Écoutez les cris du Mouvement pour la justice du peuple iranien

Écoutez les cris du Mouvement pour la justice du peuple iranien

CNRI Femmes – Le monde doit écouter l’appel à la justice du peuple iranien. Des milliers d’Iraniens, dont des parents de martyrs du massacre de 1988 et des partisans des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), ont organisé une manifestation dans la capitale suédoise, Stockholm, le lundi 23 août 2021, pour marquer le 33e anniversaire du massacre des prisonniers politiques en Iran. La manifestation a eu lieu devant le Parlement suédois pour protester contre les exécutions et les massacres en Iran et la nécessité de poursuivre en justice sur la scène internationale les dirigeants du régime iranien pour génocide et crimes contre l’humanité.

La manifestation a eu lieu pendant le procès de Hamid Noury, l’un des auteurs du massacre de 1988, dans un tribunal de Stockholm et a symbolisé le mouvement pour la justice du peuple iranien.

Des représentants de familles des martyrs du massacre de 1988 et des personnalités politiques se sont adressés aux manifestants marquant le 33e anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988.

Khadijeh Borhani

Khadijeh Borhani

Khadijeh Borhani est la seule survivante d’une famille de 10 personnes qui ont toutes été exécutées par le régime clérical en Iran. Khadijeh Borhani, depuis Achraf-3, a déclaré dans un message vidéo aux manifestants : « Mes quatre frères ont été tués par le régime clérical. Ma belle-sœur Minou a également été exécutée. Mon père, qui était un religieux, a été isolé et contraint à des restrictions jusqu’à sa mort, dans la souffrance causée par la mort de ses fils et la pression du régime. Deux de mes frères ont été exécutés lors du massacre de 1988. Ma mère a fait une crise cardiaque. Elle est morte du chagrin causé par la mort de ses enfants. Il y en avait beaucoup comme ma famille à Qazvine, la famille Jabbarian, la famille Hashemian. »

A la fin de son discours, Mme Borhani a demandé que les auteurs du massacre de 1988 répondent de leurs actes devant un tribunal international.

Mère Hadjar

Mère Hadjar

Mère Hadjar, originaire de Kermanchah, a parlé de ses enfants qui ont donné leur vie pour la liberté : « Tous les martyrs sont comme mes enfants, comme Zahed et Rashed. Zahed a été torturé à Sanandaj. Il est resté longtemps en isolement. Il a été tellement torturé qu’il marchait à quatre pattes. Son corps était tellement torturé et meurtri qu’on ne pouvait pas le reconnaître. Mes fils étaient mes camarades, et j’ai, comme eux, choisi leur cause. »

Behnaz Attarzadeh

Behnaz Attarzadeh

Behnaz Attarzadeh, une autre représentante des familles des martyrs, a déclaré dans son discours : « J’ai été prisonnière politique dans les années 1980. Mes trois frères ont donné leur vie sur le chemin de la liberté. Mère Ebrahimpour, la famille Shoja’, la famille Adabavaz et de nombreuses autres familles de l’OMPI demandent justice. Nous n’avons pas laissé le désespoir nous submerger, mais au fil de toutes ces années, de l’été 1988 à novembre 2019, et par la suite, nous sommes devenus encore plus déterminés à établir une société libre et démocratique. Nous ne pardonnerons pas, et nous n’oublierons pas.

