Un regard sur la vie des enfants en Iran à l’occasion de la Journée mondiale des enfants

Un regard sur la vie des enfants en Iran à l’occasion de la Journée mondiale des enfants

Les conditions des enfants iraniens constituent un crime organisé par les mollahs au pouvoir

Être une femme et un enfant en Iran fait des fillettes les personnes les plus vulnérables sous le régime misogyne des mollahs puisqu’il ne protège ni ne promeut les droits des femmes et des enfants.

Alors que le monde se préparait à célébrer la Journée mondiale des enfants, une adolescente de 15 ans à Ramhormoz s’est suicidée le 12 novembre 2020. Les médias officiels ont révélé que cinq autres lycéennes de cette petite ville du sud-ouest de l’Iran l’avaient précédé en se suicidant depuis la rentrée scolaire à la mi-septembre.

Le sort de ces lycéennes de Ramhormoz est emblématique de la vie des enfants en Iran.

La pauvreté, la faim et la mort, associées à des maux sociaux terribles tels que le travail, la maltraitance, la traite et la vente d’enfants et de nourrissons, font partie des caractéristiques de la vie des enfants en Iran sous le régime oppressif des mollahs.

Ajoutez à cela les lois qui incitent à la violation des droits des enfants encourageant les mariages précoces et faisant le lit des crimes d’honneur, etc.

Le régime clérical iranien est un État signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant, mais il ne prend aucune mesure pour sauvegarder et protéger les droits des enfants en Iran, en particulier des filles.

     Article 6 de la CDE et violation flagrante du droit des enfants à la vie en Iran

L’article 6 de la Convention relative aux droits de l’enfant oblige tous les États parties à reconnaître que tout enfant a le droit inhérent à la vie et à assurer dans toute la mesure du possible sa survie et son développement. Sous le règne des mollahs, cependant, la vie des enfants en Iran n’a pas de valeur.

Selon les statistiques de la médecine légale en Iran, 7% des suicides en 2017 concernent des mineurs.

Les chiffres devraient avoir augmenté ces quatre dernières années difficiles, en particulier après l’épidémie de coronavirus.

En octobre 2020, l’Iran a été témoin du suicide d’un garçon de 11 ans dont la famille était trop pauvre pour lui fournir un téléphone portable adéquat lui permettant de suivre les cours en ligne.

Mais le suicide n’est pas la seule menace pour la vie des enfants en Iran.

La décision du régime clérical de placer la rentrée scolaire à une date avancée sans prendre les mesures de protection nécessaires dans les écoles a également entraîné la mort de nombreux enfants en Iran et propagé davantage le virus.

Plusieurs provinces ont signalé l’infection de centaines d’enseignants et d’élèves et la mort de dizaines de personnes.  

     La pauvreté, un facteur majeur de décès et de maux sociaux chez les enfants

La pauvreté rampante en Iran est un facteur majeur de décès évitable dans la population, y compris parmi les petits enfants et les adolescents.

A la lumière de l’approche irresponsable des autorités, il apparait que les enfants en Iran sont également victimes de structures scolaires médiocres et de transports non sécurisés.

Chaque année, de nombreux filles et garçons perdent la vie sur le chemin de l’école, sous un mur ou un plafond qui s’effondre ou dans un incendie. Les systèmes de chauffage non sécurisés ont également causé des intoxications répétées dans les classes.

Dans la province déshéritée du Sistan-Baloutchistan, des dizaines d’enfants perdent la vie chaque année en se noyant en voulant s’abreuver dans des étangs ou hootag, en raison de l’absence d’eau courante. D’autres encore perdent un bras ou une main, si ce n’est la vie, en puisant de l’eau, happé par un crocodile.

Les hootag sont des étangs naturels ou artificiels utilisés pour collecter l’eau de pluie consommée à la fois par les humains et les animaux.

CRC Article 4, les lois sanctionnent la violation des droits des enfants en Iran.

La CDE stipule que les États signataires doivent prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres appropriées pour la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Elle souligne en outre cette nécessité : « En ce qui concerne les droits économiques, sociaux et culturels, les États parties prennent ces mesures dans la mesure maximale de leurs ressources disponibles et, le cas échéant, dans le cadre de la coopération internationale ».

Mais les législations et la Constitution iraniennes sont la principale source de violation des droits des enfants en Iran.

L’âge de la responsabilité pénale en Iran est discriminatoire.

La Constitution iranienne fixe à 9 ans l’âge légal de la responsabilité pénale des fillettes et le code vestimentaire obligatoire les oblige à se couvrir la tête dès le premier jour d’école à l’âge de 6 ans.

