La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared bannie à la prison de Semnan
Selon des informations en date du 9 mars 2021, la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared a été brusquement bannie du quartier des femmes de la prison d’Evine de Téhéran vers la prison de Semnan, à l’issue de sa 12e année d’emprisonnement.
Selon des informations du quartier des femmes d’Evine, ses compagnes de cellule ont protesté contre son bannissement et sont intervenues pour empêcher son transfert. Mais les gardiens de prison ont violemment fait irruption dans le quartier et l’ont fait sortir de force.
Maryam Akbari Monfared est en prison depuis décembre 2009, sans un seul jour de permission de sortie. Elle a été privée d’accès à un traitement médical.
Maryam Akbari Monfared a été convoquée au palais de justice d’Evine le 10 juin 2020, afin de comparaître avec les charges qui pèsent sur elle dans le cadre d’une nouvelle mise en examen à son encontre. Mais elle ne s’est pas rendue à l’audience parce qu’elle n’avait pas reçu de convocation écrite, et en raison de l’épidémie de coronavirus.
Son audience a eu lieu le 31 août 2020. Elle est accusée de “trouble de l’ordre en prison” pour avoir scandé des slogans antigouvernementaux la nuit de l’anniversaire de la révolution de 1979, le 11 février. Elle affirme qu’elle avait seulement protesté contre l’abandon d’une prisonnière malade sans surveillance, ce qui lui a valu d’être privée de son droit de visite le 16 février 2020.
Maryam Akbari Monfared a trois filles. Elle a été arrêtée le 31 décembre 2009, après le formidable soulèvement du 27 décembre de la même année qui a ébranlé les piliers du régime. En juin 2010, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à 15 ans de prison pour guerre contre Dieu et appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), une accusation que Mme Akbari n’a jamais acceptée. Elle est en prison sans un seul jour de sortie depuis son arrestation. Elle souffre d’un dysfonctionnement de la thyroïde et de rhumatismes articulaires.
La sœur et le frère de Maryam Akbari ont été exécutés dans le massacre des prisonniers politiques à l’été 1988. Deux autres de ses frères ont été exécutés lors des exécutions de masse du début des années 1980.