Lois sur le voile obligatoire : été et nouvelles mesures contre les femmes

Lois sur le voile obligatoire : été et nouvelles mesures contre les femmes

CNRI Femmes – Depuis qu’il a pris le pouvoir en Iran, le régime des mollahs a institutionnalisé des lois intégristes, notamment sur le port obligatoire du voile. Le régime a également ajouté 26 organes officiels, y compris les forces de sécurité armées, au système judiciaire pour faire appliquer ces lois.

En refusant d’observer les lois sur le voile obligatoire, les femmes créent des fissures dans les piliers du régime qui se cachent derrière le masque de la religion. Ainsi, les mollahs en Iran considèrent toute violation des lois sur le voile obligatoire comme un problème de sécurité majeur.

Les mois d’été offrent au régime davantage de possibilités de sévir contre les femmes sous prétexte de faire appliquer les lois sur le voile obligatoire.

Eté et répression

Les plages et autres lieux de loisirs, en particulier dans le nord de l’Iran, ont fait l’objet de mesures de sécurité à l’encontre des femmes sous le prétexte de lois sur le port du voile. Les commandants de police de deux provinces du nord ont annoncé simultanément leurs plans de répression pour l’été.

Hossein Hassanpour, le coordinateur adjoint de la police dans la province de Guilan, a annoncé que « 194 équipes supplémentaires de patrouilles en voiture et à moto seront déployées depuis d’autres provinces pour sillonner les plages de Guilan, la « Côte d’Azur » iranienne, et d’autres zones de loisirs. Pour renforcer le plan, la police surveillera les plages avec l’appui d’un nouveau QG central, en coopération avec d’autres organes. » (Agence ISNA – 4 juin 2020).

Morteza Mirza’i, le commandant de police de la province de Mazandaran, a annoncé que le plan d’été a commencé à l’avance. « Le plan est mis en œuvre dans 47 points le long des plages de la province à partir du 9 juin 2020. Des agents de sécurité seront également présents dans 85 parcs et zones de loisirs”, a-t-il déclaré.

Selon Mirza’i, 2 000 policiers, marins, assistants de police et sociétés de services de sécurité surveilleront le littoral et les routes principales en utilisant 210 équipes de patrouille à pied, 249 patrouilles en voiture, 77 patrouilles à moteur, 20 patrouilles à moto sur quatre roues, 27 patrouilles en bateau et 22 embarcations (Agence Fars – 8 juin 2020).

Ségrégation sexuelle

La ségrégation sexuelle – autre outil de répression des femmes – est mise en œuvre sous le prétexte du voile et de la chasteté.

Le 11 juin 2020, le procureur de Galikesh a annoncé que l’hôte d’un festival mixte avait été arrêté.

Abbas Arab a déclaré : « Il y a deux jours, deux nouvelles ont été publiées concernant des tournées pour les touristes et la tenue d’un festival mixte au cours duquel les filles étaient habillées de manière inappropriée. Grâce aux efforts du juge en chef de la province de Golestan et suite à l’ordre du procureur et de l’enquêteur de la ville de Galikesh, le principal responsable de ce festival a été arrêté. Son dossier est examiné par la justice. » (Agence Golestan24 – 11 juin 2020).

Entre-temps, Mohammad Saïd Fazel-Dadgar, le commandant de la police de Golestan, a annoncé que deux autres personnes avaient été arrêtées pour des motifs similaires : « Le superviseur et un guide touristique de la zone de loisirs de Cheshmeh-Lal ont été arrêtés ; ils avaient tenu un camping mixte et publié des photos de l’événement. Les deux accusés ont été déférés à la justice après le dépôt de l’affaire », a-t-il déclaré. (Agence Mehr – 11 juin 2020)

Attaque contre les boutiques

Après s’être attaqué aux loisirs, le régime a cherché à humilier davantage les femmes en sévissant contre les fabricants et les vendeurs de vêtements.

