Rien ni personne n’arrêtera la révolution iranienne, ni le shah ni les mollahs !

Femmes iraniennes

Dominique Attias

Dominique Attias, présidente du conseil d’administration de la Fondation des juristes européens.

Discours lors de la conférence IWD2023 à Bruxelles, 4 mars 2023

Maryam Radjavi l’a dit : Nous pouvons-nous unir, nous devons !

Iraniennes, 40 années de sang versé vous donne le droit de vous révolter. Une longue histoire de souffrances et de luttes. 40 années d’oppression, de tortures, d’invisibilisation. Vous êtes la puissance oubliée du monde. Aujourd’hui, les Iraniennes sont à la pointe du combat. Il ne faut pas croire que les Iraniennes se sont réveillées il y a six mois seulement. Maryam Radjavi vous l’a dit, ce qui se passe actuellement est le révélateur d’un long et douloureux combat mené par les femmes d’Iran, de toutes âges, de toutes régions. Elles se sont passées génération après génération le flambeau de la lutte. Maintenant, soutenus par de jeunes Iraniens courageux qui eux aussi aspirent à la liberté, elles viennent dire : ça suffit, ça suffit ; Ni Shah, ni mollahs !

Elles réclament la liberté, la démocratie pour elles et pour leur peuple. Elles ne veut plus, comme l’a dit Maryam Radjavi, de lois de la charia imposée par les mollahs, de la ségrégation, de l’apartheid. Elles ne veulent plus des humiliations pour elles et leurs filles. Elles rejettent la dictature brutale d’Ali Khamenei et de tous les loyalistes. Elles veulent le renversement de la totalité du régime ; pas des mesurettes destinées à les calmer.

Justice, égalité des droits et libertés pour les femmes d’Iran ! Elles crient haut et fort : à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah.

Ces mollahs sanguinaire, dans les premiers mois qui avaient suivi la révolution de 1979, avaient cherché à imposer le port du voile obligatoire. Avec leur propre slogan : le voile ou un coup sur la tête !

Fini ces diktats, les Iraniennes doivent être libres de choisir leur vêtement, y compris ou non le port du voile. A bas la loi sur le port du voile obligatoire ! A bas toutes ces lois qui violent les droits des femmes, qui les jugent et les asservirent. Des lois faites par les hommes qui considèrent que les femmes sont des objets de propriété, leur propriété. Ces femmes vous crient : Liberté ! Quel que soit le prix à payer.

 Et aujourd’hui encore, elles paient le prix fort. On ne compte plus les arrestations, les disparitions, les tortures et pire encore, sans jamais briser leur volonté de faire. Ils s’attaquent aux femmes de tout âge, même aux filles. Ils cherchent à les empoisonner pour les empêcher d’avoir accès à l’éducation, pour stopper la révolte. A bas ces monstres !

La révolution des femmes est en marche et rien, ni personne, ne l’arrêtera malgré la répression féroce de ces fous sanguinaires. Elles forcent notre admiration. Voilà pourquoi nous sommes à leurs côtés, comme vous l’avez dit. Femmes d’Europe et femmes du monde. Nous sommes ici, dans cette ville de Bruxelles, ville cœur des institutions européennes, pour interpeller la Commission européenne : cessez de pactiser avec le diable ! Les Iraniennes l’ont rencontré le diable ! Otages elles-mêmes, tant de fois dans leur geôles. Qui mieux qu’elle peuvent comprendre la souffrance des otages étrangers et de leurs familles. En libérer un ne changera rien.

Ces mollahs perfides doivent s’engager devant les Nations Unies, comme le dit Maryam Radjavi, à cesser leur diplomatie de prise d’otages. Cessez de craindre ce régime qui massacre son peuple. Regardez les Iraniennes qui, mains nus face à leurs armes, n’ont pas peur. Elles n’ont pas peur, elles !

Les pasdaran sont des terroristes. Les parlementaires européens ne s’y sont pas trompés, eux, et l’histoire s’en souviendra. Le peuple iranien ne l’oubliera pas.

Le combat continue et jamais ne cessera. J’ai connu la Résistance iranienne et les femmes du mouvement des Moudjahidine du peuple alors que je dirigeais le barreau de Paris. Je suis avocate et j’ai prêté le serment d’exercer mon métier avec conscience, indépendance et humanité. Les femmes du CNRI sont venus me chercher et m’ont fait découvrir les massacres commis par les mollahs en ce tragique été de 1988. 30 000 personnes assassinées, femmes, enceintes parfois, adolescentes, hommes de tous âges comme maintenant. Et l’Europe n’a pas bougé. Déjà, la jeunesse payait le tribut de son courage au seul motif qu’elle ne voulait pas se rallier à la politique mortifère des mollahs. Déjà, il y a plus de 30 ans, les Iraniennes ont payé de leur vie avec leurs frères, pères, maris…

Le combat continue grâce aux femmes d’Iran. Il continue, quoi que disent les journaux.

J’ai appris à mieux connaître Maryam Radjavi et ses compagnes de combat, que je vois dans la salle et que je salue. J’ai découvert ces femmes, avec efficacité à toute épreuve dirigent le mouvement. J’ai vu des hommes qui les respectent et sont sous leurs ordres. Elles portent le foulard, et moi pas. Et alors ? La bonne affaire ! Nous sommes libres. Nous sommes libres de nos corps et de porter ce que nous voulons comme nous voulons. Stop aux regards ! Stop au dictat masculin !

Maryam Radjavi, une femme toujours souriante, mais inflexible, appelle ses frères et sœurs d’Iran à se soulever. Elle a dédié sa vie à son peuple. Une femme que les mollahs ont voulu plusieurs fois assassiner, mais qui continue inlassablement à avancer. Depuis tant d’années elle réclame pour son peuple et pour les femmes la liberté. La liberté pour les iraniennes de choisir leurs lieux de résidence, leurs professions, leurs études. La liberté de choisir leurs maris, leurs vêtements, de divorcer, d’obtenir la garde de leurs enfants.

Il est impossible de briser l’inégalité sans une mutation profonde. Il faut confier sans la moindre crainte les fonctions de direction aux femmes les plus compétentes. Je vous le dis, Maryam Radjavi, présidente élue… C’est ce qu’a fait le Conseil national de la Résistance iranienne, mais en la mettant à leur tête, en plaçant les femmes les plus compétentes aux postes dirigeants du mouvement. Et les hommes présents, m’a-t-on dit, ont aidé de toutes leurs forces à mettre en place ce nouveau système de hiérarchie.

Un monde machiste et paternaliste a maintenu les Iraniennes sous le joug. Les femmes, enfin, ont pris conscience de leurs capacités. Comme les femmes du CNRI, elles veulent se débarrasser de valeurs obsolètes et rétrogrades en Iran. Grâce à elles, la révolution est désormais en marche. Rien, ni personne, ne l’arrêtera !  Ni Chah, ni mollah !

Accompagnons nos sœurs iraniennes vers la démocratie, elles décideront de choisir. Vive l’Iran libéré, vive les Iraniennes !

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