratie ne sont pas loin, et la communauté internationale a également reconnu le souhait et la volonté des Iraniens pour un changement de régime. »

Rita Sussmuth, présidente du Bundestag allemand (1988-1998) et ancienne ministre fédérale, a également pris la parole : « Les personnes qui ont vécu dans un système qui ne connaît aucune ou peu de liberté pendant tant de décennies, montrent aux autres qu’elles ont soif de liberté…

« Vivre en partenariat, dans l’égalité, afin que les femmes dans la société puissent avoir un statut différent, un niveau de reconnaissance différent qui a longtemps fait défaut et qui n’est toujours pas disponible dans un certain nombre de pays, et qui ne permet de reconnaitre une personne d’abord avant de voir en cette personne un homme, le sexe masculin fort, ou une femme, le sexe féminin faible, des distinctions qui n’ont aucune valeur. Mais les deux sont des personnes et votre brillant exemple est Mme Radjavi, parce que son objectif principal est l’égalité, l’évaluation égale et la reconnaissance égale des femmes et des hommes, non seulement dans les postes subalternes, mais aussi dans les postes de direction. En prenant des responsabilités et en dirigeant les affaires, vous (les femmes) montrez aux gens que vous n’êtes pas impuissantes. L’égalité entre les hommes et les femmes est votre atout le plus important pour une liberté et une démocratie durables en Iran et dans le monde entier. »

Représentant les témoins de la répression de la manifestation du 20 juin 1981, Massoumeh Malek Mohammadi, secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), a également pris la parole. Dans une partie de son discours, elle a déclaré : « Comme des dizaines de milliers d’autres membres et sympathisants de l’OMPI, j’ai passé le début des années 1980 en prison. On a très peu parlé de ce que les agents et les bourreaux de Khomeiny ont fait à Evine et dans d’autres prisons. Très peu connaissent la résistance et la fermeté de nos sœurs dans ces salles de torture. La résistance épique des prisonniers des années 1980, les exécutions de 100, 200, 300, et même 400 membres de l’OMPI en un jour, ces 30 000 prisonniers politiques qui ont adhéré à leur cause et ont choisi la corde de la pendaison plutôt que de renier leurs convictions, tout cela est un épisode de l’histoire de la génération née le 20 juin 1981 et de la résistance qui s’est manifestée ce jour-là. Comme toute autre tâche importante, cette résistance était également très difficile au début, mais plus difficile et plus glorieuse est celle de la préserver. »

 

 

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