Détention de militantes civiles, pression sur les détenues politiques en Iran

Détention de militantes civiles, pression sur les détenues politiques en Iran

CNRI Femmes – Le régime terrorise et réprime la société en intensifiant la pression sur les femmes défenseurs des droits.

La répression et la détention de militantes civiles et les pressions sur les prisonnières politiques sont des pratiques courantes du régime misogyne des mollahs pour intimider la société.

Ce dossier se concentre sur les conditions de détention des prisonnières politiques Zeinab Jalalian et Zahra Safa’i et fait le point sur huit militantes civiles arrêtées entre le 26 juillet et le 4 août 2020.

Dernières nouvelles sur l’état de santé de Zahra Safa’i

La prisonnière politique Zahra Safa’i a été réarrêtée le dimanche 26 juillet 2020, lorsqu’elle s’est présentée au parquet de la prison d’Evine pour qu’il réexamine son cas et celui de sa fille. Le 6 juillet 2020, elle a été transférée dans le quartier de quarantaine de la prison de Qarchak.

Mme Safa’i a annoncé qu’elle allait certainement entamer une grève de la faim à partir du 3 août au soir si elle n’était pas transférée dans une section générale.

Le 28 juin 2020, Zahra Safa’i avait été libérée temporairement de la prison de Qarchak, jusqu’à la fin de son procès, moyennant une caution de 300 millions de Tomans (environ 11 200 euros).

Les forces de sécurité ont arrêté Zahra Safa’i à Téhéran le 24 février 2020. Elles ont également arrêté sa fille, Parastoo Mo’ini, Forough Taghipour, et sa mère, Nasim Jabbari. Les trois femmes ont ensuite été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement (section 209 de la prison d’Evine). Parastoo Mo’ini et Forough Taghipour avait été transférées à la prison de Qarchak au début du mois de mars 2020.

Zeinab Jalalian contacte sa famille

Au bout de deux mois sans le moindre contact avec l’extérieur, la prisonnière politique kurde Zeinab Jalalian a finalement pu contacter les membres de sa famille par téléphone. Elle l’a informé qu’elle avait été placée à l’isolement à la prison de Kerman. Cette information a été publiée le 3 juillet 2020.

Deniz Jalalian, la sœur de Zeinab, a rapporté que cette dernière a dit à sa famille le 28 juillet qu’elle avait mis fin à sa grève de la faim. Pendant l’appel, deux interrogateurs de la sécurité se tenaient à côté de Zeinab. Ils ont forcé la prisonnière kurde à parler persan, lui refusant le droit de parler dans sa langue maternelle.

Deniz Jalalian a déclaré qu’elle avait la voix rauque et qu’elle avait une toux persistante.

Les interrogateurs ont dit à Zeinab Jalalian qu’ils l’avaient transférée à la prison de Kerman parce qu’elle avait envoyé des nouvelles de la prison à des organisations des droits de l’homme et écrit des lettres ouvertes pendant sa détention à la prison de Qarchak.

Des peines de prison contre des militantes des droits

La militante civile Shahine (Afsaneh) Khakpour, domiciliée à Kerman, a été condamnée à 18 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de cette ville, le lundi 3 août 2020.

Afsaneh Khakpour avait été arrêtée en juin 2020 pour avoir protesté contre le port obligatoire du voile. Elle avait ensuite été libérée sous caution, en attendant son procès.

Baran Behzad, une Kurde d’Oroumieh, a été condamnée à 8 ans de prison. Baran Behzad avait été incarcérée à la prison centrale d’Oroumieh pendant 3 ans, mais la nouvelle de son arrestation et de sa condamnation vient d’être publiée.

Shahnaz Sadeghifar, originaire d’Oroumieh, a été condamné à 15 ans de prison. Elle et sa fille de 17 ans, Ainaz Zareh, avaient été arrêtées par les pasdarans en septembre de l’année dernière. Shahnaz Sadeghifar a été interrogé pendant deux mois.

Elle et sa fille avaient été soumises à des pressions et des tortures psychologiques pendant les interrogatoires pour leur arracher des aveux forcés. Elles ont ensuite été transférées à la prison centrale d’Oroumieh. Shahnaz Sadeghifar, 32 ans, a entamé une grève de la faim le 28 juillet 2020 pour protester contre sa lourde peine de 15 ans. Elle est très faible et sa condition physique serait grave.

Détention de militantes civiles

Maryam Khosh-Andam, 45 ans, du Kurdistan iranien, et Roghyeh Hassanzadeh, 55 ans, ont été arrêtées fin juillet pour purger leur peine. Elles ont été transférées dans le quartier des femmes de la prison d’Evine.

La militante civile Fariba Fereydouni a été arrêtée par les renseignement des pasdarans dasn la ville de Khomein le 23 juillet 2020. Elle a été transférée à la prison d’Evine deux jours plus tard. La raison de son arrestation reste inconnue.

Somayeh Namdamal, une jeune fille de Boukan, a été arrêtée par les services de renseignements de la ville le 25 juillet 2020 et emmenées dans leur centre de détention des services de renseignements d’Oroumieh. Somayeh n’a eu aucun contact avec sa famille depuis son arrestation.

Saba Azarpeik, journaliste et militante sociale, a été convoquée au tribunal après que les pasdaran set le ministère de la Santé se soient plaints de ses critiques contre le centre national de lutte contre le coronavirus pour sa gestion de l’épidémie. Rappelons que le virus a fait plus de 84.000 morts en Iran.

Elle avait été arrêtée par les forces de sécurité en juin 2014 et libérée de prison en août de la même année moyennant une caution de 150 millions de tomans.

Une championne de Marathon en prison

Dans une nouvelle récemment publiée, Yalda Emamdoust, une championne de marathon à Ispahan, a été arrêtée par les services de renseignement à son domicile le 31 mai 2020. Yalda Emamdoust a été interrogée à la prison de Dolatabad d’Ispahan pendant 2 mois et reste en isolement. Yalda Emamdoust, 47 ans, est détenue sous l’inculpation de propagande contre l’État. Le maintien des prisonnières à l’isolement est l’une des formes de torture les plus courantes dans la dictature religieuse.

Intimidation  

Azam Piri, l’épouse de Latif Hassani, un militant politique emprisonné à la centrale de Gohardasht dans la ville de Karadj, a été menacée par le directeur de l’usine où elle travaille. Ce dernier lui a dit qu’il pourrait lui causer des problèmes et qu’il ne la paierait pas parce que son mari est un militant politique.

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