Les familles des prisonniers politiques en Iran défendent leurs proches

Les familles des prisonniers politiques en Iran défendent leurs proches

La mère de Majid Assadi exhorte les organisations internationales de défense des droits humains à prendre des mesures pour obtenir la libération immédiate de ce prisonnier politique résistant

CNRI Femmes – Des familles de prisonniers politiques en Iran ont entrepris divers actes de protestation ces derniers jours pour rétablir la liberté et les droits de leurs proches en captivité.

Le rassemblement de protestation de familles de prisonniers politiques à Machad, une interview de la mère du prisonnier politique Majid Assadi, et la publication d’un clip vidéo de la femme du prisonnier politique kurde Heydar Ghorbani après la confirmation de sa peine de mort, font partie de ces protestations.

Les mères, les épouses et les proches des prisonniers politiques ont toujours joué un rôle important dans la défense des droits bafoués en Iran sous les dictatures.

Interdiction de contact avec les prisonniers politiques à Machad

Les familles des prisonniers politiques de la prison centrale de Machad ont organisé un rassemblement devant cette prison le 10 août 2020 pour protester contre le fait que leurs proches ont été interdit de contact et visite avec leur famille pendant 10 jours.

Les femmes ont participé activement à cette manifestation organisée le jour anniversaire de leur arrestation, il y a deux ans. L’une des manifestantes a déclaré : « Cela fait maintenant dix jours que nous n’avons reçu aucun appel de nos proches ni aucune visite. Quel est leur péché ? Ils purgent leur peine ! Pourquoi ne nous laissent-ils pas (les autorités) voir nos proches ? Pourquoi les ont-ils privés de téléphoner ? »

Une mère demande la libération immédiate de son fils

La mère et le frère de Majid Assadi faisaient également partie des familles de prisonniers politiques qui ont protesté la semaine dernière contre le refus de la justice iranienne de le libérer. Ils ont exprimé leur inquiétude quant à son état de santé.

Fatemeh Vakili, la mère de Majid Assadi, a déclaré dans une interview le 30 juillet que la justice leur avait envoyé une lettre les informant qu’il serait libéré le 20 juillet après avoir purgé 3,5 ans de sa peine. « Mais le ministère du Renseignement lui a ouvert un nouveau dossier fabriqué de toutes pièces » et lui et deux autres prisonniers, Mohammad Bannazadeh-Amirkhizi et Payam Shakiba, ont été transférés de la prison de Gohardasht (Rajai Shahr) à Karaj, à la section 209 de la prison d’Evine de Téhéran.

Mme Vakili s’est prononcée contre le pouvoir judiciaire et a déclaré : « Comment peuvent-ils fabriquer un nouveau dossier contre un prisonnier qui est dans leur propre prison ? Pourquoi ne le laissent-ils pas tranquille ? Il est malade. »

Majid Assadi est actuellement détenu à l’isolement dans le quartier 209 d’Evine et subit des pressions physiques et psychologiques.

M. Assadi souffre de diverses maladies, dont une inflammation de la moelle épinière, des complications gastro-intestinales, des problèmes de vision, une grosseur au foie, des symptômes d’infection au coronavirus, une perte de poids et une faiblesse physique.

Sa mère dit qu’il a été privé de soins médicaux pendant sa détention à la prison de Gohardasht et que les autorités pénitentiaires ne l’ont pas envoyé dans un hôpital extérieur pour recevoir un traitement approprié.

Morteza Assadi, son frère, a tweeté le 3 août 2020 : « Dans un appel téléphonique du quartier 209 d’Evine, il dit qu’il est en mauvaise santé. Il luttait encore contre le virus lorsqu’il a été transféré à Evine. Maintenant, son œil s’est à nouveau gonflé et il pourrait perdre son œil droit si cette situation continue. »

« La vie de Majid est en danger, et il doit être libéré sans condition », a écrit Morteza Assadi.

Mme Vakili a également appelé les organisations internationales des droits humains : « Nous demandons aux organisations des droits de l’homme d’être notre voix. Majid doit être libéré, immédiatement. »

Majid Assadi était étudiant à l’université Allameh de Téhéran lorsqu’il a été arrêté le 3 juillet 2008 pour s’être engagé dans des activités politiques pacifiques.

En mars 2010, il a été condamné à quatre ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ». Il a été libéré après avoir purgé sa peine, mais a été arrêté de nouveau en février 2017 par les services du renseignement. En décembre 2017, il a été condamné à six ans de prison. Selon les lois du régime, il aurait dû être libéré après avoir purgé les deux tiers de sa peine, mais cela ne s’est pas fait en raison du nouveau dossier fabriqué contre lui.

La femme d’un prisonnier politique proteste contre sa peine de mort

Sharareh Sadeghi, épouse du prisonnier politique kurde Heydar Ghorbani, a protesté contre sa condamnation à mort.

Heydar Ghorbani a été informé de sa condamnation à mort le 28 janvier 2020 alors qu’il était détenu à la prison de Sanandaj, dans la capitale du Kurdistan iranien.

Le verdict de mort a été confirmé le 6 août 2020 par la cour suprême du régime, et transmis au procureur de Kamayaran pour être appliquée.

Sharareh Sadeghi a mis en ligne un clip vidéo sur Internet, exhortant la population iranienne et les organisations et défenseurs des droits humains dans le monde à sauver son mari. Elle a déclaré dans ce clip : « Mon mari a été arrêté et interrogé pendant un an par le ministère du Renseignement et les services de renseignement des pasdarans. Il a été torturé sous diverses formes. Finalement, il a été condamné à mort sans avoir accès à un avocat de son choix, et sur la base d’aveux forcés et d’une affaire fabriquée sans fondement. »

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