Achraf Radjavi

Ashraf Rajavi

Son nom est devenu symbole de pugnacité pour la résistance iranienne: Achraf Radjavi

Le 8 février restera gravé dans les pages de l’Histoire de l’Iran comme l’un des tournants décisifs du combat de ce peuple pour recouvrir la liberté.

Ce jour-ci, en 1982, les gardiens de la révolution ont donné l’assaut au siège principal des Moudjahidine du peuple. Des milliers de miliciens du pouvoir se sont attaqués à une vingtaine de résistants.

Khomeiny s’imaginait qu’en se débarrassant des chefs des Moudjahidine, il décevrait à vie les partisans du mouvement et parviendrait à briser leur résistance, que ce soit dans les prisons ou à l’extérieur.

Ce fut sans compter avec la bravoure et la détermination qu’allaient faire preuve les résistants dans ce combat complètement inégal. Ils se sont battus jusqu’au dernier souffle, créant un moment d’héroïsme qui restera à jamais une source d’inspiration pour le mouvement de résistance.

Les femmes qui se trouvaient dans les rangs des résistants ce jour-là ont révélé la place inégalable de la Femme dans ce combat contre l’intégrisme. Une place qui s’est authentifié par la suite jusqu’à nos jours où les femmes jouent un rôle prépondérant dans la direction des Moudjahidine du peuple iranien.

Achraf Radjavi est la figure de proue de ces femmes du 8 février.

Née en 1951 à Zanjan (nord-ouest), Master de physique de l’Université industrielle Sharif de Téhéran, elle n’a jamais pu admettre la précarité qui sévie dans un pays qui repose sur le pétrole.

Elle abandonne donc une carrière professionnelle brillante qui s’offre à elle, pour parcourir de nombreux villages et villes du pays, se renseigner sur le terrain des causes de cette précarité et de favoriser une solution pour en sortir.

C’est dans cette longue quête qu’elle croisera sur son chemin les Moudjahidine du peuple, une organisation qui mène une lutte sous-terraine contre la dictature du Chah. Elle les rejoint en 1971, avant d’être arrêtée à deux reprises entre les années 1972 à 1974, puis une troisième fois en 1976. Elle subit les pires sévices dans les prisons politiques, dans lesquelles elle perd notamment l’ouïe d’une oreille.

Elle finit d’être condamnée à la perpétuité, avant d’être libérée le 20 janvier 1979, avec le dernier groupe de prisonniers politiques relâchés à la fin du soulèvement antimonarchiste.

Après la chute du Chah, elle continue ses activités au sein des Moudjahidine du peuple dont elle est désormais la femme la plus compétente. Elle devient l’Icône de nombreuses jeunes femmes qui rejoignent le mouvement après la révolution.

Au premier tour des élections législatives du nouveau régime, elle est la candidate des Moudjahidine dans un district de Téhéran.

Après le début de la terreur noire, le 20 juin 1981, quand les Moudjahidine décident d’envoyer leur dirigeant, Massoud Radjavi, à l’étranger, Achraf reste dans le pays pour le représenter.

Le 8 février 1982, quand l’assaut commence, elle met d’abord son bébé à l’abri des tirs et de la fumée produite par les roquettes et les grenades, avant de revenir rejoindre ses camarades.

Ils se sont tous battus jusqu’au dernier souffle, avant de tomber sur le champs d’honneur.

Plus tard, quand tout est fini, les gardiens de la révolution transportent les dépouilles de ces braves résistants à la prison d’Évine. Ils les exposent dans la cour couverte de neige, avant de faire défiler les prisonniers devant les cadavres. Ils s’imaginaient que voir leurs dirigeants abattus, briserait la résistance des prisonniers. Ce fut l’effet tout à fait inverse et les détenus transformèrent la mise-en-scène en une cérémonie d’hommages qu’ils faisaient accompagner du slogan « à bas Khomeiny, vive Radjavi » repris en cœur.

Depuis, Achraf est devenue une source de motivation pour plusieurs générations de femmes qui ont rejoint les rangs des résistants.

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