Dorien Rookmaker : « Maryam Radjavi a créé une nouvelle façon de faire de l’opposition »

Dorien Rookmaker : « Maryam Radjavi a créé une nouvelle façon de faire de l’opposition »

« La résistance iranienne se tient debout et ne sait pas ce qu’est l’abandon », a déclaré l’eurodéputée néerlandaise Dorien Rookmaker à une conférence à Paris célébrant la Journée internationale des Femme 2024 (JIF2024). Des femmes de premier plan, des juristes et des défenseures des droits de 28 pays étaient venues exprimer leur soutien à la lutte des Iraniennes pour la liberté, la démocratie et l’égalité. La commission des Femmes du CNRI parrainait cet événement.

Voici l’intervention de Dorien Rookmaker :

Tant de choses ont déjà été dites aujourd’hui. De grands mots prononcés par de grandes dames, et je suis si fière d’être l’une d’entre elles. J’ai cette étiquette. Je l’ai reçue aujourd’hui. Et bien sûr, en tant que membre du Parlement européen, je reçois beaucoup de ces étiquettes tout le temps quand on est en Congrès. Mais cette étiquette, je la chérirai. Elle occupera une place très, très spéciale dans mon bureau. Parce que je suis ici, parce que Mme la Présidente Maryam Radjavi a pensé que j’étais assez digne de venir ici, et c’est une expérience pleine d’humilité, je vous le dis.

Parce que je sais que vous luttez si durement et depuis si longtemps contre un régime terrible, et j’ai le sentiment que je n’en ai pas fait assez, et j’essaierai de vous aider autant que je le pourrai. Car pour moi, Maryam Radjavi est le Mandela de notre époque. Maryam Radjavi a créé une nouvelle façon de faire de l’opposition. Maryam Radjavi a organisé les femmes comme je n’aurais jamais pu le faire. Et je le sais, parce que je suis non seulement députée, mais aussi présidente de la plus grande et de la plus ancienne association de femmes des Pays-Bas, je sais à quel point il est difficile de construire une organisation. Et la façon dont vous le faites, la façon dont vous dirigez, après avoir libéré l’Iran, je veux que vous nous appreniez comment vous le faites. Et je le pense vraiment, c’est un travail formidable.

C’est donc un grand plaisir d’être ici avec vous en ce jour très important. C’est la Journée internationale des Femmes, le jour où nous célébrons les réalisations des femmes dans le monde entier, et j’ai déjà dit que la dame la plus spéciale, la femme la plus spéciale dans ce monde, sur cette planète, en ce moment, est assise là.

Je voudrais saluer tous les hommes présents dans cette salle aux côtés des femmes iraniennes pour les soutenir dans leur lutte, et ils font un excellent travail.

Derrière la façade de la beauté historique de l’Iran se cache un régime qui réprime la dissidence et étouffe les droits humains fondamentaux, en particulier pour les femmes qui osent s’élever contre l’injustice. Mais la résistance iranienne se tient debout et ne sait pas ce qu’est l’abandon, ce qui nous donne de l’espoir. Et je veux envoyer un message d’espoir, parce que lorsque je suis arrivée ici, nous avons toutes été réunies dans une petite pièce avec de délicieuses friandises, auxquelles nous n’avons pas pu résister, mais nous avons commencé à nous connecter sur LinkedIn, et j’espère que vous vous connecterez toutes sur LinkedIn si vous êtes là, afin que nous puissions créer une grande communauté de toutes les femmes du monde, parce que si l’Iran se libère de l’oppression, je pense que toutes les femmes du monde s’en libèreront.

J’essaierai d’être la plus brève possible, mais avant de terminer ce discours, je voudrais mentionner quelques femmes qui font partie de la résistance et qui sont actuellement en prison en Iran, et je pense que nous devons penser à elles et leur rendre hommage. Le régime iranien exécute des prisonniers à un rythme effarant et s’en prend également aux activistes politiques.

Pas plus tard que la semaine dernière, le régime a infligé de lourdes peines à des sympathisantes de l’OMPI en raison de leur soutien indéfectible. Forough Taghipour, et j’espère l’avoir prononcé correctement, 29 ans, est diplômée en comptabilité et a été condamnée à 15 ans de prison. Marzieh Farsi, 58 ans, mère de deux enfants, qui a déjà passé trois ans en prison et qui souffre d’un cancer, a été condamnée à 15 ans. Zahra Safa’i, 60 ans, mère de deux enfants, a été emprisonnée pour la troisième fois et a été condamnée à cinq ans de prison.

Je voudrais mettre l’accent sur le cas de Maryam Akbari-Monfared. J’ai évoqué son cas lors du débat sur l’Iran au Parlement européen. Maryam Akbari-Monfared est un symbole de résilience, de courage et de détermination inébranlable face à l’oppression. L’histoire de Maryam n’est pas seulement celle de son propre combat, mais aussi celle des innombrables personnes qui ont été réduites au silence pour avoir osé défier le statu quo. Quel était son crime ? Elle a été incarcérée parce qu’elle demande justice pour quatre de ses frères et sœurs exécutés sans pitié par le régime clérical dans les années 1980.

La sœur et le frère de Maryam Akbari, Roqieh et Abdul-Reza Akbari-Monfared, ont été exécutés lors du massacre de 30 000 prisonniers politiques au cours de l’été 1988. Deux autres de ses frères ont été exécutés lors des exécutions massives de 1981 et 1984. Elle a écrit depuis la prison d’Evine : “Nous pouvons sentir l’odeur du printemps à Evine, et je suis sûre que ce beau printemps grandira un jour et embrassera notre patrie. Le printemps de la liberté est en route. Le printemps viendra. Il passera à travers les barbelés et atterrira dans notre patrie, et je suis sûre qu’il arrivera. »

La sœur et le frère de Maryam Akbari, Roqieh et Abdul-Reza Akbari-Monfared, ont été exécutés lors du massacre de 30 000 prisonniers politiques au cours de l’été 1988. Deux autres de ses frères ont été exécutés lors des exécutions massives de 1981 et 1984. Elle a écrit depuis la prison d’Evine : “Nous pouvons sentir l’odeur du printemps à Evine, et je suis sûre que ce beau printemps grandira un jour et embrassera notre patrie. Le printemps de la liberté est en route. Le printemps viendra. Il passera à travers les barbelés et atterrira dans notre patrie, et je suis sûre qu’il arrivera.

Et je voudrais terminer par un message d’espoir. Lorsque j’ai commencé à siéger au Parlement européen, la situation en Iran divisait beaucoup les députés européens. Beaucoup d’entre eux voulaient poursuivre la politique de complaisance à l’égard de ce terrible régime, mais lors de notre dernier débat, nous avons pu constater que de gauche à droite, tous les députés soutenaient l’opposition iranienne et le mouvement de Maryam Radjavi.

Je vous remercie donc à nouveau de m’avoir invité et je vous invite à aller de l’avant. Libérons l’Iran !

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