Des manifestations universitaires passionnées marquent le 39e jour du soulèvement en Iran

Le 39e jour du soulèvement iranien

Un document hautement confidentiel révèle que 20 445 arrestations ont été effectuées au cours des deux premières semaines des manifestations

Negin Abdolmaleki matraquée à mort et d’autres noms de femmes sur la liste des victimes

Le 24 octobre 2022, les étudiants iraniens ont marqué le 39e jour du soulèvement iranien par leurs protestations passionnées dans des dizaines d’universités du pays.

Le soulèvement se poursuit malgré la répression brutale et la répression massive des forces répressives du régime. Dans un document hautement confidentiel obtenu par la Résistance iranienne, le commandant en chef de l’IRGC fait état à Khamenei, le guide suprême des mollahs, de 20 445 arrestations au cours des deux premières semaines du soulèvement.

Hossein Salami, le commandant en chef de l’IRGC, déclare dans ce rapport que les forces de l’IRGC ont arrêté 9 654 personnes, et que les forces de sécurité de l’État (SSF) ont arrêté 9 545 personnes. Le ministère des Renseignements (MOIS) a arrêté 1 246 personnes.

Le rapport indique que 42 % des personnes arrêtées et détenues avaient moins de 20 ans. Salami souligne dans le rapport qu’un certain nombre des personnes détenues avaient été organisées par l’Organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI).

Le 22 octobre, le site d’État Etemadonline.ir écrivait : “Entre 5 000 et 6 000 personnes, au moins, ont été arrêtées dans le cadre des manifestations de rue qui durent depuis un mois, rien qu’à Téhéran.”

Un autre site Web d’État, Khabarfoori.com, écrivait le 21 octobre : “Au moins plus de 20 000 personnes ont été arrêtées lors des récents troubles dans le pays.”

Le 39e jour du soulèvement iranien est marqué par des manifestations dans les universités.

Les femmes de Téhéran se sont rassemblées dans la station de métro du Théâtre de la ville (Teatre Chahr) en scandant “Mort à Khamenei”.

Les étudiants de l’université Khajeh Nasir de Téhéran se sont vivement opposés à la présence du porte-parole du gouvernement Raïssi, Bahador Jahromi, sur leur campus pour tenir un dialogue théâtral. Les étudiants de Khajeh Nasir ont juré de renverser Khamenei cette année et ont scandé : “Meurtrier, dégage !” et “Nous ne voulons pas d’un système corrompu, ni d’un meurtrier comme invité !” parmi des dizaines d’autres slogans anti-régime.

Les étudiants de Khajeh Nasir ont ainsi obligé le porte-parole du gouvernement à quitter l’université.

Les étudiants de Téhéran ont manifesté à l’université de technologie Charif, à l’université des sciences et de la technologie, à l’école de langues et de littérature étrangères et à l’école de psychologie et de sciences de l’éducation de l’université de Téhéran, à la branche occidentale de l’université Azad, à l’école d’économie de l’université Allameh, à l’université Az-Zahra, à l’école de gestion de l’université de Téhéran, à l’université Kharazmi, à l’université Amir Kabir et à l’école des sciences médicales de l’université Azad.

Hier, des étudiants et des étudiantes de l’université Charif se sont rendus dans le principal réfectoire libre-service, rejetant ainsi la politique de l’université en matière de ségrégation des sexes dans les salles à manger. Aujourd’hui, les responsables de l’université ont empêché l’entrée des étudiants “qui avaient causé des troubles”. Les étudiants ont réagi en organisant un sit-in de protestation devant les portes de l’université.

Les étudiants de l’université Ferdowsi et de l’université des sciences athlétiques de Machad, de l’université de Zahedan, de l’université industrielle et de l’université Azad d’Ispahan, de l’université d’architecture de Mazandaran, de l’université Azad de Chahre Rey, de l’université Chamran d’Ahvaz et de l’université industrielle de Hamedan ont organisé des sit-in, défilé et scandé des slogans contre le régime le lundi 24 octobre.

Le dimanche 23 octobre, les étudiants de l’université de Yazd, de l’université Razi de Kermanchah, de l’université Azad de Karaj, des universités Azad de Khomeinichahr et Gohardacht, de l’université Allameh Tabatabaei de Téhéran, de l’université de Bandar Abbas, de la faculté de médecine de l’université de Zahedan, de l’université de Dezfoul, de l’université de Tabriz, etc. ont été les théâtres de manifestations.

Les étudiantes étaient à l’avant-garde de toutes les protestations universitaires. (Regardez les liens vidéo).

Les enseignants se sont mis en grève à Sanandaj, Saqqez, Marivan et Divandarreh.

Les médecins de Chiraz ont manifesté en scandant “Mort au dictateur”, malgré les gaz lacrymogènes lancés par les forces de sécurité.

Des lycéens d’Ispahan ont manifesté en scandant “Liberté, liberté, liberté !”. Des lycéennes de Téhéran, Saqqez et Sanandaj ont défilé dans les rues et ont dit aux mollahs d’aller se faire voir.

Negin Abdolmaleki, 21 ans ،Setareh Tajik, 17 ans

Répression brutale des manifestants

Parallèlement aux protestations, le régime réprime vicieusement.

D’autres jeunes femmes ont été matraquées à mort par les services de sécurité et des renseignements du régime.

Selon les médias kurdes, Negin Abdolmaleki, 21 ans, de Qorveh, a été assassinée par les forces de sécurité lors d’une manifestation à Hamedan le 11 octobre 2022. Ils ont utilisé des matraques et l’ont frappée à plusieurs reprises à la tête. Une Negin gravement blessée retourne au dortoir de l’université industrielle de Hamedan, où elle meurt à cause d’une grave hémorragie.

Les forces de sécurité de l’université ont menacé les témoins oculaires et sa famille. Elles leur ont ordonné de dire que Negin était morte d’intoxication après avoir mangé du poisson en conserve périmé.

Negin Abdolmaleki était étudiante en ingénierie médicale à l’université industrielle de Hamedan.

À Téhéran, le directeur d’un lycée de filles appelé “Sadr” a fait enlever les vêtements des élèves pour les fouiller et voir s’ils avaient des téléphones portables. Des parents se sont rassemblés devant le lycée pour protester. Selon d’autres informations, le directeur aurait battu les élèves, et certains seraient dans un état critique.

Fatemeh Machhadi Abbas, dentiste et professeur associé à l’université de Melli, le 19 octobre 2022

La Résistance iranienne a annoncé les noms de 260 personnes tuées par les forces de sécurité pendant le soulèvement, qui a débuté le 16 septembre. La liste comprend les noms de dizaines de femmes, dont les suivantes :

Setareh Tajik, 17 ans, a été tuée à Téhéran le 22 septembre.

Parisa Asgari a été tuée à Téhéran le 13 octobre.

Les services des renseignements du régime clérical ont également enlevé Fatemeh Machhadi Abbas, dentiste et professeur associé à l’université de Melli, le 19 octobre 2022. La nouvelle et la vidéo de cet enlèvement ont été publiées le 22 octobre.

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