Des peines de prison pour des bougies allumées en mémoire des victimes d’un crash aérien

Trois manifestantes à Amol, en Iran, ont été condamnées à huit mois de prison chacune

Des peines de prison pour des bougies allumées en mémoire des victimes d'un crash aérien

CNRI Femmes – Le tribunal révolutionnaire d’Amol a prononcé de lourdes peines de prison pour 11 personnes pour avoir manifesté contre la destruction d’un avion de ligne ukrainien en janvier 2020 en Iran.

Trois des manifestants condamnés sont des femmes.

Azadeh Javani, Ayda Javani et Fereshteh Mahmoudi ont été condamnées à huit mois de prison chacune.

L’une des raisons invoquées pour le verdict était qu’elles avaient allumé une bougie en signe de sympathie avec les familles des victimes de la destruction d’un avion de ligne ukrainien sur la place Ghaem de la ville d’Amol, dans le nord de l’Iran. Le verdict fait suite à une série de condamnations, prononcées par la justice des mollahs, à l’encontre des militants et manifestants civils arrêtés lors du soulèvement de novembre 2019 et les protestations de grande ampleur de janvier 2020.

Les manifestations ont éclaté quand le corps des pasdarans a reconnu avoir abattu “involontairement” de deux missiles un avion de ligne ukrainien en janvier 2020, après avoir nié sa responsabilité pendant des jours. Cette attaque aux missiles a tué les 176 passagers à bord.

Des centaines de personnes ont été arrêtées et plusieurs autres blessées pendant ces manifestations, alors que les forces de sécurité tiraient à balles réelles et au gaz lacrymogène pour disperser les manifestants à Téhéran et dans d’autres villes.

Le 21 avril 2020, la militante civile Shora Fekri a été condamnée à six mois de prison par le tribunal d’Amol. Elle a également été accusée d’avoir assisté à un service commémoratif pour les victimes de l’attaque des pasdarans sur l’avion de ligne ukrainien.

Anis Saadat, une jeune écrivain et cinéaste, figure parmi les personnes arrêtées lors des manifestations de Chiraz. Elle souffre d’un lupus et se trouve en très mauvaise santé.

Malgré l’épidémie de coronavirus, le régime iranien continue de mettre en danger la vie des militantes en les arrêtant et en les emprisonnant. Les prisons iraniennes sont bien en dessous des normes internationales, et les mauvaises conditions sanitaires et la surpopulation sont des problèmes chroniques.

Le régime ne prend aucune mesure pour empêcher la propagation du virus, ni pour traiter et isoler les prisonniers.

Par exemple, 20 prisonniers ont contracté le coronavirus à la maison d’arrêt de Qarchak (Khabaronline.ir – 15 avril 2020). À la prison pour femmes de cette même ville, les détenues comprennent des femmes accusées de crimes violents et des prisonnières politiques qui y ont été envoyées par mesure d’éloignement. À Qarchak, il n’y a pas de séparation des prisonnières en fonction de leurs crimes présumés, et les détenues politiques sont détenus avec les prisonniers de droit commun et dangereuses. Les femmes arrêtées lors des manifestations de novembre 2019 et janvier 2020 sont détenues dans cette prison, et se sont vu refuser une permission de sortie pendant la pandémie.

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