Le régime iranien a pendu Navid Afkari malgré les supplications de sa mère et les protestations du monde entier
Le régime des mollahs en Iran a pendu dans la matinée du samedi 12 septembre 2020, le champion de lutte iranien Navid Afkari. L’exécution précipitée a eu lieu malgré ses cris d’innocence, les supplications de sa mère et de sa famille, ainsi qu’une campagne mondiale pour empêcher son exécution.
Navid Afkari, 27 ans, avait été arrêté le 17 septembre 2018 et accusé d’avoir tué un agent de la milice, Hassan Turkman, lors des manifestations d’août 2018 à Chiraz.
Navid Afkari n’a cessé de dire qu’on lui avait extorqué de faux aveux sous la torture.
Navid a déposé une plainte auprès de la justice le 13 septembre 2019, détaillant comment il avait été forcé de faire de faux aveux alors qu’il était soumis à « des tortures physiques et psychologiques des plus intenses » pendant près de 50 jours en détention policière.
« Ils m’ont mis un sac en plastique sur la tête et m’ont presque étouffé. À l’aide de matraques et d’autres objets durs, ils m’ont frappé violemment sur les bras, l’abdomen et les jambes. Ils ont utilisé un langage grossier et m’ont couvert d’insultes fréquemment. Ils m’ont attaché et m’ont versé de l’alcool dans les narines », a écrit Navid Afkari dans une lettre ouverte en détention.
Dans un fichier audio partagé le 30 août 2020, on entend Navid dire que le bureau du médecin légiste à Chiraz avait vérifié que ses blessures avaient été causées par la torture.
« Les preuves sont là si le tribunal veut enquêter [sur les actes de torture] …
Il n’y a pas l’ombre d’une preuve dans ce dossier qui montre que je suis coupable. Mais ils ne voulaient pas entendre notre voix », a déclaré Navid, ajoutant : « Ils cherchent juste un autre cou pour y mettre leur noeud coulant. »
Les parents de Navid Afkari avaient plaidé auprès de la justice pour qu’elle révise sa condamnation à mort et permette à leurs fils d’être examinés par le bureau du coroner. Dans leur lettre au chef de la magistrature des mollahs, Ebrahim Raïssi, Hossein Afkari et Bahieh Namjou, les parents des frères Afkari, ont indiqué que leurs fils avaient été brutalisés en isolement.
Mme Bahieh Namjou, la mère de Navid, avait lancé un appel au monde entier dans un enregistrement vidéo publié sur Internet le 30 août. Elle avait déclaré « Dans un procès injuste et simulé, où mes fils n’ont pas pu se défendre, ils ont été accusés sans aucune preuve, sans avoir commis le moindre crime. Il n’y avait aucune preuve contre eux. Le tribunal s’est réuni pour une seule séance et a rendu son verdict. »
Les habitants de Kazeroun et de Chiraz, dans la province de Fars dans le sud de l’Iran, se sont soulevés en avril, mai et août 2018 et en novembre 2019, ébranlant le régime dans son ensemble.
Dans son message sur l’exécution de Navid Afkari, la présidente élue du CNRI Maryam Radjavi a déclaré : « En répandant le sang de jeunes gens comme Navid Afkari, les mollahs cherchent à maintenir leur emprise sur le pouvoir face aux protestations de l’Iran. L’exécution de Navid Afkari, cependant, ne fera qu’ajouter de l’huile sur le feu du soulèvement du peuple iranien (…) Notre peuple ne pardonnera et n’oubliera jamais ce crime. Khamenei et son régime ne pourront pas échapper aux conséquences de ce lâche assassinat. »
La commission des femmes du CNRI condamne fermement l’exécution du manifestant iranien Navid Afkari et appelle les organisations internationales de défense des droits humains à prendre des mesures urgentes pour mettre fin au meurtre de jeunes Iraniens qui exercent leur droit à la liberté d’expression.
L’impunité au niveau mondial a permis au régime iranien de poursuivre ses crimes contre le peuple iranien. La communauté internationale doit demander des comptes aux mollahs pour leurs crimes.