Destruction de l’avion de ligne ukrainien : Un crime resté sans réponse

Destruction de l'avion de ligne ukrainien : Un crime resté sans réponse

Destruction de l’avion de ligne ukrainien : Un crime resté sans réponse

CNRI Femmes – Un avion de ligne ukrainien, le vol PS752, a été abattu par deux missiles de la défense aérienne des pasdarans en Iran quelques minutes après son décollage de l’aéroport international de Téhéran, dans la matinée du 8 janvier 2020.

Les 176 passagers et membres d’équipage, ainsi qu’un enfant à naître, ont été tués. Parmi les victimes, 164 étaient des élites iraniennes, dont 28 femmes ayant les plus hauts titres universitaires. La plupart de ces femmes étaient diplômées de l’université de Téhéran, de l’université de technologie Sharif et de l’université des sciences et de technologie d’Iran.

Après avoir nié l’incident pendant trois jours, choquant le monde entier, le régime a accepté la responsabilité de cet acte odieux. Il a imputé l’attaque à une erreur humaine.

Bien que le régime cherche à dissimuler la vérité par des mensonges et des ambiguïtés, les familles des victimes ont continué à demander des comptes ces deux dernières années.

Le 24 novembre 2021, Javad Soleimani, président du Comité d’établissement des faits de l’Association des familles des victimes, a déclaré que le régime refusait de remettre aux familles les dépouilles des victimes.

La destruction de l’avion de ligne ukrainien est un acte de terrorisme international. Le Canada et d’autres pays disent que leur patience est à bout avec l’Iran à ce sujet.

Jeudi, le Canada, la Suède, l’Ukraine et la Grande-Bretagne ont déclaré qu’ils pourraient envisager de nouvelles mesures conformes au droit international à l’encontre de l’Iran s’il ne répondait pas d’ici le 5 janvier 2022 aux demandes de réparations.

La Cour supérieure de justice de l’Ontario a annoncé ses conclusions selon lesquelles la destruction de l’avion commercial était un acte de terrorisme intentionnel. Le 3 janvier 2022, la cour a déclaré que les plaignants avaient établi que l’acte d’abattre l’avion était un acte terroriste. Le procès s’est fondé sur les plaintes de six membres des familles des victimes du vol PS752, à l’issue duquel le régime iranien a été condamné à verser 107 millions de dollars d’indemnisation.

Les accusés dans cette affaire sont Ali Khamenei, le Corps des gardiens de la révolution, l’état-major général des forces armées et plusieurs hauts responsables militaires, dont Mohammad Bagheri, chef de l’état-major général des forces armées ; Hossein Salami, commandant du Corps des gardiens de la révolution; Amir Ali Hajizadeh, commandant de l’armée de l’air ; et Abdoul Rahim Mousavi, commandant en chef de l’armée de terre.

Le gouvernement fédéral canadien devrait bientôt publier ses conclusions sur la destruction de l’avion ukrainien.

Le secret est la méthode du régime iranien

Le régime a d’abord nié tout acte répréhensible, affirmant que l’avion s’était écrasé en raison d’un défaut technique. Après que des preuves irréfutables aient démontré qu’un missile avait provoqué la chute de l’avion, le régime iranien a modifié son affirmation initiale, qualifiant les deux missiles tirés par les pasdarans d'”erreur humaine”. Les responsables du gouvernement iranien ont tenté de mettre un terme à la recherche de la vérité en qualifiant les victimes de “martyrs” et en offrant des indemnités et d’autres ressources financières aux familles.

Samira Alampanah, correspondante de l’agence de presse ILNA, a annoncé sur son fil Twitter que la commission parlementaire de sécurité nationale du régime ne souhaitait pas poursuivre l’affaire de l’avion. Un membre de la commission lui a demandé : “C’est du passé ; que cherchez-vous maintenant ?” Il a mis fin à l’appel à mi-chemin (site web Deutsche Welle Farsi – 24 août 2020).

Le Toronto Star du Canada a cité un rapport d’enquête du 25 novembre 2021 indiquant que des responsables du régime iranien avaient trafiqué les appareils électroniques de certains des passagers tués sur le vol PS752 d’Ukrainian Airlines. Plusieurs téléphones portables et tablettes des passagers décédés avaient été manipulés ; il pourrait s’agir d’une tentative de dissimuler la cause du crash.