Au lieu d’assurer leur santé et leur éducation, le régime clérical organise chaque année des cérémonies effroyables, appelées « jashn-e taklif », au cours desquelles les fillettes de 9 ans sont reconnues comme mûres sur le plan religieux et doivent rendre des comptes devant la loi.

L’âge légal du mariage pour les filles est fixé à 13 ans.

La Commission juridique du parlement des mollahs a rejeté le projet de loi visant à augmenter l’âge du mariage pour les filles en décembre 2018 pour estimant qu’il contenait « des déficiences religieuses et sociales » et contredisait « les enseignements de l’islam ».

Et enfin, le projet de loi de protection des droits des enfants, adopté à la hâte en juin 2020 après 11 ans de blocage par le système judiciaire et le Parlement, ne protège pas les droits des fillettes en Iran.

Le projet de loi sur les droits de l’enfant ne remédie à aucune des politiques ou lois actuelles qui violent les droits des enfants en Iran.

Il ne prévoit pas non plus de moyens pour garantir l’allocation d’un budget suffisant répondant aux besoins des enfants travailleurs ou orphelins. Il ne contient pas de dispositions garantissant une aide financière aux familles à faible revenu pour améliorer les conditions de vie de leurs enfants.

L’article 9 du projet de loi sur la protection des enfants et des adolescents stipule que les abus qui entraînent la mort de l’enfant ou de l’adolescent sont passibles d’emprisonnement. Selon la loi, cela équivaut à une peine de 2 à 5 ans.

Ainsi, un père qui assassine son enfant peut être passible de 2 ans de prison.

C’était la décision finale du tribunal qui jugeait le père de Romina Ashrafi qui a décapité sa fille de 13 ans avec une faucille pendant qu’elle dormait.

L’article 1179 du Code civil permet aux parents de maltraiter physiquement leurs enfants, à condition qu’ils ne dépassent pas les limites conventionnelles.

 Article 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant, garantissant l’accès aux soins de santé et à la nutrition

Les États signataires de la Convention relative aux droits de l’enfant sont appelés à veiller à ce qu’aucun enfant ne soit privé de son droit  aux services de soins de santé et à prendre des mesures appropriées pour lutter contre la maladie et la malnutrition par la fourniture d’aliments nutritifs adéquats et eau potable propre.

Comme mentionné précédemment, de nombreuses régions d’Iran sont privées d’accès à l’eau potable et il arrive souvent que des enfants perdent la vie pendant leurs efforts pour boire de l’eau.

Ils sont également privés d’assainissement minimum dans leurs écoles.

Le ministre de la Santé du régime clérical a récemment reconnu qu’il y avait 1 000 écoles dans la province d’Azerbaïdjan occidental dépourvues de toilettes. (Agence Tasnim – 8 novembre 2020).

Un autre responsable du ministère de l’Éducation a déclaré qu’il fallait construire 2000 toilettes dans les écoles pour les enfants nomades (Site Khabarban.com – 25 octobre 2020).

En attendant, la malnutrition est un réel problème pour les enfants iraniens et en particulier pour les fillettes.

Sur son site officiel, le ministère de la Santé a indiqué qu’en Iran, 50 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Mais on ne sait pas combien parmi ces enfants sont des filles (behdasht.gov.ir – 29 septembre 2020). Une autre source porte ce nombre à 137.000 (Roydad-24 – 22 septembre 2020).

Il y a trois ans, l’agence ILNA rapportait : « Actuellement, 200 000 enfants de moins de 6 ans souffrent de malnutrition due à la pauvreté dans le pays » (ILNA – 31 mai 2017).

De toute évidence, étant donné l’augmentation de la pauvreté en Iran ces trois dernières années, il ne peut pas être vrai que le nombre d’enfants souffrant de malnutrition soit passé de 200.000 à 50.000.

En 2020, le seuil de pauvreté de l’Iran a été déclaré à 10 millions de tomans. Sur les 83 millions d’habitants de l’Iran, 60 millions vivent sous du seuil de pauvreté (Tabnak – 20 septembre 2020).

« Selon des enquêtes, entre 15 et 35 % des ménages du pays ont éliminé ou réduit leur consommation de produits alimentaires. Des produits alimentaires ne sont plus consommés en raison de la baisse des revenus familiaux et de la hausse des prix », a déclaré un responsable du ministère de la Santé (behdasht.gov.ir – 29 septembre 2020).