« Le syndicat de l’habillement a mis en garde contre la production et la fourniture de longues tuniques ouvertes ou « manteau » ou de robes transparentes, en précisant qu’en cas d’infraction, la police obtiendra une ordonnance du tribunal pour fermer l’atelier ou la boutique », selon Nader Moradi, le superviseur adjoint de la police de la sécurité publique de Téhéran, en référence au début de la saison estivale.

La police « identifie également tous ces individus grâce à une surveillance en ligne. Un certain nombre de sites de production et de boutiques ont déjà été identifiés, et avec une coordination judiciaire, des poursuites judiciaires seront engagées », a-t-il ajouté (Agence IRNA – 2 juin 2020).

Mohammad Baqerzadeh, le chef de la surveillance des lieux publics de la police de Mazandaran, a discuté de la mise en œuvre du nouveau plan, qui prévoit de sévir contre les fabricants et les boutiques de la province dans les 48 heures. Dans le cadre de la mise en œuvre, 1 185 unités de production de vêtements et boutiques ont été visitées, 49 unités ont été scellées et des avertissements ont été émis pour 87 unités. En outre, 23 mises en examen ont été déposées et transmises à la justice (Agence ISNA – 6 juillet 2020).

Conductrices

En 2019, les autorités ont annoncé la mise en œuvre du plan d’observation n°1, qui visait à faire appliquer le voile obligatoire pour les conductrices et les passagères.

En discutant de ce plan, Hojjat Fattahi, chef de la police de la route dans la province d’Ardebil, a souligné : « Les conductrices doivent s’assurer que leur apparence au volant correspond à la photo sur leur permis de conduire. Si le conducteur ou les passagers ne respectent pas le voile islamique, leur voiture sera systématiquement confisquée. » (Site Shahrkhan.ir – 16 juillet 2020).

Corruption

Le régime clérical dépense l’argent durement gagné par le peuple iranien dans des mercenaires payés pour faire appliquer les lois sur le port obligatoire du voile.

Lors d’une réunion du Conseil pour la promotion de la vertu et la prohibition du vice à Ispahan, Abbas Reza’i, le gouverneur de la ville, a annoncé que « des logements seront offerts aux 24 personnes qui font de leur mieux pour promouvoir la vertu et interdire le vice. » (Quotidien Etemad – 31 juillet 2020).

Nouvel échec

Malgré tous leurs efforts, les responsables gouvernementaux ont reconnu à plusieurs reprises leur incapacité à faire appliquer les lois sur le voile obligatoire.

Une réunion sur la chasteté et le voile dans les médias a eu lieu le 14 juillet 2020 dans la province de Golestan. Le représentant de la propagande de la province, Hassan Mohajer Neyshabouri, a participé à cette réunion et révélé qu’ « il y a 32 sections [de sécurité] chargées du voile. Mais nous avons des lacunes dans la mise en œuvre. » Neyshabouri a ajouté : « 60% des programmes ont été diffusés sur les médias sociaux. Les mosquées et la maison de Dieu sont fermées, nous devons donc utiliser les médias sociaux, sinon nous n’aurons pas d’audience. » (Agence Mehr – 14 juillet 2020).

Kazem Hafeznia, l’imam du vendredi de la ville d’Astara, a qualifié de « terrible » la situation du voile en Iran. Il a reconnu que même les autorités du régime ne respectaient pas le code vestimentaire.

« Des vêtements courts ne respectant pas le code vestimentaire sont produits dans le pays », s’est-il offusqué. « Si le ministère de l’industrie, des mines et du commerce, ainsi que la Chambre des métiers ne sont pas au courant de la situation de la production de vêtements dans le pays, c’est en raison de leur faiblesse en matière de gestion. S’ils savent mais n’agissent pas, leur trahison est impardonnable », a-t-il ajouté (Agence Fars – 19 juin 2020).

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