Informations sur la boîte noire de l’avion ukrainien

L’organisation iranienne de l’aviation civile a déclaré que, d’après les informations extraites de la boîte noire de l’avion de ligne ukrainien, les pilotes étaient toujours en sécurité et contrôlaient l’appareil après le tir du premier missile. La question qui se pose ici est de savoir pourquoi le deuxième missile a été tiré.

“Toutes les variables indiquent que l’avion était dans des conditions normales de vol “, a déclaré Touraj Dehghani Zanganeh, chef de l’organisation de l’aviation civile en Iran. La boîte noire de l’avion a enregistré les conversations à l’intérieur du cockpit pendant 19 secondes après l’explosion du premier missile. Les enregistrements indiquent que l’équipage avait encore le contrôle de l’avion jusqu’au dernier moment. L’enregistrement audio s’est arrêté après 19 secondes. Puis, 25 secondes après la première explosion, le second missile a frappé. Il n’y a aucune analyse des effets causés par le second missile dans la boîte noire (L’agence de presse Mehr – 23 août 2020).

Demandes des familles

Les familles des victimes ont poursuivi leurs protestations de manière coordonnée, en formant une association. Hamed Esmaeilion, qui a perdu sa femme et sa fille dans le vol, a confirmé lors d’une conférence en ligne le 24 novembre 2021 que la réponse internationale n’avait pas été “ferme.” Il a déclaré : “Le Canada et les autres membres de la communauté internationale doivent déclarer l’ensemble des pasdarans comme une organisation terroriste.” Il a noté que les preuves montrent que la destruction de l’avion ukrainien était délibérée.

L’Association des familles du vol PS752 estime que le régime iranien était en état d’alerte militaire maximale, mais que l’espace aérien du pays était resté ouvert aux vols de passagers. Le régime a utilisé ces vols comme boucliers humains contre d’éventuelles attaques américaines. Le 28 novembre 2021, les familles des victimes ont manifesté alors qu’elles étaient assiégées par les forces de sécurité. Les manifestants ont scandé : “Mort aux criminels, mort aux gardiens de la révolution, et aussi mort à Khamenei.” Ils se sont dirigés vers le tribunal militaire de Téhéran en brandissant de grandes photos de leurs proches.

Les familles des manifestants tués lors du soulèvement de novembre 2019 partagent leurs condoléances.

À la veille du deuxième anniversaire de la chute de l’avion de ligne ukrainien par des missiles des pasdarans, les familles des martyrs du soulèvement de novembre 2019 et d’autres familles réclamant justice ont exprimé leurs condoléances. Elles ont utilisé le hashtag #IWillLightACandleToo pour commémorer l’anniversaire le 2 janvier 2022.

Pendant ce temps, les institutions de sécurité du régime ont augmenté la pression sur les familles du vol PS752.

Ces derniers jours, des agents ont dit aux familles par téléphone ou en personne que si elles voulaient organiser une quelconque cérémonie, les questions de sécurité devaient être confiées aux forces de sécurité !

“Les agents des forces de l’ordre se sont rendus personnellement aux domiciles des familles et les ont mises en garde contre toute cérémonie”, selon une source informée.

Hamed Esmaeilion, qui a perdu sa femme et sa fille unique “Reira” dans l’explosion, a expliqué que l’intérêt d’allumer la bougie et de poster sur Instagram était de rappeler tous les crimes et atrocités du régime iranien de ces 40 dernières années.

Il a posté : “En mémoire de novembre 2019, en mémoire des personnes massacrées à Mahchahr, en mémoire des personnes tombées à Javanroud, Robat Karim, Chahriyar et Téhéran. En mémoire de janvier 2018, en mémoire de Navid, en mémoire de toutes les victimes de torture, d’exécution et d’emprisonnement. En mémoire de Neda, en mémoire du Khouzistan, en mémoire des jeunes tombés en 2009, en mémoire des jeunes de 1988, en mémoire des victimes fusillées sans procès, pour me souvenir des larmes quotidiennes de ma mère, j’allumerai une bougie aussi.”

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