  Article 28 de la CDE, violation du droit des enfants iraniens à l’éducation

Les États signataires sont tenus par la CDE de reconnaître le droit de l’enfant à l’éducation sur la base de l’égalité des chances. Ils rendront l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. Ils encouragent le développement de différentes formes d’enseignement secondaire, y compris l’enseignement général et professionnel, les rendant disponibles et accessibles à chaque enfant et prennent des mesures appropriées telles que l’introduction de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une aide financière en cas de besoin.

Ils devraient également prendre des mesures pour encourager la fréquentation scolaire régulière et la réduction des taux d’abandon. Mais en Iran, l’éducation n’est ni obligatoire ni gratuite.

Le ministère de l’Éducation en Iran exige des frais de scolarité, contribuant encore plus au décrochage scolaire puisque plus de 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et que la misère est endémique.

La pauvreté des familles qui n’ont pas les moyens de payer l’éducation de leurs enfants, la participation des enfants aux activités économiques de la famille, l’immigration saisonnière et l’absence de certificat de naissance figurent au nombre des raisons pour lesquelles les enfants iraniens sont privés d’aller à l’école.

Le régime iranien a annoncé en 2018 qu’il y avait environ 15 millions d’enfants d’âge scolaire en Iran, dont la moitié étaient des filles. Les estimations varient de 2 à 4 millions sur le nombre d’enfants non scolarisés.

Le décrochage des fillettes de 6 ans et plus est répandu, en particulier dans les provinces du Sistan-Baloutchistan, du Khouzistan, d’Azerbaïdjan occidental et d’Azerbaïdjan oriental.

Après l’épidémie de coronavirus, ce nombre a considérablement augmenté. L’agence Tasnim a rapporté le 20 juillet 2020 que la pauvreté et le manque d’accès à Internet ont laissé 50% des enfants iraniens non scolarisés.

Cela représente environ 7,5 millions sur la base des chiffres de 2018 de la population totale d’enfants d’âge scolaire en Iran.

36% des élèves en Iran (environ 5,5 millions) qui vivent dans des villages et des régions éloignées n’ont pas les moyens d’acheter un smartphone ou une tablette, a écrit le journal Javan le 5 septembre 2020. Le président de la Commission de la santé au parlement des mollahs, a affirmé le 14 octobre 2020 que « 3,5 millions d’étudiants en Iran n’ont pas accès aux smartphones ou aux tablettes ».

 Article 32 de la CDE, violation du droit d’être protégé contre l’exploitation économique

Selon l’article 32 de la Convention relative aux droits de l’enfant, les États signataires doivent reconnaître le droit de l’enfant d’être protégé de l’exploitation économique et de tout travail susceptible d’être dangereux ou d’interférer avec son éducation, ou nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel, moral ou social.

Les lois du régime iranien fixent l’âge légal de travail des enfants à 15 ans, ce qui est considéré comme mineur par rapport aux normes internationales.

Mais le gouvernement n’a aucune supervision ou contrôle sur l’application de cette loi et de nombreux enfants sont employés pendant de longues heures et peu ou pas rémunérés à un plus jeune âge.

De plus en plus d’enfants sont forcés de travailler très jeunes pour aider leur famille à gagner suffisamment de quoi survivre sous le seuil de pauvreté absolue.

Le 15 avril 2020, le site officiel Etemadonline.ir rapportait qu’une ONG de Téhéran avait identifié quelque 4700 enfants qui fouillaient les ordures dans la seule capitale.

Un expert des enfants travailleurs à Téhéran a affirmé que les chiffres officiels ne sont pas fiables.

Il a déclaré que la situation et le nombre d’enfants travailleurs étaient catastrophiques, en particulier dans les provinces du Sistan-Baloutchistan et du Khorassan-Razavi dans l’est de l’Iran.

Des estimations plus anciennes de 2017 placent le nombre d’enfants qui travaillent en Iran entre 3 et 7 millions (salamatnews.com – 17 septembre 2017).

Les enfants travailleurs sont également victimes d’exploitation et d’abus sexuels en violation de l’article 34 de la CDE. Or les chiffres officieux sur la prostitution indiquent que l’âge de la prostitution en Iran est tombé à 12 ans.

Les enfants travailleurs sont également victimes de toxicomanie et de trafic de drogue en violation de l’article 33 de la CDE. La mafia de la drogue recherche des enfants travailleurs orphelins et sans abris.

Non seulement le régime ne prend pas les mesures appropriées pour protéger les enfants de l’usage illicite de stupéfiants et pour empêcher leur exploitation dans la production et le trafic illicites de ces substances, mais il s’avère que les gardiens de la révolution sont l’entité étatique qui gère ce trafic et en tire un énorme bénéfice.