« Nous n’oublions pas que ces criminels, dont Ebrahim Raïssi, occupent des postes gouvernementaux de premier plan. Nous demandons à la justice suédoise de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre de Raïssi, [le président du régime]. Nous cherchons à prendre des dispositions pour que le dossier du massacre de 1988 soit transmis au Conseil de sécurité des Nations unies. »

Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt

L’ancienne candidate à la présidence colombienne Ingrid Betancourt, fervente partisane du Mouvement pour la justice, a déclaré au rassemblement : « Aujourd’hui, nous nous souvenons que le régime iranien a massacré 30 000 prisonniers politiques en Iran. Ils étaient comme beaucoup des témoins qui sont ici aujourd’hui. Avec leurs témoignages, ils nous rappellent les crimes qui ont eu lieu après une fatwa bien connue qui les condamnait à mort parce qu’ils ne voulaient pas céder aux exigences du régime. Ils ont ensuite été enterrés dans des fosses communes (…) Ebrahim Raïssi était membre des commissions de la mort, et maintenant il est le président du régime. Sa nomination montre que la communauté internationale n’a pas eu de réaction appropriée [au massacre de 1988]. »

Alexsandra Anstrell

Alexsandra Anstrell

La députée suédoise Alexsandra Anstrell a déclaré aux participants de ce rassemblement : « Le bilan du régime iranien en matière de violations des droits de l’homme est horrible. Le gouvernement suédois essaie de traduire en justice les auteurs de violations des droits de l’homme. Nous soutenons votre lutte. Nous ne permettons pas que le crime soit dissimulé ou couvert. Nous n’oublions pas que des criminels comme Raïssi occupent des postes d’autorité dans ce régime.  Nous demandons à la justice suédoise de préparer un mandat d’arrêt pour Raïssi. »

Gisoo Shakeri

Gisoo Shakeri

Gisoo Shakeri, l’une des artistes de la Résistance iranienne, s’est également adressée à l’assemblée. « Nous sommes réunis ici pour souligner une fois de plus que Khamenei, Raïssi, et les autres meurtriers impliqués dans le massacre des prisonniers politiques de l’été 1988 sont des criminels. Ils doivent faire face à la justice. Les familles des victimes attendent ce jour. Nous sommes ici pour dire que nous ne pardonnerons pas et que nous n’oublierons pas. Non seulement les parents des victimes et les survivants de cette catastrophe nationale, mais nous tous avons été témoins de tous ces crimes. Nous sommes les témoins d’un génocide, de la mort d’une génération qui était le symbole des désirs de notre nation et qui pouvait réaliser ses rêves. »

Ghazaleh Ranji

Ghazaleh Ranji

Dans son intervention lors du rassemblement, Ghazaleh Ranji, membre de l’Association suédoise de la jeunesse, a déclaré aux participants : eAujourd’hui, l’un des auteurs [du massacre de 1988], Hamid Noury, est jugé ici. Mais la tête du serpent se trouve en Iran, sous le régime des mollahs où, en raison de l’inaction de la communauté internationale, Ebrahim Raïssi est devenu président. En outre, un groupe d’assassins a pris le contrôle de la vie et des biens du peuple, ceux qui, en cet été fiévreux de 1988, ont pendu ces jeunes âmes courageuses. Ceux qui, dans les jours froids de novembre 2019 et à l’ombre du silence de 30 années [de la communauté internationale], ont ouvert le feu sur une génération courageuse qui a osé s’opposer à la dictature. Khomeiny et son régime pensaient qu’en massacrant les prisonniers politiques, ils anéantiraient la résistance à jamais. Mais les manifestations étudiantes de 1999, de décembre 2017, de novembre 2019 et le soulèvement de la soif du Khouzistan [en juillet 2021] manifestent la défaite totale du régime et la victoire du mouvement de la résistance, de la résistance à tout prix et de l’adhésion à sa cause et à son idéal. »

Le mouvement pour la justice exige qu’un tribunal international tienne responsables pour crimes contre l’humanité les meurtriers de masse tels qu’Ebrahim Raïssi, président du régime clérical, et Ali Khamenei, guide suprême des mollahs. Le mouvement pour la justice se fait l’écho du désir du peuple opprimé d’Iran et des familles des victimes.

La communauté internationale doit écouter et prendre en compte le mouvement pour la justice du peuple iranien. Les gouvernements occidentaux doivent mettre fin aux négociations avec le régime misogyne d’exécutions et de répression en Iran.

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