Les infirmières de cliniques privées licenciées dans la crise du COVID-19 en Iran

Les infirmières de cliniques privées licenciées dans la crise du COVID-19 en Iran

CNRI Femmes – Le refus du régime iranien de soutenir les hôpitaux, et les cliniques privées en particulier, a conduit à la faillite et au licenciement des infirmières.

Les cliniques privées qui n’admettent pas de patients COVID-19 licencient largement leurs infirmières. Cela arrive à un moment où la pénurie d’infirmières et l’infection d’une bonne partie du personnel médical exercent une pression croissante sur le personnel soignant.

Rien qu’à la clinique Atiyeh de Téhéran, la moitié des 1 200 membres du personnel médical a été licenciée parce que la clinique n’a pas de budget. Les autres médecins, infirmières et membres du personnel ne peuvent être payés que 20 jours par mois car la clinique ne dispose pas des ressources financières nécessaires pour continuer à travailler.

Dans une autre clinique privée de Téhéran, plus de 30 infirmières ont été licenciées.

Dans une autre clinique privée de Machad, 30 autres infirmières ont également été licenciées. (14 avril 2020)

En outre, un grand nombre d’infirmières travaillant dans le secteur privé ont perdu leur emploi en février, mars et avril 2020.

Les cliniques font faillite faute de soutien gouvernemental

En pleine pandémie de COVID-19, de nombreuses entreprises ont été fermées et la plupart des journaliers et des travailleurs du secteur privé ont perdu leurs revenus. On s’attendait à ce que les cliniques et les hôpitaux soient plus actifs en raison de la forte demande et du besoin de services de santé, mais en Iran, en raison de l’incapacité du régime à gérer la crise, les cliniques privées font faillite et les infirmières sont licenciées alors qu’elles sont des plus nécessaires.

L’agence de presse officielle IRNA a rapporté le 7 avril 2020 que de nombreuses cliniques ont été contraints de licencier leur personnel. La raison de leurs problèmes financiers vient des retards de paiement des compagnies d’assurance et de l’organisme de sécurité sociale du gouvernement.

Le quotidien officiel Hamshahri a cité Iraj Khosrownia, le président de la Communauté de la médecine interne d’Iran, le 7 avril 2020, disant que « malheureusement, les hôpitaux sont au bord de la faillite et cela inclut le secteur public et les cliniques de 3e et 4e classes du secteur privé. En conséquence, les directeurs hospitaliers ont déclaré que les cliniques ont commencé à licencier des membres du personnel pour éviter la faillite ».

Le journal Shahrvand a également écrit le 7 avril 2020 : « avec la faillite de certaines cliniques privées, de nombreux infirmiers, médecins et personnel médical ont perdu leur emploi. »

 

Pression économique excessive  

Citant une infirmière d’une clinique privée de Téhéran, le journal Shahrvand rapporte que les infirmières licenciées hésitent à protester car elles ne veulent pas ruiner leurs chances d’un éventuel réemploi lorsque la situation s’améliorera.

Dans un autre exemple choquant, une infirmière a déclaré que même certaines collègues ayant contracté le COVID-19 ont été licenciées.

En Iran, la majorité de la communauté des infirmières est composée de femmes. Il est clair que les premiers dégâts seront causés à la vie des infirmières et que les dommages s’aggraveront à l’avenir.

Dans ces circonstances, le ministère de la Santé a demandé aux infirmières de rejoindre les hôpitaux publics avec des contrats de 89 jours afin de compenser le manque de personnel, tout en précisant que la signature de contrats de courte durée ne créera aucune obligation pour les hôpitaux de les employer plus tard avec des contrats permanents. Ajoutons que ce genre de contrat de moins de trois mois, prive les infirmières d’assurance maladie, alors qu’elles sont les premières exposées.

 

Pénurie de désinfectants par manque de budget

Hossein Kermanpour, directeur des relations publiques de l’Organisation médicale d’Iran, a déclaré que la plupart des cliniques privées ont été confrontées à une grave crise économique. La hausse des coûts de santé dans le contexte de la crise des coronavirus les a poussées au bord de la faillite. Elles doivent acheter des désinfectants au marché noir par le biais d’intermédiaires à des prix élevés, un marché noir médical aux mains des gardiens de la révolution qui spéculent pendant la pandémie. Elles n’ont pas facilement accès à ces produits. D’autre part, la fourniture de masques et d’équipements de protection coûteux pour le personnel est également très onéreuse.

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