L’âge moyen de la toxicomanie en Iran a chuté de moins de 13 ans chez les filles (Agence ISNA, 4 septembre 2015). Encore une fois, ce chiffre doit être reconsidéré à la baisse en raison de la pauvreté généralisée et de la dépendance qui en résulte au cours des cinq dernières années.

 CRC Article 37, violation du droit d’être protégé contre les traitements cruels.

Le Comité des droits de l’enfant appelle les États signataires à veiller à ce qu’aucun enfant ne soit soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Ni la peine capitale ni la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération ne peuvent être prononcées pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.

La CDE stipule en outre qu’aucun enfant ne doit être privé de sa liberté de manière illégale ou arbitraire.

L’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit être conforme à la loi et ne doit être utilisé qu’en dernier ressort et pour la durée appropriée la plus courte.

Elle précise que tout enfant privé de liberté sera traité avec humanité et dans le respect de la dignité inhérente à la personne humaine, et d’une manière qui tienne compte des besoins des personnes de son âge.

Ils ont le droit d’accéder rapidement à une assistance juridique et à toute autre assistance appropriée.

Ce n’est pas le cas en Iran où des enfants sont arrêtés, torturés et condamnés à mort sans avoir accès à un avocat.

Au moins 23 mineurs figuraient parmi les personnes tuées dans les rues lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran. De nombreux autres jeunes manifestants blessés ont été arrachés des hôpitaux et emprisonnés dans des conditions inhumaines et torturés pour faire de faux aveux contre eux-mêmes.

Ils n’ont pas reçu de soins médicaux pour leurs blessures comme moyen de torture physique supplémentaire.

Le régime iranien est le premier bourreau mondial de mineurs, à ce détail près qu’il attend parfois leurs 18e anniversaire pour les exécuter.

Le cas de Zeinab Sakaanvand est un exemple parmi d’autres. Zeinab Sekaanvand, 24 ans, a été pendue le 2 octobre 2018 à la prison centrale d’Oroumieh malgré les appels des rapporteurs spéciaux de l’ONU et du secrétaire général de l’ONU depuis sa condamnation en octobre 2014.

Zeinab Sakaanvand

Amnesty International a dénoncé l’exécution, indiquant que Zeinab Sekaanvand n’avait pas bénéficié d’un procès équitable: « Elle a été arrêtée alors qu’elle n’avait que 17 ans et condamnée à mort pour le meurtre de son mari, qu’elle a épousé à l’âge de 15 ans. Non seulement elle était une enfant au moment du crime, mais elle a été soumise à une procédure judiciaire manifestement injuste. »

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a également condamné l’exécution, ajoutant dans sa déclaration que « ses allégations selon lesquelles elle avait été contrainte à avouer le meurtre et qu’elle avait été victime de violence domestique n’auraient pas été examinées de manière adéquate pendant son procès. La pure injustice dans le cas de Zeinab Sekaanvand Lokran est profondément angoissante », a déclaré Mme Bachelet. « Les graves interrogations sur sa condamnation ne semblent pas avoir été adéquatement traitées avant son exécution. En fin de compte, elle était mineure au moment où l’infraction a été commise et le droit international interdit clairement l’exécution de mineurs délinquants. »

  Les conditions des enfants en Iran constituent un crime organisé par les mollahs au pouvoir

Il existe encore plus de graves problèmes impliquant des enfants en Iran, comme la vente de nourrissons et la traite d’enfants en violation de l’article 11 de la Convention relative aux droits de l’enfant, et les enfants qui, en violation de l’article 7, n’ont pas droit à des certificats de naissance et à des papiers d’identité parce qu’ils sont nés d’un père étranger ou hors mariage.

Il y a également eu un cas récent où une enfant en bas âge a été séparé de ses parents chrétiens qui l’avaient adoptée. Une violation de l’article 9 de la CDE.

Les enfants des minorités ethniques sont privés d’apprendre leur langue maternelle, en violation de l’article 30 de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Des enseignants, comme Zahra Mohammadi, qui enseignent aux enfants leur langue maternelle sont arrêtés par le régime, torturés et condamnés à de longues peines de prison.

Dans l’ensemble, les enfants en Iran sont les victimes les plus innocentes du régime clérical.

Ce sont les plus pauvres, les plus affamés et les plus opprimés de la société iranienne.

Ils n’ont aucun droit et leurs conditions au cours des quatre dernières décennies, constituent un crime organisé par la dictature religieuse des mollahs.

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